Présentation de la République tchèque
Présentation du pays
Données générales
Nom officiel : République tchèque
Nature du régime : république parlementaire bicamérale
Président de la République : M. Petr Pavel (entrée en fonction le 9 mars 2023)
Premier ministre : M. Petr Fiala (depuis le 28 novembre 2021)
Données géographiques
Superficie : 78 870 km²
Capitale : Prague
Villes principales : Brno, Ostrava, Plzeň
Langue officielle : tchèque
Monnaie : couronne tchèque (CZK)
Fête nationale : 28 octobre (création de la Tchécoslovaquie en 1918)
Données démographiques
Population (2022) : 10 533 399 habitants
Densité : 134 hab. / km² (2022)
Croissance démographique (2022) : + 1,5%
Espérance de vie (2022) : 74,2 ans (hommes) ; 80,6 ans (femmes)
Religion : pas de religion officielle
Indice de développement humain (2021) : 0,889 (32e)
Taux d’alphabétisation (2018) : 99,01%
Éléments d’actualité
Politique intérieure
Le scrutin présidentiel de janvier 2023 a vu l’élection du général Petr Pavel, ancien chef d’Etat-major des Armées, face à l’ancien Premier ministre Andrej Babiš. Petr Pavel, qui a pris officiellement ses fonctions le 9 mars 2023, a succédé à Miloš Zeman (2013-2023), Václav Klaus (2003-2013) et Václav Havel (1993-2003). Le président de la République bénéficie de prérogatives constitutionnelles limitées mais joue un rôle influent dans le débat public.
Le Parlement est composé de la Chambre des députés (200 sièges) et du Sénat (81 sièges). Les élections législatives tchèques des 8 et 9 octobre 2021 ont marqué la victoire de l’opposition de droite et du centre, réunie au sein de la coalition « Spolu » (Ensemble) dirigée par Petr Fiala (président du parti conservateur ODS), en nombre de voix, face au parti ANO du Premier ministre sortant M. Andrej Babiš - au détriment des partis de gauche n’ayant pas franchi le seuil électoral requis et de fait exclus de la Chambre.
Coalition SPOLU (partis ODS, TOP09 et KDU-CSL, centre-droit) : 27,79%, 71 sièges (soit 34 sièges pour ODS, 23 sièges pour KDU-CSL et 14 sièges pour TOP09) ;
ANO (libéral) : 27,12%, 72 sièges
Coalition Pirates-STAN (parti des Maires et des indépendants, centre-libéral) : 15,62%, 37 sièges (soit 33 sièges pour STAN et 4 sièges pour Pirates)
SPD (extrême droite) : 9,56%, 20 sièges
La Chambre des députés est passée de 9 à 7 partis, les partis historiques de gauche KSCM et CSSD n’y étant plus représentés.
Le gouvernement, dirigé par Petr Fiala, a été nommé par le Président Miloš Zeman le 17 décembre 2021 et a obtenu son vote de confiance parlementaire le 13 janvier 2022. La double coalition (« Spolu » et Pirates/Stan) à la tête du gouvernement s’appuie sur une alliance de cinq partis : ODS (le Premier ministre et 5 ministres), STAN (Maires et indépendants, centriste, 3 ministres), KDU-CSL (Chrétiens-Démocrates, 2 ministres), TOP 09 (centristes « havéliens », 2 ministres) et Pirates (centre libéral, siégeant dans le groupe des Verts au Parlement européen, 2 ministres, première participation à un gouvernement). La coalition dispose ainsi d’une majorité absolue de 108 sièges sur 200.
Dans ce nouveau contexte politique, les deux premières années de son mandat ont été fortement impactées par la guerre en Ukraine, qui a guidé l’action du gouvernement et infléchi les priorités de la présidence tchèque du Conseil de l’UE au 2e semestre 2022. Le Premier ministre Petr Fiala a ainsi montré un soutien résolu à l’Ukraine (appui précoce à la perspective européenne, accueil massif de plus de 500 000 réfugiés, dont 365 000 bénéficient d’un visa de protection temporaire, aide humanitaire et militaire importante), avec un consensus transpartisan sur ce sujet.
Politique étrangère
La République tchèque est entrée dans l’Union européenne le 1er mai 2004 (77,3 % de « oui » au référendum de juin 2003), et dans l’espace Schengen en 2007. Au cours de sa présidence du Conseil en 2009, le Partenariat oriental avait été lancé (sommet du 7 mai 2009 à Prague). Elle a présidé le Conseil de l’UE du 1er juillet au 31 décembre 2022, avec l’Ukraine au cœur de ses priorités.
