Intervention de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères - Journées du réseau des conseillers de coopération et d’action culturelle (COCAC) – Paris, 14 décembre 2021

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Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Monsieur le Président de la Fondation des Alliances françaises, cher Yves Bigot,

Monsieur le Président de l’Alliance française de Paris-Ile-de-France, cher Yves Portelli,

Madame la Présidente de l’Institut français, chère Eva Nguyen Binh,

Mesdames et Messieurs les conseillères et conseillers de coopération et d’action culturelle,

Mesdames et Messieurs,

1/ Depuis 2017, j’ai souvent eu l’immense fierté de vous voir à pied d’œuvre partout où se joue l’influence de notre pays.

  • Au lycée français international Samuel Beckett de Dublin, au lycée Louis Massignon d’Abou Dabi, au lycée franco-mexicain de Mexico ou encore au Collège des Saint-Cœurs de Beyrouth.
  • À l’Alliance française de Monrovia, au Centre culturel francophone de Kigali.
  • Dans un amphithéâtre de Yamoussoukro, pour le lancement du Hub régional franco-ivoirien pour l’éducation.
  • Sur le site d’Al-Ula, en Arabie Saoudite.
  • Aux Rencontres franco-indiennes des industries de l’image et du tourisme, à Bombay.
  • Au siège de la Villa Albertine, à New York.
  • À Dakar, à la table du tout premier Conseil local du développement, qui est l’un des acquis de la loi sur développement solidaire que la représentation nationale a adoptée à l’unanimité il y a quelques mois.

Et dans bien d’autres lieux et bien d’autres circonstances encore !

En vous rencontrant, en vous écoutant, en échangeant avec vous, j’ai beaucoup appris des forces de notre réseau et des défis auxquels est confronté ce formidable service public de la culture à l’international, qui est un relai décisif pour les filières françaises et francophones en même temps qu’un lien essentiel avec nos partenaires du monde entier.

2/ Depuis 2017, j’ai aussi pu vérifier que les batailles de l’influence n’ont rien à envier à celles qui font rage dans les domaines où certains imaginent encore que se cantonnent les rapports de forces internationaux. Ni par leur intensité, ni par leur âpreté, ni par ce qu’elles mettent en jeu.

3/ Fort de cette expérience que vous avez bien voulu partager avec moi et fort de ce constat, je nous ai fixé un cap très clair : mettre notre diplomatie culturelle et d’influence au cœur de l’action extérieure de notre pays. C’est-à-dire à la place qui doit être la sienne dans le monde d’aujourd’hui.

4/ Alors que nous entrons dans la toute dernière ligne droite de ce quinquennat, j’ai souhaité vous réunir pour saluer le chemin parcouru et vous présenter la feuille de route issue du travail de réflexion collective sur l’avenir de notre diplomatie d’influence que j’ai lancé au sein de notre Ministère en août 2019.

Il va sans dire que j’aurai préféré vous retrouver toutes et tous en personne. L’évolution de la situation sanitaire en a malheureusement décidé autrement. Signe des temps, sans doute, elle nous condamne à l’hybridité.

Je ne peux donc que remercier de leur compréhension celles et ceux qui ont dû changer leurs plans à la dernière minute. Et saluer leurs collègues qui sont assis devant moi, ici dans les locaux de la Fondation des Alliances françaises et de l’Alliance française de Paris Ile-de-France, dont je salue aussi chaleureusement les Présidents, Yves Bigot et Yves Portelli.

I / A dire vrai, la pandémie n’avait pas besoin de se rappeler à nous de cette manière. Voilà, en effet, près de deux ans qu’elle bouleverse la vie de notre réseau.

1/ Il y eut d’abord le temps du choc, au plus fort de la première vague, quand vous avez vu s’interrompre brutalement et massivement ce qui, au fond, fait l’essence même de votre travail : les rencontres, les échanges, les mobilités.

2/ Puis il y eut le temps des doutes, et même des inquiétudes. Je me souviens parfaitement des notes qui remontaient alors de nos postes. Je sais que beaucoup ont craint une catastrophe, en voyant certains de nos établissements soudainement privés d’une partie de leurs ressources et en constatant l’érosion de nos publics.

