Cinquième conférence de Bruxelles sur l’aide à apporter pour l’avenir de la Syrie et des pays de la région – Intervention de Jean-Yves Le Drian (30 mars 2021)

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Chers Amis,

Ce mois de mars 2021 marque le triste anniversaire d’une décennie de chaos pour la Syrie, dont portent la responsabilité le régime de Damas et ses soutiens extérieurs, qui s’enferrent à présent dans une logique de reconquête militaire aux conséquences tragiques et meurtrières pour la population civile.

Je veux donc adresser aujourd’hui au peuple syrien un message soutien, de détermination et de mobilisation.

1/ Avec nos partenaires de l’Union européenne, nous sommes et nous resterons à vos côtés.

  • La France réitère son appel à ce qu’un accès humanitaire sûr, complet et sans entraves puisse être garanti, y compris par voie transfrontalière, au profit de celles et ceux qui, au Nord-Est ou au Nord-Ouest du pays, dépendent de l’aide internationale.
  • Notre soutien va également aux réfugiés qui ont fui le conflit, et aux pays qui les accueillent.
  • Ce soutien, c’est un soutien concret, auquel nous consacrerons 560 millions d’euros supplémentaires pour la période 2021-2022.

2/ Par ailleurs nous restons déterminés à lutter contre l’impunité des crimes commis en Syrie.

  • Parce que, sans justice, il ne peut y avoir ni paix ni solution politique.
  • Et parce que c’est une question de principe et un enjeu de sécurité collective, en particulier s’agissant de l’emploi d’armes chimiques.

Le mois dernier, un ancien membre des services de renseignement syriens a été condamné par le Tribunal de Coblence. C’est une première étape historique. Une procédure judiciaire est également engagée en France, à la suite de la plainte déposée à Paris pour des attaques chimiques perpétrées par le régime syrien contre sa population. Nous apportons notre soutien aux travaux des juridictions nationales. Et nous apportons notre soutien aux mécanismes internationaux de lutte contre l’impunité. Nos efforts se poursuivront, afin que toute la lumière soit faite sur ces dix années d’exactions et que les coupables répondent de leurs actes.

3/ Je veux enfin vous assurer de notre mobilisation en vue d’une solution politique crédible et durable, pour permettre à la Syrie de sortir de l’impasse et de trouver le chemin de la paix, de la stabilité et de la souveraineté.

Ces conditions sont connues. Elles ont été posées par la résolution 2254 du Conseil de sécurité, il y a plus de six ans. Si le régime syrien semble vouloir réduire ce cadre à un processus constitutionnel dépourvu de toute crédibilité, les urgences sont ailleurs.

  • Je pense à la préparation d’élections libres et régulières, auxquelles l’ensemble des Syriens devraient pouvoir participer, y compris les réfugiés et les déplacés.
  • Et je pense au retour sûr et volontaire des réfugiés, qui n’est pas envisageable sans des changements concrets sur le terrain. A commencer par la libération des prisonniers détenus arbitrairement.

Tant que le régime syrien ne fera qu’alimenter l’instabilité, la crise humanitaire et le risque terroriste, la France et l’Union européenne – je veux le dire très clairement – s’opposeront au financement de la reconstruction de la Syrie, s’opposeront à la normalisation des relations avec Damas et s’opposeront à tout allègement du dispositif de sanctions.

Le peuple syrien, en revanche, doit savoir qu’il peut compter sur la constance de notre soutien. Et c’est le sens même de cette réunion.

Je vous remercie.

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