Présence dans les institutions européennes : la commissaire tchèque au sein de la Commission Von der Leyen est Mme Věra Jourová, chargée des valeurs et de la transparence. Elle est également vice-présidente de la Commission européenne. La République tchèque a 21 députés au Parlement européen.
Présidence tchèque de l’UE : la République tchèque a présidé le Conseil de l’Union européenne durant le second semestre 2022, à la suite de notre présidence et dans le cadre du programme du trio (France/République tchèque/Suède).
Elargissement : Prague se présente en ardent soutien d’un élargissement rapide de l’Union européenne, que ce soit pour l’Ukraine, la Moldavie et les Balkans occidentaux. La Tchéquie reste davantage prudente sur la question de l’articulation entre élargissement et réformes de l’UE.
Europe de la défense : Prague, sans renoncer à son attachement à l’OTAN et au fort lien transatlantique, marque son intérêt sur les enjeux d’industrie européenne de défense (EDIRPA, EDIP, ASAP). Elle s’est par ailleurs engagée dans l’Europe de la défense en s’associant à plusieurs initiatives (CSP, FED, PEDID), surtout en contribuant à EUTM Mali (dont elle a assuré le commandement durant le 2nd semestre 2022) et en intégrant la Task Force Takuba au sein de l’opération Barkhane. La reconfiguration de notre présence au Sahel a conduit la Tchéquie à retirer ses personnels d’EUTM Mali et de Takuba, en 2022.
Environnement : la République tchèque se montre relativement sceptique vis-à-vis du Green Deal, notamment dans ses conséquences pour l’industrie automobile. Elle accepte difficilement l’interdiction des moteurs thermiques à partir de 2035 et s’est opposée au projet de norme Euro 7. Elle est engagée aux côtés de la France dans l’alliance européenne du nucléaire.
Communauté politique européenne : malgré des interrogations initiales sur le format et les finalités de cette nouvelle structure, la République tchèque s’est pleinement ralliée au projet et a organisé le 6 octobre 2022 à Prague, dans le cadre de sa présidence du Conseil de l’UE, le premier Sommet de la CPE.
Migrations : la République tchèque s’oppose traditionnellement et depuis la crise des réfugiés de 2015, à la mise en place d’un mécanisme permanent et obligatoire de relocalisation des réfugiés. La proposition de Pacte sur l’Asile et la migration faite par la Commission européenne a fait l’objet d’un accueil réservé bien que pragmatique autour de trois principes : pas de quotas de relocalisations obligatoires, renforcement des frontières extérieures, développement de la dimension extérieure de la politique européenne des migrations.
Politique régionale : la République tchèque est un bénéficiaire important des fonds structurels, avec une enveloppe de 27 Mds d’euros pour la période 2021-2027. Elle percevra 7,1 Mds au titre de son plan de relance national (PNRR, de l’ordre de 3,2% du PIB) sous forme de subventions.
Groupe de Visegrád : la République tchèque est membre, avec la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie, du groupe de Visegrád (V4), enceinte de concertation informelle au sein de l’Union européenne, au sein duquel elle s’efforce de jouer un rôle modérateur. Le fonctionnement du V4 et le rythme des réunions à tous les niveaux sont néanmoins fortement ralentis depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, la Hongrie tenant une position antagoniste avec ses partenaires du V4 sur le conflit. La République tchèque assure la présidence annuelle tournante du V4 depuis le 1er juillet 2023.
Politique étrangère
La diplomatie tchèque est caractérisée par un attachement fort à la relation transatlantique, à la diplomatie économique ainsi qu’aux droits de l’Homme (« diplomatie havélienne »).
Ukraine : la République tchèque s’affirme comme l’un des premiers soutiens de l’Ukraine. Pourvoyeuse d’une aide militaire et humanitaire importante, elle a également accueilli plus de 500 000 réfugiés depuis le début de la guerre, dont 365 000 y résident aujourd’hui avec un visa de protection temporaire. Elle a soutenu très tôt l’octroi du statut de pays candidat à l’UE pour l’Ukraine, ainsi que son adhésion à l’OTAN.
OTAN : la République tchèque fonde sa sécurité sur son appartenance, depuis 1999, à l’Alliance atlantique. Elle s’est engagée à accroître son budget de défense pour atteindre 2% dès 2024 (1,34% en 2022 soit 3,5Mds €). Le gouvernement Fiala en fait également une forte priorité, notamment dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Russie : parmi les pays les plus en soutien à l’Ukraine, la République tchèque entretient une relation au plus bas avec la Russie depuis le début des années 2000. Déjà dégradée depuis l’affaire de Vrbetice (explosion d’un dépôt de munitions en 2014) et les expulsions massives qui s’en sont suivies (avril 2021), la relation s’est profondément altérée avec la guerre en Ukraine, qui a suscité unité de l’ensemble de la classe politique pour appeler à des sanctions très fermes vis-à-vis de la Russie.