3/ Mais le réseau a tenu !
Il a tenu parce que, contre vents et marées, vous avez fait preuve – avec vos équipes – d’un engagement et d’une réactivité et d’une énergie remarquables.

Il a tenu parce que le modèle d’autonomie financière qui est celui de nos instituts français à l’étranger, si souvent décrié, a démontré sa robustesse et sa valeur. Et je me réjouis que le Parlement ait engagé une régularisation en droit du statut des EAF, que nous espérons tous voir aboutir avant la fin de l’année.

Et il a tenu parce que nous avons su accélérer la transformation numérique du réseau, en débloquant une enveloppe de près de 3 M€ en 2021, qui sera reconduite à hauteur de 1M€ en 2022. C’était vital.

  • Vital pour assurer la continuité pédagogique.
  • Vital pour développer de nouvelles offres culturelles et linguistiques en « distanciel ».
  • Et vital pour toucher de nouveaux publics.

4/ Aujourd’hui, notre réseau peut à nouveau regarder de l’avant.

  • Après un léger recul en 2020, le nombre d’élèves scolarisés dans nos établissements d’enseignement français à l’étranger a d’ailleurs rebondi cette année : il repart à la hausse.
  • Comme les moyens budgétaires dont vous disposez, puisque le programme 185 s’établit, dans le dernier projet de loi de finances, à 660 M€, soit une augmentation de près de 18 M€ par rapport à 2021. Je n’y reviens pas en détails, mais vous savez d’où nous venons. Et vous savez que j’ai toujours agi pour que notre diplomatie culturelle et d’influence ait les moyens de ses missions. Et je veux saluer les parlementaires, dont le soutien ne s’est pas démenti tout au long de ces années.

II / Nous pouvons tous collectivement être très fiers du travail accompli au cours de ces deux années de bouleversement. D’autant que l’épreuve de la crise pandémique nous a frappés alors que notre dispositif d’influence se trouvait déjà aux prises avec une autre épreuve, à bien des égards existentielle pour notre réseau : celle que nous imposent nos compétiteurs.

1/ C’est, d’abord, une épreuve de force.

Car l’influence est désormais, à proprement parler, un espace contesté, où certaines puissances paraissent ne reculer devant aucune dépense ni aucun procédé pour tenter d’investir les positions que nous occupons et de limiter notre capacité à faire valoir l’offre française et européenne.

Ne nous y trompons pas : lorsqu’elle atteint un tel degré d’intensification, de systématisation et de brutalisation, la concurrence devient rivalité.

2/ L’épreuve que, fondamentalement, nous imposent nos compétiteurs, c’est aussi une épreuve de vérité.

Elle nous rappelle – mais je sais que vous, vous ne l’avez jamais oublié – que notre diplomatie culturelle et éducative n’est pas là pour faire joli, si vous me passez l’expression. Qu’elle n’a rien d’un violon d’Ingres pour ambassadeurs en mal de supplément d’âme. Si nos compétiteurs ont un mérite, qu’on ne peut pas leur ôter, c’est de prendre l’influence très au sérieux.

Là encore, il ne faut pas s’y tromper : derrière la bataille de l’influence, il y a une bataille des modèles, qui oppose des visions du monde et des visions de l’humain. Et il me semble que l’enjeu de ces batailles, pour nous, peut se résumer en ces termes : notre modèle français et européen, qui est le fruit de notre histoire politique, culturelle et philosophique et de nos choix présents, sera-t-il en mesure de jouer un rôle dans la construction du nouvel humanisme dont nos partenaires et nous-mêmes avons impérieusement besoin pour affronter les bouleversements technologiques, environnementaux et géopolitiques du XXIe siècle ?

Cette question engage nos intérêts et nos valeurs. Elle engage la place de notre pays et de l’Europe dans la mondialisation et l’avenir de nos concitoyens. Et elle se pose à vous, à nous à chaque instant.

