Présentation de la Turquie
Données générales
Présentation du pays
Nom officiel : République de Turquie
Nature du régime : République fondée le 29 octobre 1923
Date de la Constitution en vigueur : 1982, dernièrement modifiée en avril 2017
Chef de l’État et de gouvernement : M. Recep Tayyip ERDOĞAN
Données géographiques
Superficie : 780 576 km²
Capitale : Ankara
Villes principales : Istanbul, Ankara, Izmir, Bursa, Eskişehir, Gaziantep, Kayseri, Konya
Langue officielle : turc
Monnaie : livre turque
Fête nationale : 29 octobre
Données démographiques
Population : 84,8 M (2021), ce qui en fait le 18e pays le plus peuplé au monde
Densité : 108 habitants/km²
Croissance démographique : 0,8 % (2021)
Espérance de vie : 81 ans pour les femmes, 75 ans pour les hommes (2020)
Taux d’alphabétisation : 96,2 % (2019)
Religions : laïcité affirmée par la Constitution. 99% des citoyens seraient musulmans, en majorité sunnites. Existence d’une minorité alévie et des minorités chrétiennes (grecs orthodoxes, rites arméniens grégoriens, syriaques, catholiques latins) et juive
Indice de développement humain (IDH, 2019) : 0, 838 (48e rang mondial)
Données économiques
PIB (2021) : 819 MdsUSD
PIB/hab (2022) : 9 750USD
Taux de croissance (2022) : +5,6 %
Taux de chômage (2022) : 10 ;4 %
Taux d’inflation (mai 2023) : 39.6% en g.a.
Solde budgétaire en % du PIB (2019) : - 2,9 %
Déficit commercial (2019) : -3,1 Mds USD (-43,5 % par rapport à 2018)
Principaux clients : UE28 (48,5 % des exportations turques en 2019), Irak, États-Unis, Russie, Chine
Principaux fournisseurs (2020) : Chine, Allemagne, États-Unis
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2018) :
- Agriculture : 5,9 %
- Industrie : 29,1 %
- Services : 65 %
Présence française
Ambassade : Ankara
Consulat général : Istanbul
Communauté française : 10 895 ressortissants français enregistrés
Éléments d’actualités
Politique intérieure
Premier ministre de 2003 à 2014 puis président de la République depuis 2014, Recep Tayyip Erdoğan a été réélu le 28 mai pour cinq ans avec 52,2 % des suffrages exprimés au second tour de l’élection présidentielle. Lors des élections législatives du 14 mai, l’alliance gouvernementale rassemblant l’AKP et ses alliés du MHP a maintenu sa majorité absolue, remportant 323 des 600 sièges de la Grande Assemblée nationale.
À la veille du centenaire de la République qu’elle célèbrera le 29 octobre 2023, la Turquie a été ébranlée par les séismes du 6 février 2023 dans le sud-est du pays : le dernier bilan recense plus de 56 000 victimes, plus de 3,3 millions de personnes ont été déplacées et environ 650 000 logements ont été détruits. Selon les autorités turques, le PNUD et la Banque mondiale, le coût de la reconstruction s’élèverait à 103,5 Mds$.
Politique étrangère
Depuis 2002, l’activité diplomatique de la Turquie s’est accrue grâce à une forte croissance de son réseau diplomatique et au développement des échanges extérieurs. La Turquie a siégé pour la première fois en 2009-2010 au Conseil de sécurité de l’ONU. Membre du Conseil de l’Europe depuis 1949 et de l’OTAN depuis 1952, la Turquie met en avant son ouverture vers les autres régions, même si des invariants demeurent (attachement réitéré à l’adhésion à l’UE malgré la dégradation de sa relation avec Bruxelles, tensions persistantes avec plusieurs voisins, approche des questions régionales à travers un angle avant tout sécuritaire et nationaliste).
Grèce : le statut des îles en mer Égée, la délimitation des zones maritimes et aériennes, et le statut des minorités sont des sources de tensions récurrentes entre la Turquie et la Grèce. Depuis les séismes du 6 février, des signes d’apaisement sont néanmoins apparus, notamment via la reprise d’un dialogue de haut niveau.