Chine /Indopacifique : la République tchèque est formellement membre de la coopération « 14 + 1 » entre la Chine et les pays d’Europe centrale et orientale, même si elle n’y participe plus. Si le Président Zeman avait cherché à ouvrir la République tchèque aux investissements (partenariat stratégique en 2016) et à l’influence chinoise, la classe politique a œuvré en sens inverse ces dernières années (exclusion d’opérateurs chinois des dossiers économiques sensibles et visites du président du sénat tchèque à Taïwan tandis qu’une délégation taïwanaise s’est rendue à Prague). La décision du nouveau Président, Petr Pavel, de s’entretenir avec la Présidente de Taïwan Tsai Ing-wen au lendemain de son élection, ainsi que le déplacement de la Présidente de la Chambre des députés en mars 2023 à Taïwan, s’inscrivent dans cette dynamique. Cette logique a aussi suscité un intérêt tchèque pour la stratégie de l’UE pour l’Indopacifique, région qui fait partie des priorités externes de la PTUE, tout en étant fortement empreinte d’une ligne transatlantique.
Situation économique
PIB (2022) : 277 Mds EUR (en prix courants)
PIB par habitant (2022) : 26 297 EUR
Croissance (2022) : 2,5%
Chômage (septembre 2023) : 3,6 %
Inflation (septembre 2023) : 6,9%
Dette publique brute (2022) : 44,1% du PIB
Déficit public (2022) : -3,6% du PIB
Balance commerciale (2022) : -8,3 Mds €
Principaux clients : Allemagne, Slovaquie, Pologne, France
Principaux fournisseurs : Allemagne, Chine, Pologne, (France en 8e position)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2020) :
- agriculture : 1,9 %
- industrie : 31 %
- services : 66 %
Exportations de la France vers la République tchèque (2022) : 5,9 Mds € (+18,1%)
Importations françaises depuis la République tchèque (2022) : 8,6 Mds € (+12,1%)
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/CZ
Les perspectives économiques pour la République tchèques restent incertaines sous l’effet des suites de la pandémie, du retour de l’inflation et désormais des conséquences de la guerre en Ukraine. Du fait de la crise sanitaire, la République tchèque avait enregistré la pire récession de son histoire (-5,6%) en 2020. Le rebond de l’activité en 2021 avec une croissance à 3,3% est resté inférieur aux prévisions, pénalisé par les difficultés d’approvisionnement de l’industrie manufacturière. Face à un déficit de 4,5% du PIB en 2021, le nouveau gouvernement a initialement fait de la réduction de la dette publique (dette de 102,13 Mds EUR et déficit de 17,15 mds EUR en 2021) et du contrôle des finances publiques une priorité. Aujourd’hui, au regard des conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine sur l’économie tchèque, priorité absolue est donnée à la lutte contre la hausse des prix de l’énergie et à la préservation du pouvoir d’achat de la population, dans un contexte d’inflation galopante (15,1% en moyenne pour 2022), tout en cherchant à stabiliser la dette publique et à ramener le déficit en-dessous des 3% du PIB en 2024, à travers un plan de redressement budgétaire, adopté en mai 2023.
Les vulnérabilités structurelles de l’économie tchèques sont bien identifiées : face à l’insuffisance des investissements publics (avec notamment des irrégularités dans la gestion des fonds structurels), la stratégie nationale pour l’innovation 2019-2030 a prévu, pour préparer la montée en gamme de l’économie tchèque, d’augmenter le financement de la R&D pour atteindre 2 % du PIB en 2020 et 3 % en 2030 (contre 1,1 % du PIB en 2000 et 1,8 % du PIB en 2016). Cette stratégie prévoit notamment une spécialisation dans le secteur de l’intelligence artificielle. La République tchèque devra en outre mener à bien sa nécessaire transition énergétique, le charbon conservant encore la première place dans son bouquet énergétique.
Si les échanges commerciaux ont fortement augmenté depuis l’entrée de la République tchèque dans l’UE en 2004, la France reste un partenariat partenaire commercial secondaire (4ème client et 8ème fournisseur, part de marché de 2,73%). De l’autre côté, la République tchèque est le 20e client de la France, avec des échanges qui ont atteint un niveau record en 2022 : ils s’élevaient à 14,45 Mds€ l’an dernier, en augmentation de 14,7% par rapport à 2021. Nos importations (8,6 Mds€) ont augmenté de 12,1% tandis que nos exportations (5,9 Mds€) ont augmenté de 18,1%, avec un déficit commercial croissant de notre part (-2,7 Mds€).
Mise à jour : 24.11.2023
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence