Présentation du Timor oriental
Présentation du pays
Données générales
Nom officiel : République démocratique du Timor oriental
Nature du régime : Démocratie parlementaire
Chef de l’Etat : José Manuel Ramos-Horta (depuis le 20 mai 2022)
Premier Ministre : Xanana Gusmão (depuis le 1er juillet 2023)
Parlement : Parlement national, monocaméral
Données géographiques
Superficie : 15 410 km²
Capitale : Dili
Villes principales : Bacau
Langue officielle : tetum, portugais
Langues courantes : tetum, portugais, indonésien
Monnaie : dollar américain et centavos (en-dessous d’1 $)
Fête nationale : 20 mai (date de l’indépendance)
Données démographiques
Population : 1,3 M (2022, Banque mondiale)
Densité : 86 h/km²
Croissance démographique : 1,5 % (2022, Banque mondiale)
Espérance de vie : 68 ans (2021, Banque Mondiale)
Taux d’alphabétisation : 70% (2020, Banque Mondiale)
Religions : catholique (97 %), islam (1 %), protestantisme (1 %), autres (1 %)
Indice de développement humain : 0,607 (2022, PNUD)
Éléments d’actualité
Politique intérieure
Plus jeune État d’Asie (il a accédé à l’indépendance en 2002), le Timor oriental est l’un des pays les plus pauvres de la région et qui reste dépendant, pour sa croissance économique et son développement humain, de l’aide internationale.
Les élections présidentielles d’avril 2022 ont porté à la tête du pays le Prix Nobel de la paix et ancien président (2007-2012) José Ramos-Horta. En juin 2023, les élections législatives ont marqué le succès du parti CNRT, qui était déjà dans la majorité lors de la législature précédente (2018-2023), au sein d’une coalition tripartite (CNRT, PLP, Khunto). Xanana Gusmão, chef du CNRT, a alors été nommé Premier ministre pour la troisième fois (il avait occupé ces fonctions de 2007 à 2015, après avoir été lui-même président de 2002 à 2007).
Le nouveau gouvernement, organisé autour d’une administration resserrée, a pour objectif d’assurer la reprise économique du pays après une période marquée par de nombreux défis (crise sanitaire, blocage politique autour du budget de l’État fin 2018, démission du Premier ministre en février 2020).
Le gouvernement actuel poursuit l’objectif de nourrir le développement économique et social du Timor oriental, avec deux priorités. Le premier défi est celui de la diversification des ressources financières de l’État, alors que 86% du budget est alimenté par le fonds souverain pétrolier. Cette source de revenus est appelée à se tarir : le Fonds Monétaire International (FMI) estime à 2038 l’horizon d’épuisement des ressources hydrocarbures du pays.
L’autre priorité est le rééquilibrage du budget de l’État, au bénéfice de secteurs essentiels au développement socio-économique du pays. Seuls 17% du budget de l’État en 2022 ont été alloués aux secteurs de l’éducation, de la santé, de l’approvisionnement en eau et de l’agriculture, pourtant qualifiés de prioritaires par les gouvernements successifs, ce qui parait peu eu égard à la situation économique et sociale difficile que connaît la population timoraise (40% des personnes sous le seuil de pauvreté, 22% de la population en situation grave d’insécurité alimentaire, 60% de l’activité économique dans le secteur informel, 60% de la population ayant moins de 25 ans).
Politique étrangère
La politique étrangère du Timor oriental s’articule autour de deux priorités : le développement des relations bilatérales avec ses voisins directs, en premier lieu l’Indonésie et l’Australie, et l’adhésion à l’ASEAN.
L’Indonésie et le Timor oriental ont mis en place en 2005 une « Commission vérité et amitié conjointe » dont les conclusions, reconnaissant la responsabilité institutionnelle de l’Indonésie dans les crimes contre l’humanité commis en 1999 au Timor oriental, ont apaisé les relations entre les deux pays. L’Indonésie est de loin le premier partenaire commercial du Timor oriental : 70% des biens consommés au Timor oriental sont importés d’Indonésie. La proximité entre les deux pays s’est une nouvelle fois manifestée à l’occasion de la visite du Premier ministre du Timor oriental en Indonésie en février 2023.
Avec l’Australie, un accord sur la délimitation frontalière a été signé en avril 2018 permettant de faciliter le développement des relations bilatérales. Un accord économique (Australian Pacific Labour Scheme) permet l’envoi de 50 000 travailleurs saisonniers en Australie (150 000 bénéficiaires sur plusieurs années), dispositions importantes dans un pays où l’envoi de fonds depuis l’étranger constitue la troisième source de revenus.
Sur le plan régional, le Timor oriental recherche une position d’équilibre dans l’espace indopacifique : « rester indépendant, sans être mis sur la touche ». La politique du Timor oriental tient en deux piliers : officiellement candidat pour rejoindre l’ASEAN depuis 2011 (« Acting West »), le pays est également tourné vers le Pacifique (« Looking East »). Dès son indépendance, le Timor oriental a accédé au statut de membre observateur du Forum des îles du Pacifique (FIP). Pour autant, le Timor oriental concentre l’essentiel de ses efforts diplomatiques vers l’ASEAN, dont il espère devenir à court terme le onzième membre. Le pays a accédé au statut d’observateur en 2002, a rejoint le Forum régional de l’ASEAN (ARF) en 2005 et a officiellement déposé sa candidature d’adhésion à l’ASEAN en 2011. Après trois visites techniques, de 2019 à 2022, une feuille de route pour l’adhésion du Timor oriental à l’ASEAN a été élaborée par l’Association, conditionnant celle-ci à l’atteinte de critères socio-économiques.