  • À chaque fois qu’un nouvel élève rejoint nos écoles et nos lycées à l’étranger et que nos universités accueillent des étudiants ou des chercheurs internationaux.
  • À chaque fois que, loin de nos frontières, notre littérature touche de nouveaux lecteurs.
  • À chaque fois que le cinéma et les séries françaises gagnent des spectateurs.
  • À chaque fois que nos médias internationaux gagnent de nouvelles positions en Afrique ou au Moyen-Orient.
  • À chaque fois, en France, que nos musées et nos monuments reçoivent des visiteurs étrangers.
  • À chaque fois, aussi, que nos juristes contribuent à écrire les règles qui régissent notre monde commun.
  • À chaque fois que, en tant qu’Européens, nous posons un jalon supplémentaire dans l’ordre public international du numérique.
  • À chaque fois que nos projets de développement solidaire font progresser l’égalité entre les femmes et les hommes et tracent des pistes concrètes pour préserver nos biens communs.

3/ Depuis 2017, c’est donc un double défi que nous nous efforçons de relever ensemble : concilier des impératifs stratégiques – car ne pas assumer le rapport de forces, ce serait purement et simplement renoncer – et une exigence de sens.

III / Au cœur d’un métier unique, ce défi –je le redis – ce défi doit aussi être au cœur de notre outil diplomatique. C’est pourquoi la réflexion sur l’avenir de notre diplomatie d’influence m’est apparue comme une priorité incontournable pour notre Ministère. Je remercie toutes celles et tous ceux qui, depuis deux ans, y ont pris part, dans nos postes comme dans nos directions et à l’extérieur du ministère.

Vous aurez bientôt l’occasion de prendre connaissance par vous-mêmes de la feuille de route sur l’influence que nous avons élaborée à partir de cet immense travail collectif. Sur la base d’un état des lieux de notre dispositif tel qu’il existe et fonctionne aujourd’hui, d’une mise en perspective de tout ce que nous avons accompli sous l’autorité du Président de la République depuis 2017, elle définit une nouvelle manière de faire de la diplomatie d’influence. Là est, pour moi, la force de ce document : il donne des clefs pour agir aux professionnels que vous êtes, à l’ensemble de vos collègues diplomates mais aussi – et j’y insiste – à toutes celles et tous ceux qui participent à nos politiques d’influence, à commencer par les opérateurs de l’État, en lien bien sûr avec les autres ministères concernés.

1/ Ce sont d’abord dix lignes de force, qui sont autant de principes de modernisation et de consolidation de l’offre française.

  • Cibler les jeunes publics, pour faire émerger de nouvelles générations de francophiles.
  • Défendre notre modèle de façon plus assumée et même plus offensive, comme nous le faisons déjà sur le terrain du développement, où nos propositions de partenariat articulent solidarité et souveraineté, contrairement à d’autres.
  • Écouter la diversité du monde et s’en nourrir, parce que la diplomatie du XXIe siècle doit être, aussi, une diplomatie de proximité, une diplomatie des sociétés civiles.

Ou encore – et c’est absolument central à mes yeux – porter une diplomatie d’influence résolument européenne. C’est-à-dire une diplomatie d’influence qui prend appui sur l’Europe pour agir et qui agit pour l’Europe.

  • C’est le sens des instituts culturels franco-allemands, ceux qui ont vu le jour le jour à Ramallah ou à Palerme et de ceux qui ouvriront bientôt à Rio de Janeiro, Erbil ou encore Bichkek.
  • C’est ce que nous ferons, sous présidence française du Conseil de l’Union européenne, lorsque nous accueillerons à Paris, le 31 janvier prochain, une conférence des donateurs de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit.

Et c’est bien en Européens que nous entendons désormais :

  • - Poursuivre le renouveau de notre partenariat avec le continent africain – notamment en matière d’éducation, de numérique et de coopération patrimoniale et muséale ;
  • - Et intensifier notre engagement dans l’Indopacifique, où il serait regrettable, pour ne pas dire franchement incompréhensible, d’avancer dans tous les domaines mais de négliger l’influence.

2/ Notre nouvelle feuille de route, ce sont aussi des priorités stratégiques.

Mettre en place un enseignement d’excellence du français au service du plurilinguisme et de la jeunesse.

  • En poursuivant nos efforts pour doubler les effectifs des écoles françaises à l’étranger d’ici 2030.
  • En mettant en place de nouveaux dispositifs numériques d’appui aux écoles de langue à l’étranger.
  • Ou encore en créant de nouvelles alliances françaises.

Attirer les talents dans nos universités et accompagner la projection internationale des établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

  • En améliorant les conditions d’accueil des étudiants étrangers, dans la continuité du plan Bienvenue en France de novembre 2018
  • En développant les campus franco-étrangers, notamment dans l’Indopacifique, et multipliant les processus de co-diplomation entre universités et grandes écoles françaises et universités étrangères.
  • Ou en nous appuyant sur les alliances d’universités européennes pour développer des coopérations universitaires partout dans le monde.

Relancer la filière d’exportation de nos industries culturelles et créatives et le rayonnement de l’expertise culturelle française.

  • En mobilisant les 37 ambassadrices et ambassadeurs à qui j’ai confié, en septembre 2019, une mission prioritaire de soutien aux ICC
  • Ou en mettant en place un nouveau dispositif de projection de notre expertise muséale à l’étranger, dans le sillage de ce que l’Agence France Muséums a réalisé avec le Louvre Abou Dabi.

Promouvoir une information internationale accessible, pluraliste et de qualité.

  • En faisant des médias français le fer de lance de la lutte contre les manipulations de l’information et de l’information plurilingue en Afrique et dans l’espace arabophone.
  • Et en nous servant de l’audiovisuel extérieur de la France comme un levier de promotion des droits humains et un instrument de sensibilisation aux enjeux de santé et de développement durable.

Mieux nous faire entendre dans le débat d’idées international.

  • En consolidant la place de Paris pour accueillir think tanks et centres de recherche, notamment sur les relations internationales. Je pense en particulier au Forum de Paris pour la paix qui réunit chaque année des États, des organisations internationales, des ONG et des entreprises sur les questions de gouvernance mondiale et de multilatéralisme.
  • Et, dans le même temps, en accentuant notre présence et celle de nos experts dans les think tanks et les forums internationaux.

Et, enfin, renforcer notre influence dans le système multilatéral.

  • En y envoyant plus de jeunes experts associés et de volontaires.
  • Et tirant parti des dispositions prévues par notre loi « développement solidaire » pour attirer de nouvelles organisations internationales sur notre territoire.
  • Et en renforçant nos contributions volontaires dans les organisations internationales.

3/ Notre feuille de route, c’est enfin une méthode.

Avant tout une méthode pour faire de la modernisation de notre dispositif d’influence une force motrice dans la modernisation de notre Ministère.

a/ Il s’agit d’abord d’aller encore plus vite et encore plus loin dans la transformation numérique du réseau.

J’évoquais cette question tout à l’heure, en rappelant que nos efforts des derniers mois ont été déterminants pour nous adapter aux contraintes imposées par la crise sanitaire. Mais il s’agit évidemment d’un travail qui doit s’inscrire dans la durée, car – au-delà même de la pandémie – il est clair que la pérennité et l’attractivité de notre offre dépend, pour beaucoup, de notre capacité à développer de nouvelles propositions numériques ou hybrides. Nous avons, grâce au maillage territorial de notre réseau, un atout incomparable : nous disposons, sur tous les continents, d’un capital de données, de contacts et de partenariats qui constitue un formidable point d’appui pour investir l’espace numérique. Oui : notre réseau physique nous ouvre des possibilités en ligne ! Nous aurions tort de ne pas penser ensemble ces deux « mondes », qui en réalité n’en sont qu’un.

C’est pourquoi, avec l’Institut français de Paris, nous travaillons à :

  • La mise à niveau technologique de notre réseau pour pleinement embrasser et même anticiper les mutations numériques ;
  • A l’amélioration, par le numérique, du travail quotidien de milliers d’agents, en particulier dans les postes fragiles ;
  • Et à stimuler la réflexion sur la transformation des usages et des pratiques dans le réseau culturel.

Ce travail a débuté, cet automne, par l’élaboration d’une cartographie des besoins et le lancement d’un appel à projet ouvert aux alliances françaises et aux instituts afin de financer la montée en puissance qualitative et quantitative des équipements, tant pour l’enseignement du français que pour les initiatives culturelles.

b/ Il s’agit aussi, au sein de notre Ministère, de faire de l’influence un métier pour certains, mais un réflexe pour toutes et tous.