Chypre : la Turquie occupe, depuis 1974, 37% de l’île, un territoire autoproclamé en 1983 « République turque de Chypre du Nord » (uniquement reconnue par Ankara). La Turquie ne reconnaît pas la République de Chypre et refuse de lui appliquer le protocole d’Ankara de 2005, qui devait étendre l’Union douanière entre la Turquie et l’UE aux États ayant adhéré à l’UE en 2004. État garant de la sécurité de l’île depuis 1960 avec la Grèce et le Royaume-Uni, la Turquie est impliquée à ce titre dans les négociations interchypriotes, relancées par le SGNU en 2015 sous l’égide de l’ONU mais suspendues après l’échec de la Conférence de Crans Montana le 7 juillet 2017. Depuis son élection en octobre 2020 comme leader de la communauté chypriote turque au Nord de l’île, Ersin Tatar comme Ankara plaident ouvertement pour une solution à deux États, toutefois contraire aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations-Unies qui appellent à la création d’une fédération bizonale et bicommunautaire.
Arménie : la Turquie a fermé sa frontière avec l’Arménie en 1993 à l’issue du premier conflit au Haut Karabagh. Les relations se sont dégradées lors du conflit dans le Haut-Karabagh à l’automne 2020, en raison du soutien apporté par la Turquie à l’Azerbaïdjan. Depuis fin 2021, les autorités turques ont engagé un processus de normalisation graduel avec Erevan visant à établir des relations diplomatiques. Cette dynamique a conduit à la nomination d’Envoyés spéciaux qui se sont réunis à plusieurs reprises.
Russie : Moscou demeure un partenaire important d’Ankara sur les plans économique, énergétique, mais aussi politique et stratégique, avec un rapprochement des deux pays depuis juin 2016 (coopération anti-terroriste, dialogue sur les questions régionales avec notamment la mise en place du processus d’Astana sur la Syrie avec l’Iran, achat par la Turquie du système de défense anti-aérienne S-400). Dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine, la diplomatie turque s’est positionnée en médiateur entre les belligérants (pourparlers sur un cessez-le-feu, accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes par la mer Noire, échange de prisonniers).
Syrie : la répression des manifestations en Syrie et le soutien turc aux groupes d’opposition ont entraîné la rupture des relations avec Damas. Le PYD, considéré par Ankara comme la branche syrienne du PKK, est un facteur majeur d’inquiétude pour la Turquie, présente en Syrie depuis le lancement, le 24 août 2016, de l’opération « Bouclier de l’Euphrate ». Le 9 octobre 2019, Ankara a renforcé sa présence en lançant l’opération « Source de paix » contre les PYD dans le nord-est syrien, dont l’objectif affiché est de créer une zone de sécurité le long de la frontière turco-syrienne. Cette opération unilatérale de la Turquie a été fortement condamnée par la communauté internationale, l’Union européenne et la France, qui ont dénoncé les risques humanitaires de cette intervention pour les populations syriennes locales et pour la sécurité de l’Europe (risque de dispersion des combattants étrangers et entrave aux efforts de lutte contre Daesh). La Turquie affirme son soutien à un règlement politique conforme au cadre onusien (résolution 2254 du Conseil de Sécurité) et prend part au format d’Astana (lancé depuis 2017 aux côtés de la Russie et de l’Iran). Elle est membre, depuis 2015, de la Coalition internationale contre Daech. Elle accueille sur son territoire 3,6 millions de ressortissants syriens. Sur le plan humanitaire, la Turquie est comme la France un soutien actif de l’aide transfrontalière, qui permet, sur autorisation du Conseil de Sécurité, l’acheminement d’aide humanitaire onusienne en direction des zones hors de contrôle du régime, à travers la frontière turque. Depuis 2022, les contacts ont repris entre administrations turque et syrienne sous l’égide de la Russie ; les ministres de la Défense se sont ainsi réunis le 28 décembre 2022 à Moscou, et les ministres des Affaires étrangères le 10 mai 2023 à Moscou et le 20 juin 2023 à Astana.
Irak : les relations avec Bagdad s’améliorent depuis début 2017 grâce aux perspectives de coopération économique qui favorisent la poursuite du dialogue. Les interventions militaires turques dans le nord de l’Irak restent néanmoins un sujet de tension.
Mise à jour : 06.07.23
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence