Présentation du Timor oriental

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Présentation du pays

TIMOR ORIENTAL {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République démocratique du Timor oriental
Nature du régime : Démocratie parlementaire
Chef de l’État : José Manuel Ramos-Horta (depuis le 20 mai 2022)
Premier Ministre : Taur Matan Ruak (depuis le 22 juin 2018)
Parlement : Parlement national, monocaméral

Données géographiques

Superficie : 15 410 km²
Capitale : Dili
Villes principales : Bacau
Langue officielle : tetum, portugais
Langues courantes : tetum, portugais, indonésien
Monnaie : dollar américain et centavos (en-dessous d’1 $)
Fête nationale : 20 mai (date de l’indépendance)

Données démographiques

Population (2021, Banque mondiale) : 1,3 M
Densité : 86 h/km²
Croissance démographique (2021, Banque mondiale) : 1,9 %
Espérance de vie (2020, Banque Mondiale) : 70 ans
Taux d’alphabétisation (2015) : 82,2 %
Religions : catholique (97 %), islam (1 %), protestantisme (1 %), autres (1 %)
Indice de développement humain (2020, Banque mondiale) : 0,5

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Plus jeune État d’Asie (il a accédé à l’indépendance en 2002), le Timor oriental est l’un des pays les plus pauvres de la région et qui reste dépendant de l’aide internationale pour sa croissance économique et son développement humain..
La première élection présidentielle sans la supervision des Nations unies s’est tenue le 20 mars 2017, après une campagne électorale sans incident notable.

Soutenu par les deux principaux partis du pays, Francisco Guterres, avait été élu à la tête du pays avec 57% des suffrages, à l’issue du premier tour de l’élection. Les élections présidentielles d’avril 2022 ont porté à la tête du pays le Prix Nobel de la paix et ancien président (2007-2012) José Ramos-Horta.

Le budget de l’éducation reste très modeste, tout comme les dépenses consacrées à la santé et à l’agriculture (70% de la population vit du secteur agricole et avec moins de deux dollars US par jour). La seconde priorité s’appuie sur le développement des trans-ports et des communications, ainsi que celui du secteur de l’industrie minière (marbre, or…) Le Premier ministre a souligné l’importance de redistribuer les revenus de la rente pétrolière à la population, tout en intégrant les objectifs de développement durable.

La pandémie mondiale de Covid-19 avait conduit à l’instauration de l’état d’urgence et à l’isolement du pays (fermeture des frontières sauf exception, suspension des lignes aé-riennes en dehors d’une seule ligne). Bien que ces mesures aient été levées depuis, le Timor continue de faire face à une pauvreté massive et à un chômage endémique.

Politique étrangère

La politique étrangère du Timor-Oriental s’articule autour de deux priorités : le développement des relations bilatérales avec ses voisins directs (notamment l’Australie) et l’adhésion à l’ASEAN.

Avec l’Australie, un accord sur la délimitation frontalière a été signé en avril 2018 permettant de faciliter le développement des relations bilatérales. Un accord économique (l’Australian Pacific Labour Scheme) permet, par ailleurs, l’envoi de 50000 travailleurs saisonniers en Australie (150 000 bénéficiaires sur plusieurs années), dispositions importantes dans un pays où l’envoi de fonds depuis l’étranger constitue la troisième source de revenus.

Sur le plan régional, le Timor oriental recherche une position d’équilibre dans l’espace indopacifique : « rester indépendant, sans être mis sur la touche ». Le Ministère des Affaires étrangères et de la coopération n’a pas souhaité conclure d’accord avec Pékin sur les nouvelles routes de la soie, mais a adhéré à la Banque asiatique pour les investissements dans les infrastructures (BAII). Malgré cette recherche d’une position d’équilibre, les liens économiques et commerciaux se resserrent de plus en plus entre le Timor et la Chine : celle-ci contribue actuellement à la modernisation de l’armée timoraise et construit notamment des infrastructures routières. La visite du ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi en juin 2022 a marqué cette dynamique, ayant abouti sur des accords en matière d’agriculture, de médias et de santé.

L’adhésion à l’ASEAN constitue la priorité diplomatique du gouvernement avec une candidature déposée officiellement en 2011. Les négociations ont été longues et difficiles, mais semblent toutefois pouvoir aboutir dans les prochains mois. Le Timor oriental s’efforce d’obtenir des réponses des partenaires de l’ASEAN pour faire progresser le processus d’adhésion et en connaitre les critères précis. De 2019 à 2022, trois délégations de l’ASEAN se sont rendus en visite au Timor oriental, afin d’évaluer la condition et les capacités politiques (sécurité-défense), économiques et socio-culturelles du Timor et leur compatibilité avec une éventuelle future adhésion.

En juillet 2022, une longue visite d’État du Président Ramos-Horta en Indonésie a permis de placer haut dans l’agenda de la présidence indonésienne de l’ASEAN en 2023 l’accession du Timor à l’organisation régionale.

Concernant les relations avec l’Union européenne, le troisième dialogue politique avec le gouvernement timorais s’est tenu à Dili en mai 2019 ; l’UE a confirmé à cette occasion son aide dans le cadre du 11e Fonds européen de développement (FED) à hauteur de 95M€ dans le domaine de la gouvernance (programme d’appui budgétaire, renforcement des capacités des institutions, promotion des droits de l’Homme) et du développement rural (programme agro-forestier). Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, l’UE a également fourni une assistance financière de 1M€ au Timor. Ce soutien s’inscrit dans le cadre d’un partenariat en faveur du développement qui se déploie sur un horizon de long-terme : en 2022, l’UE a consacré 12M€ à des coopérations avec le Timor, en faveur de l’emploi, de l’intégration au commerce et de la gestion des finances publiques.

Situation économique

Le pays figure parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (données de la Banque Mondiale) grâce à des recettes pétrolières qui lui ont permis de générer une croissance économique forte.

La croissance économique du Timor oriental, soutenue par les revenus pétroliers, a suivi l’évolution des prix du pétrole depuis 2006. Toutefois, les dernières évolutions montrent la fragilité d’une croissance liée essentiellement à la manne pétrolière, peu diversifiée et donc soumise aux aléas de l’économie mondiale. Le Timor oriental a adopté en 2011 un « plan stratégique de développement 2011-2030 », dont l’un des objectifs est d’éradiquer l’extrême pauvreté d’ici 2030 (plus du tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté).

Le Timor oriental est l’un des pays les plus dépendants des hydrocarbures au monde. Le Fonds pétrolier du Timor oriental (Petrolum Fund), principale source de financement des dépenses publiques, soutient la croissance économique du pays. Il est évalué à 18 Mds USD (9 fois le PIB) en juin 2020, une valeur en légère chute en 2022 en raison notamment d’un déclin de la production d’hydrocarbures. Le principal champ pétrolifère du pays, Bayu-Undan, devrait être épuisé en 2023 : les revenus issus de l’extraction de cet hydrocarbure sont donc en train de se tarir, accentuant le déficit de la balance courante du pays.

Dans ce contexte, l’inauguration, en novembre 2022, d’un port en eaux profondes à Tibar Bay, près de la capitale Dili, a pour objectif de placer le Timor sur la carte des échanges commerciaux régionaux et de participer ainsi à la diversification économique du pays. Ce port, qui représente le plus important investissement étranger privé réalisé dans un projet d’infrastructure au Timor (490 M USD), est opéré par Timor Port, filiale du groupe français Bolloré, qui estime qu’il pourra recevoir des navires de plus de 8000 conteneurs (voir plus bas).

Selon la Banque mondiale, l’économie du Timor renoue doucement avec un dynamisme économique semblable à celui d’avant la pandémie de Covid-19. La reprise de l’investissement privé et de la consommation des ménages ont permis une croissance de 1,5 % du PIB en 2021, loin des 8,6 % de contraction en 2020. En 2022, selon les prévisions du FMI, le PIB non pétrolier du Timor devrait croître de 3,3%. En parallèle, le pays connaît une inflation galopante, qui a atteint 7,4% en g.a. en mai 2022, record depuis 2012.

Un Fonds Covid-19 avait été créé en avril 2020 pour financer des mesures préventives en matière de santé (acquisition de fournitures médicales, installations de quarantaine et d’isolement, formation) et des mesures de soutien économique. Son budget a représenté 10% du PIB total, soit 2,1 Md USD, dédiés à la lutte contre l’épidémie.

Le gouvernement a mis en place un plan de relance de 140 M USD (7% du PIB) avec des mesures de soutien direct à certains ménages (100 USD pendant 2 mois) et des subventions à certaines entreprises (sur les salaires et aides aux utilisateurs des services publics eau et électricité). Des stocks alimentaires ont été constitués par le gouvernement (approvisionnement en riz du Vietnam). Un programme de crédit garanti couvre les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les microentreprises.


Mise à jour : 02.06.23

Informations complémentaires