L’École diplomatique et consulaire qui, dans le cadre de la réforme des ressources humaines que j’ai engagée et de la réforme de la haute fonction publique, regroupera, dès 2022, toutes les structures de formation initiale et continue du Quai d’Orsay aura donc la double tâche de :

  • Bâtir une véritable filière de formation aux métiers de l’influence à l’intention des futurs diplomates culturels ;
  • Et de sensibiliser aux enjeux et aux pratiques de l’influence toutes celles et ceux qui sont appelées à exercer les métiers de l’Europe et de l’international. Car, quand on est par exemple diplomate en poste dans une organisation internationale, on est aussi appelé à faire de l’influence. Et même plus souvent qu’à son tour !
  • C’est le sens du Collège des hautes études de l’institut diplomatique que j’ai lancé en 2019 pour initier les décideurs à la diplomatie et de l’Académie diplomatique d’été que j’ai créée en août dernier et qui s’adresse aux jeunes de toutes origines qui voudraient rejoindre le Quai d’Orsay.

Je souhaite que la DGM y travaille très rapidement, en lien avec notre direction des ressources humaines et les opérateurs de l’influence, au premier rang desquels l’Institut français de Paris.

c/ S’agissant de ces opérateurs, nous devons mettre en place, avec eux, une véritable « équipe France » de l’influence.

C’est, bien sûr, à notre ministère que revient la responsabilité de concevoir et de piloter la politique d’influence de notre pays, sous l’autorité du Président de la République. Pour autant, nous avons tout à gagner à reconnaître que nous ne sommes pas le seul vecteur d’influence de la France, ce qui est une chance, surtout si nous sommes pleinement coordonnés.

Pour renforcer l’efficacité de notre dispositif, nous devons continuer à favoriser les synergies entre opérateurs.

  • C’est le sens du rapprochement entre l’Institut français de Paris et la Fondation des alliances françaises et du rapprochement entre Unifrance et TV France International.
  • C’est aussi le sens de l’intégration de CFI à France Médias Monde et d’Expertise France au groupe AFD.

Nous devons continuer sur cette voie, par exemple dans le domaine des mobilités étudiantes, où peut se poser la question d’un rapprochement entre Campus France et l’Agence Erasmus pour traiter ensemble mobilité entrante et mobilité sortante, comme le font par exemple nos partenaires allemand et néerlandais.

d/ Dernier grand chantier où se joue tout à la fois, et indissociablement, la modernisation de notre diplomatie d’influence et la modernisation de notre ministère : le travail engagé sous l’égide de la Direction de la communication et de la presse pour développer nos capacités de veille et de projection dans les nouveaux espaces informationnels et définir la ligne de notre communication stratégique à l’ère des réseaux sociaux.

Tout cela – vous le sentez bien – est absolument crucial.

Des lignes de force, des priorités stratégiques et une méthode : voilà – Mesdames et Messieurs–, les trois dimensions de notre feuille de route. Pour moi, elles forment un tout, dans lequel chacune a son importance.

J’espère qu’elles nous aideront à conforter la place du réseau de coopération et d’action culturelle, la place de notre réseau d’influence au cœur de notre Ministère et de son avenir et la place de notre Ministère au cœur de l’équipe de France de l’influence.

Vous l’avez compris : à mes yeux, c’est indispensable.

Ces lignes de force, ces priorités stratégiques, cette méthode, j’espère aussi que vous les ferez vôtres. Au double sens où elles pourront vous guider et où vous vous pourrez vous les approprier.

  • Car c’est dans l’exercice quotidien de votre métier et dans le quotidien des 5 000 agents qui travaillent à vos côtés que se jouera la fécondité de notre nouvelle matrice d’influence.
  • C’est dans nos 830 alliances françaises, nos 125 instituts et nos 545 lycées.
  • C’est dans la texture – si robuste, et qui demande pourtant tant de finesse, de patience et d’attention – des liens que vous tissez avec les sociétés du monde entier.
  • C’est dans une certaine idée de la culture, que vous portez haut.
  • Et c’est dans cette lueur humaniste, française et européenne, qui, grâce à vous, brille partout, jusque dans les plus grands bouleversements.

Elle ne doit pas s’éteindre. Je compte sur vous. Vous avez toute ma confiance.