Les domaines d’action de la Commission de l’océan Indien

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La Commission de l’océan Indien (COI) a gagné, depuis sa création en 1984, un savoir-faire reconnu, au bénéfice de ses 5 États membres (Comores, Maurice, Madagascar, Seychelles et France (au titre de La Réunion).
La COI met en œuvre des projets de coopération et d’intégration régionale en matière d’économie bleue, de gestion des ressources naturelles et des milieux côtiers, de sûreté et de sécurité maritime, de développement, de pêche, d’environnement et de changement climatique, de santé publique et de formation universitaire. Elle s’implique également dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD).

L’action de la COI se décline en plusieurs axes stratégiques :

Économie bleue : pour une utilisation éthique et durable de la mer

La COI a adopté, en 2019, son plan d’action régional pour l’économie bleue qui sert de cadre pour la réalisation de projets responsables et durables. En effet, l’économie bleue est un label qui prescrit une utilisation éthique et durable de la mer. Ce label englobe des enjeux à la fois économiques et climatiques et valorise les écosystèmes aquatiques et marins à travers l’économie.

L’économie bleue recouvre des défis aussi divers que :

  • la surpêche,
  • la durabilité des transports maritimes,
  • la préservation des écosystèmes côtiers et de la biodiversité marine,
  • la gestion durable des ressources des fonds marins,
  • le tourisme bleu,
  • l’étude des énergies marines renouvelables.

La France (au travers de l’Agence française de développement (AFD)) soutient et finance la résilience des espaces côtiers ainsi que la protection des aires marines protégées. Il s’agit notamment du Parc marin de Mohéli aux Comores (3 millions d’euros) et du Parc national de Mayotte et des Glorieuses (3,6 millions d’euros en 2018).
En 2021-2022, la France a également piloté l’année bleue de l’océan Indien, menant des projets concrets (journée de nettoyage de plages, formations de pêcheurs, etc.) dans les pays de la COI, ainsi que dans les pays côtiers est-africains (Afrique du Sud, Kenya, Mozambique, Tanzanie).

La COI n’est pas la seule organisation de l’océan Indien à considérer que l’économie bleue est un sujet structurant : l’Association des pays riverains de l’océan Indien (IORA) a constitué un groupe de travail relatif à ces enjeux. La France y joue un rôle actif.

Environnement et climat : pour une gestion responsable de nos ressources naturelles

Depuis 2012, la COI est engagée en faveur de la préservation des écosystèmes et la gestion responsable des ressources naturelles et des milieux côtiers, qui est un volet de l’économie bleue. De nombreuses initiatives ont été élaborées avec différents partenaires internationaux tels que les Nations unies, l’Union européenne et l’Union africaine selon trois principaux champs d’action :

  • Le changement climatique : La commission a adopté, dès 2012, une stratégie sur le changement climatique et la réduction des risques de catastrophe afin de soutenir les États membres face aux aléas climatiques. Dans ce cadre, la COI et ses partenaires ont mis en œuvre plusieurs projets, qui ont démontré leur efficacité :
    • Le projet SWIOCOF (South West Indian Ocean Climate Outlook Forum), est mené en partenariat avec l’Organisation mondiale de la météorologie (OMM). Il a permis de développer une communauté de prévisionnistes parmi les États membres de la COI en organisant plusieurs sessions de formation sur les prévisions saisonnières.
    • Le projet Hydromet témoigne de l’importance de développer la résilience face aux imprévus météorologiques, hydrologiques et climatologiques. Ce projet, financé par le Fonds Vert pour le Climat, l’AFD et l’UE, a pour principale mission de renforcer l’adaptabilité des services chargés d’évaluer le changement climatique.
  • La biodiversité et la gestion des ressources marines et côtières : Grâce à une collaboration étroite avec des partenaires clés comme l’Union africaine, le Secrétariat général de la convention de Nairobi ou encore le programme des Nations unies pour l’environnement, la COI poursuit la mise en œuvre de ses engagements en matière de gestion et d’utilisation durables des ressources marines et côtières. Les États membres soutiennent l’initiative GloFouling, en partenariat avec l’Organisation maritime internationale. GloFouling permet de contrôler et gérer l’encrassement biologique des navires provoqué par des espèces marines envahissantes et susceptible d’entraver leur trajectoire.
  • La gestion et réduction des déchets : Il s’agit d’un enjeu d’ampleur puisque l’on estime que 140 000 tonnes de déchets plastiques sont produites annuellement dans les Îles de la COI. Un plan d’action régional sur la gestion et la valorisation des déchets a été adopté et sert de cadre pour la mobilisation de fonds et de projets. Pour apporter une réponse diversifiée au problème de la prolifération des plastiques, la COI a développé le projet ExPLOI (Expédition Plastique Océan Indien) qui lutte contre cette pollution en encourageant un changement des mentalités auprès des entreprises et des populations

Culture : mettre en lumière les talents de la région

La proximité des îles de la COI n’est pas uniquement géographique, elle est humaine, historique et culturelle. Pour faire connaitre la singularité de la culture des îles de l’océan Indien, la commission a créé le prix « Indianocéanie » grâce aux soutiens de l’Organisation internationale de la Francophonie et du Conseil départemental de la Réunion. Cet appel à écriture permet de mettre en lumière le talent et la créativité des écrivains de la région et de valoriser l’expression en langue française. Le prisme culturel soutient également auprès de la jeunesse la sensibilisation aux changements environnementaux et climatiques.

Garantir la sûreté et la sécurité maritime dans l’océan Indien

La COI permet à ses États membres d’échanger des informations et bonne pratiques et de coordonner leurs actions en matière de lutte contre les actes illicites en mer, tels que la piraterie ou les trafics maritimes, notamment de drogue. Sa contribution à la sécurité et la sûreté des eaux régionales est significative et son expérience est reconnue.

Ce domaine d’action de la COI se traduit en particulier par la création et le renforcement de canaux de partage de l’information maritime. Ainsi, l’un des programmes majeurs de la COI, le programme de sécurité maritime MASE (Maritime Security), a permis, avec le soutien de l’Union européenne, de mettre en œuvre une architecture régionale de sûreté maritime dans l’océan Indien occidental, de Djibouti à l’Afrique du Sud, s’appuyant sur plusieurs centres opérationnels dédiés auxquels participent les marines et autorités de sûreté maritime des États membres.

Des efforts sont également réalisés dans :

  • la sécurité portuaire ;
  • la lutte contre la pollution maritime ;
  • la pêche (domaine d’action du programme ECOFISH, pour le développement d’une pêche durable).

La région est sujette aux catastrophes naturelles et aux risques environnementaux. En témoigne le naufrage du Wakashio, navire japonais échoué sur une barrière de corail près de Maurice en juillet 2020, qui a déversé des tonnes de diesel dans la mer. Toutes les îles de la COI sont concernées et des efforts communs sont menés dans ces domaines.

Mis à jour : février 2022