Syrie-Turquie - Q&R - Extrait du point de presse (14 octobre 2019)

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Q - Les Kurdes syriens ont fait appel au régime de Damas pour contrer l’offensive turque, les États-Unis retirent 1.000 soldats de la zone. Que va faire la France concernant sa présence "civile et militaire" sur place ? Va-t-elle changer de doctrine et rapatrier ses ressortissants parmi les familles de jihadistes et combattants étrangers de Daech ?

R - Je vous renvoie au communiqué publié à l’issue de la réunion du conseil de défense et de sécurité nationale :

Le Président de la République a réuni dimanche 13 octobre le Conseil de Défense et de Sécurité nationale pour faire le point de la situation dans le Nord-Est syrien.

Il a souligné que l’offensive unilatérale engagée par la Turquie comportait le risque d’entraîner des conséquences humanitaires dramatiques, une résurgence de Daech dans la région, et une déstabilisation durable du Nord-Est syrien. La France la condamne dans les termes les plus fermes.

Les décisions suivantes ont été actées :

  • La France accentuera ses efforts diplomatiques, en étroite coordination avec ses partenaires de la coalition contre Daech, dans le cadre de l’Union européenne, de l’Otan et du Conseil de sécurité des Nations unies pour obtenir la cessation immédiate de l’offensive turque en cours.
  • Des mesures seront prises dans les prochaines heures pour assurer la sécurité des personnels français militaires et civils présents dans la zone au titre de la coalition internationale contre Daech ou de l’action humanitaire.
  • Un programme de réponse humanitaire d’urgence sera mis en oeuvre pour faire face aux besoins des populations du Nord-Est syrien.

La priorité absolue doit être d’empêcher la résurgence de Daech dans la région. Le risque d’évasion, en raison de l’offensive de la Turquie, des terroristes de Daech faits prisonniers, est pleinement pris en compte. Des mesures ont également été adoptées pour renforcer la sécurité du territoire national dans ce contexte."

Q - Le président Emmanuel Macron a annoncé que la France allait accentuer son action diplomatique pour obtenir la cessation de l’offensive turque. Quand la coalition internationale anti-Daech va-t-elle se réunir ? Quelles sont les sanctions envisagées contre la Turquie, outre la suspension des livraisons d’armes ?

R - La France accentue ses efforts diplomatiques en coordination avec ses partenaires.

Le ministre participe aujourd’hui au Conseil des affaires étrangères de l’Union européenne à Luxembourg.

Comme il l’a indiqué ce matin : "ce Conseil se réunit dans une conjoncture particulièrement grave. Elle est grave parce que l’offensive turque risque de faire réapparaître Daech, risque d’entraîner la résurgence de Daech sous différentes formes. Cela a déjà commencé d’ailleurs parce que, et à Raqqa et à Qamichli, il y a eu des attentats. C’est particulièrement grave parce que les forces démocratiques syriennes, aujourd’hui menacées, sont nos alliés, ont été nos alliés depuis le début dans la lutte contre Daech. Et c’est particulièrement grave parce que cette offensive va entraîner un vrai sinistre humanitaire. Il y a déjà 130 000 réfugiés et déplacés qui sont dans l’angoisse. Face à cela, la France attend de cette réunion plusieurs choses. D’abord, une condamnation de l’offensive turque, une demande expresse d’arrêter cette offensive. Singulièrement, une position ferme sur les exportations d’armements à l’égard de la Turquie. Et surtout, nous souhaitons que cette réunion soit l’opportunité pour faire en sorte que les États-Unis d’Amérique provoquent une réunion de la coalition internationale contre Daech. Parce que nous sommes partis dans un combat depuis 2014 contre Daech, sous le leadership américain mais avec une trentaine de pays participants, dont beaucoup d’européens. Il importe maintenant qu’on se réunisse pour apprécier la nouvelle donne car pour la France, l’ennemi principal reste Daech."

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