Présentation de la Turquie
Données générales
Présentation du pays

Nom officiel : République de Turquie
Nature du régime : République fondée le 29 octobre 1923
Date de la Constitution en vigueur : 1982
Chef de l’Etat et de gouvernement : M. Recep Tayyip ERDOĞAN
Fête nationale : 29 octobre
Données géographiques
Superficie : 780 576 km²
Capitale : Ankara
Villes principales : Istanbul, Ankara, Izmir, Bursa, Eskişehir, Gaziantep, Kayseri, Konya
Langue officielle : turc
Monnaie : livre turque
Données démographiques
Population : 82 M (2018)
Croissance démographique : 1,47% (2018)
Espérance de vie : 76,4 ans (2018)
Taux d’alphabétisation : 95,7 % (2017)
Religions : la laïcité est affirmée par la Constitution. 99% des citoyens seraient musulmans, en majorité sunnites. Il existe une minorité alévie (environ 20% de la population) et des minorités chrétiennes (grecs orthodoxes, rites arméniens grégoriens, syriaques, catholiques latins) et juive
Indice de développement humain (IDH, 2017) : 0,767 (71ème rang mondial)
Données économiques
PIB (2018) : 758 Mds€
PIB/hab (2017) : 9 244€
Taux de croissance (2018) : + 2,6%
Taux de chômage (2018) : 11,6%
Taux d’inflation (juin 2019) : 15%
Solde budgétaire en % du PIB (2018) : - 4%
Principaux clients ) : UE 28 (50% des exportations turques en 2018), Irak, USA, Russie, Chine
Principaux fournisseurs (2018, en pourcentage des importations turques) : Russie (9,9%), Chine (9,3%), Allemagne (9,2%)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
- Agriculture : 7,7%
- Industrie : 27,6%
- Services : 64,7%
Exportations de la France vers le pays : 6Md€ (2018)
Importations de la France vers le pays : 8 Md€ (2018)
Fiche pays Turquie sur le site Internet de la Direction générale du Trésor
Présence française
Site internet de l’ambassade : https://tr.ambafrance.org/
Consulat général : Istanbul
Communauté française : 10 895 ressortissants français enregistrés
Eléments d’actualités
Politique intérieure
Réélu pour un deuxième mandat lors des élections anticipées du 24 juin 2018, le président R.T Erdoğan a également remporté les législatives organisées à la même date, grâce à son allié, le parti nationaliste MHP.
Cette coalition au pouvoir a connu un revers relatif lors du scrutin local du 31 mars 2019 (répété le 23 juin dans le cas de l’élection du maire d’Istanbul) : dans un contexte économique dégradé, l’opposition a conquis plusieurs métropoles, dont Ankara et Istanbul.
Une tentative de coup d’Etat a eu lieu le 15 juillet 2016. Elle a entraîné l’instauration de l’état d’urgence (levé deux ans après le 19 juillet 2018) et des purges au sein de l’appareil d’Etat et dans les institutions publiques.
Si ces purges ont dans un premier temps visé la confrérie fondée par Fethullah Gülen, accusée d’avoir fomenté le putsch, elles ont touché également la société civile, en particulier le milieu universitaire, les médias et les militants des droits de l’Homme, mais aussi les secteurs économiques. Selon le rapport publié en mai 2019 par la Commission européenne, 152 000 fonctionnaires ont été mis à pied en trois ans.
Plusieurs organismes internationaux, dont la Commission européenne et la Commission de Venise, ainsi que les ONG ont alerté sur la situation dégradée des droits de l’Homme. La question du respect des droits fondamentaux, qui demeure après la levée de l’état d’urgence, fait l’objet d’un suivi très vigilant de la part de la France, lors des entretiens politiques avec les autorités turques et via notre ambassade et notre consulat général à Ankara et Istanbul. L’ancrage de la Turquie au sein de la Convention européenne des droits de l’Homme est à cet égard essentiel.
La réforme constitutionnelle acceptée par référendum à 51,4% en avril 2017, est entrée en vigueur après les élections du 24 juin 2018. Elle prévoit notamment la suppression du poste de premier ministre et le transfert de ses compétences à la présidence, et une réduction des prérogatives du parlement.
Les prochaines élections, législatives et présidentielle qui doivent se tenir le même jour, sont prévues en 2023.
Situation économique
Avec un PIB de 758 Mds€ en 2018, et une population de 82 millions d’habitants, la Turquie occupe le 17ème rang des économies mondiales. Après la forte croissance des années 2000 (5,2% en moyenne entre 2002 et 2012) et après avoir plutôt bien surmonté la crise des années 2008 et 2009 (progression du PIB de 9,2% en 2010 et 8,8% en 2011), le pays a vu son rythme de croissance ralentir en moyenne au cours des dernières années (+2,9% en 2014, +3,2% en 2016 et 2,6% en 2018). La Turquie fait face depuis le début de l’année 2018 à un fort niveau d’inflation, à un important déficit de sa balance des paiements et à un affaiblissement de sa monnaie.
Politique étrangère
Depuis 2002, l’activité diplomatique de la Turquie s’est accrue grâce à une forte croissance du réseau diplomatique et au développement des échanges extérieurs. La Turquie a siégé pour la première fois en 2009-2010 au Conseil de sécurité de l’ONU. Membre du Conseil de l’Europe depuis 1949 et de l’OTAN depuis 1952, elle a en outre développé un discours mettant en avant son ouverture vers les autres régions, même si des invariants demeurent (attachement réitéré à l’adhésion à l’UE, avec laquelle les liens demeurent étroits, tensions persistantes avec plusieurs voisins, approche des questions régionales à travers un angle avant tout sécuritaire).
Grèce : la relation avec Athènes reste difficile, malgré un rapprochement au cours des vingt dernières années, notamment dans le contexte du processus d’adhésion de la Turquie à l’UE et de développement des échanges économiques. De nombreux irritants bilatéraux persistent, en particulier autour des îles de la mer Egée et du statut des minorités. Le président Erdoğan a effectué en Grèce en décembre 2017 la première visite d’un président turc depuis 65 ans.
Chypre : la Turquie occupe, depuis 1974, 37% de l’île, un territoire autoproclamé en 1983 « République turque de Chypre du Nord » (uniquement reconnue par Ankara). La Turquie ne reconnaît pas la République de Chypre et refuse d’appliquer à cette dernière le protocole d’Ankara de 2005, qui devait étendre l’Union douanière entre la Turquie et l’UE aux Etats ayant adhéré à l’UE en 2004. Etat garant de la sécurité de l’île depuis 1960, au même titre que la Grèce et le Royaume-Uni, la Turquie a été impliquée dans la dernière phase des négociations, relancées en 2015 sous l’égide de l’ONU mais suspendues après l’échec de la Conférence de Crans Montana le 7 juillet 2017.
Arménie : la Turquie a fermé sa frontière avec l’Arménie en 1993 (début de l’occupation arménienne du Haut-Karabakh). Les tentatives de normalisation n’ont pas abouti à ce stade.
Israël : si la Turquie a été le premier Etat à population majoritairement musulmane à reconnaître Israël, en 1948, la relation entre les deux pays reste complexe, compte tenu des divergences entre les deux Etats sur le conflit israélo-palestinien.
Russie : la Russie est un partenaire important d’Ankara sur les plans économique, énergétique, mais aussi politique, avec un rapprochement depuis juin 2016 (coopération anti-terroriste, dialogue sur les questions régionales avec notamment la mise en place du processus d’Astana sur la Syrie avec l’Iran, achat par la Turquie du système de défense anti-aérienne S-400).
Syrie : la répression des manifestations en Syrie et le soutien turc aux groupes d’opposition ont entraîné la rupture des relations avec Damas. Le PYD, considéré par Ankara comme la branche syrienne du PKK, est un facteur majeur d’inquiétude pour la Turquie, présente en Syrie depuis le lancement, le 24 août 2016, de l’opération « Bouclier de l’Euphrate ». Cette présence d’Ankara sur le sol syrien s’est renforcée depuis le lancement, le 20 janvier 2018, de l’opération « Rameau d’olivier ». Tout en participant aux négociations d’Astana, la Turquie soutient les discussions à Genève en vue d’une solution politique et est membre depuis 2015 de la Coalition internationale contre Daech. La Turquie accueille sur son territoire 3,5 millions de ressortissants syriens.
Irak : les relations avec Bagdad s’améliorent depuis début 2017. Si des irritants demeurent (interventions militaires turques dans le nord de l’Irak), les perspectives de coopération économique favorisent la poursuite du dialogue. Il en va de même pour le Gouvernement régional du Kurdistan irakien, même si les relations ont été affectées par la tenue d’un référendum d’autodétermination le 25 septembre 2017.
Relations avec l’Union européenne
Associée à la CEE dès 1963, la Turquie est entrée en 1996 dans une union douanière avec l’UE. Elle est reconnue comme pays candidat en 1999. Les négociations se sont ouvertes en octobre 2005, sur la base d’un cadre qui précise que « ces négociations sont un processus ouvert dont l’issue ne peut être garantie à l’avance » et qu’elles dépendent de la capacité d’assimilation de l’Union ainsi que de la capacité de la Turquie à assumer ses obligations (plein respect des critères de Copenhague, au sein desquels les critères politiques – droits de l’homme, Etat de droit, démocratie - ont une importance particulière et font l’objet d’un suivi très étroit par la Commission, dans le cadre de rapports de progrès annuels).
16 chapitres de négociation sur 35 ont été ouverts et un provisoirement clos. A l’occasion des sommets UE-Turquie du 29 novembre 2015 et du 18 mars 2016, le gouvernement turc et l’UE se sont accordés sur un plan d’action sur les migrations qui prévoit notamment une assistance européenne à l’accueil et à l’intégration des réfugiés en Turquie (avec une aide financière de deux tranches de 3Mds€) et le renforcement du contrôle des frontières turques. Par ailleurs, la déclaration UE-Turquie du 18 mars prévoit la réadmission en Turquie, depuis les îles grecques, de l’ensemble des migrants en situation irrégulière, et la réinstallation de réfugiés syriens dans les pays de l’UE depuis la Turquie.
Mise à jour : 02.08.19
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence