Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères – Q&R – Extrait du point de presse (19 mai 2022)

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Q : Un préavis de grève va être déposé par des agents du Quai d’Orsay pour le 2 juin, afin de protester contre la disparition du corps diplomatique. Dans quelle mesure ce mouvement est-il susceptible de perturber l’action du ministère, en pleine PFUE et guerre en Ukraine ? Les revendications des grévistes ont-elles des chances d’aboutir ? Plus généralement, Que pouvez-vous nous dire du malaise et de l’inquiétude qui semble parcourir des pans entiers du ministère ?

R : Un préavis de grève vient d’être remis de la part d’un collectif de syndicats. Nous avons avec toutes les organisations syndicales un dialogue social de qualité et tous les sujets sont évoqués dans un esprit constructif de part et d’autre. Nous espérons que c’est dans ce même état d’esprit que les échanges se poursuivront les prochains jours.

Les agents de ce ministère, quelles que soient les circonstances, répondent toujours présents en cas de crise. Ils l’avaient fait de façon remarquable lors de la crise de la COVID. Plus récemment, la mobilisation de l’ensemble des agents depuis le début de la guerre en Ukraine est exemplaire. Le sens du service public qui les anime les honore et nous oblige. Nous savons dans ce contexte international si tendu la difficulté de leur tâche et l’importance de leur garantir des conditions de travail satisfaisantes.

Le ministre Jean-Yves Le Drian a œuvré en ce sens sans relâche depuis sa prise de fonction. Comme il l’indiquait dans une interview à Ouest France en avril dernier, « dans le cadre de la réforme de la haute fonction publique, voulue par le président de la République pour en renforcer l’ouverture, il est évident que la diplomatie reste un métier spécifique, au sein duquel on a vocation à dérouler une carrière ».

Dans le cadre de la négociation interministérielle, le ministre a donc demandé et obtenu des garanties solides pour préserver une diplomatie professionnelle et de métier :

  • le maintien d’un concours spécialisé (le concours d’Orient, épreuves spécifiques, jury spécifique, liste d’admission et garantie d’être affectés au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères pour les lauréats de ce concours) ;
  • un véritable droit d’option, garantie que le déroulement de carrière serait au moins aussi favorable pour les agents concernés ;
  • des mesures spécifiques aux secrétaires des Affaires étrangères, qui forment la moitié des diplomates, pour leur garantir des débouchés et perspectives de carrières, notamment s’agissant des modalités de promotion dans le corps des administrateurs de l’État, qui seront plus favorables dès 2023 que les règles actuelles ;
  • la garantie de pouvoir construire des carrières diplomatiques dans la durée, sujet critique en terme d’efficacité diplomatique, la gestion des agents restant au ministère quand ils font leur mobilité, ce qui garantit la possibilité pour eux de revenir au Quai d’Orsay.
    Ces garanties sont désormais inscrites dans la réglementation en vigueur.
    Le monde actuel, comme la guerre en Ukraine est encore venu le souligner, exige plus que jamais des professionnels de grande qualité et c’est ce qui a animé le ministre dans ces discussions, y compris pour obtenir des augmentations significatives du budget du Quai d’Orsay qui soient à la hauteur des défis internationaux à relever.