La Chine entretient une relation de longue date avec le Timor oriental, ayant reconnu sa déclaration d’indépendance dès 1975 et ayant été le premier Etat à établir des relations diplomatiques avec Dili en 2002. Elle est impliquée dans plusieurs grands projets d’infrastructures, à l’instar du port en eaux profondes de Tibar Bay, inauguré en décembre 2022. En 2022, à l’occasion de la visite du ministre des Affaires étrangères chinois à Dili, quatre accords de coopération ont été signés, couvrant notamment l’agriculture et les médias. En septembre 2023, la Chine et le Timor oriental ont élevé leurs liens au niveau de partenariat stratégique global.
Concernant les relations avec l’Union européenne (UE), le troisième dialogue politique avec le gouvernement timorais s’est tenu à Dili en mai 2019 ; l’UE a confirmé à cette occasion son aide dans le cadre du 11e Fonds européen de développement (FED) à hauteur de 95M€ dans le domaine de la gouvernance et du développement rural. Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, l’UE a également fourni une assistance financière de 1M€ au Timor. Ce soutien s’inscrit dans le cadre d’un partenariat en faveur du développement qui se déploie sur un horizon de long-terme : en 2022, l’UE a consacré 12M€ à des coopérations avec le Timor, en faveur de l’emploi, de l’intégration au commerce et de la gestion des finances publiques.
Situation économique
Le pays figure parmi les pays à revenu intermédiaire, de la tranche inférieure (données de la Banque Mondiale) grâce à des recettes pétrolières qui lui ont permis de générer une croissance économique forte.
La croissance économique du Timor oriental, soutenue par les revenus pétroliers, a suivi l’évolution des prix du pétrole depuis 2006. Toutefois, les dernières évolutions montrent la fragilité d’une croissance liée essentiellement à la manne pétrolière, peu diversifiée et donc soumise aux aléas de l’économie mondiale. Le Timor oriental a adopté en 2011 un « plan stratégique de développement 2011-2030 », dont l’un des objectifs est d’éradiquer l’extrême pauvreté d’ici 2030. Néanmoins, les mésententes politiques poussent le pays à entreprendre des mesures de court terme, pour assurer la solidité de la gouvernance. Cette orientation se traduit par l’absence d’une politique ambitieuse en matière d’infrastructures.
Le Timor oriental est l’un des pays les plus dépendants des hydrocarbures au monde. Le Fonds pétrolier du Timor oriental (Petroleum Fund), principale source de financement des dépenses publiques, soutient la croissance économique du pays. Il est évalué à 18 Mds USD (9 fois le PIB) en juin 2020, une valeur en légère chute en 2022 en raison du déclin de la production d’hydrocarbures. Le principal champ pétrolifère du pays, Bayu-Undan, sera épuisé en 2023. Les revenus issus de l’extraction de cet hydrocarbure sont donc en train de se tarir, accentuant le déficit de la balance courante du pays. Cette situation appelle une gestion prudente du Fonds pétrolier qui alimente le budget annuel. De plus, le développement de nouveaux champs pétroliers et gaziers sur le site de Greater Sunrise reste incertain, soumis au frein que représente l’important financement demandé, de nature à fragiliser la stabilité financière du pays et à retarder le processus de diversification économique du pays.
Dans ce contexte, l’inauguration, en novembre 2022, d’un port en eaux profondes à Tibar Bay, près de la capitale Dili, a pour objectif de placer le Timor sur la carte des échanges commerciaux régionaux et de participer ainsi à la diversification économique du pays. Ce port, qui représente le plus important investissement étranger privé réalisé dans un projet d’infrastructure au Timor (490 M USD), a été opéré dans un premier temps par le groupe français Bolloré, avant la reprise de cette activité par le groupe Mediterranean Shipping Company.
Les dépenses publiques ont été limitées ces dernières années en raison de la crise institutionnelle que traversait le pays. Le budget 2020 avait donc reposé sur des versements mensuels d’un douzième du budget précédent, à savoir le budget en vigueur en 2019. Une situation a également conduit à une baisse des recettes fiscales et des investissements publics : les dépenses publiques s’élevaient à 452 M USD en juin 2020 (-7% en g.a.).
Selon la Banque mondiale, l’économie du Timor renoue doucement avec un dynamisme économique semblable à celui d’avant la pandémie de Covid-19. La reprise de l’investissement privé et de la consommation des ménages ont permis une croissance de 1,5 % du PIB en 2021, loin des 8,6 % de contraction en 2020. En 2022, selon les prévisions du FMI, le PIB non pétrolier du Timor devrait croître de 3,3%. En parallèle, le pays connaît une inflation galopante, qui a atteint 7,4% en g.a. en mai 2022, record depuis 2012.
Un Fonds Covid-19 avait été créé en avril 2020 pour financer des mesures préventives en matière de santé (acquisition de fournitures médicales, installations de quarantaine et d’isolement, formation) et des mesures de soutien économique. Son budget a représenté 10% du PIB total, soit 2,1 Md USD, dédiés à la lutte contre l’épidémie.
Le gouvernement a mis en place un plan de relance de 140 M USD (7% du PIB) avec des mesures de soutien direct à certains ménages (100 USD pendant 2 mois) et des subventions à certaines entreprises (sur les salaires et aides aux utilisateurs des services publics eau et électricité). Des stocks alimentaires on été constitué par le gouvernement (approvisionnement en riz du Vietnam). Un programme de crédit garanti couvre les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les microentreprises.
Mise à jour : 13.06.24
Informations complémentaires
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