République démocratique du Congo - Extrait du point de presse - (9 mars 2023)

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Q - Madame la Porte-parole, vous venez d’annoncer que la France a envoyé de l’aide d’urgence par fret à Goma, en République démocratique du Congo. M. Macron rentre d’une tournée en Afrique centrale, dont la RDC. Le M23, les groupes rebelles, que l’on sait désormais soutenus par le Rwanda - en tout cas, selon les Nations unies -, continue ses avancées. Le cessez-le-feu n’a pas vraiment été acté, en tout cas n’a pas été appliqué, même après la visite de M. Macron à Kinshasa. Sur notre antenne ce matin, le porte-parole du gouvernement congolais, M. Patrick Muyaya, demandait à la France de continuer à faire pression, se disait malgré tout satisfait des propos de M. Macron, même s’il regrettait qu’il n’y ait pas de condamnation explicite du Rwanda dans son soutien au M23 et à certains groupes armés. Donc, Madame la Porte-parole, après ce cessez-le-feu qui n’est toujours pas appliqué, est-ce que la France compte désormais répondre à la demande de son partenaire congolais, de faire une forme de pression, sur le partenaire rwandais ?

R - Merci pour ces trois questions. Je vais commencer par la République démocratique du Congo et la question que vous nous avez posée sur le cessez-le-feu. Vous avez entendu les propos du président de la République à Kinshasa. Il a souligné à quel point nous étions un allié fidèle de la République démocratique du Congo, et à quel point nous faisions de l’intégrité et de la souveraineté de la République démocratique du Congo un point absolument critique. Le rôle de la France, comme il l’a dit, c’est de tout faire pour qu’il y ait un chemin vers la paix. Il avait défini les termes de ce cheminement avec un cessez-le-feu, le cantonnement du M23 sur le sol de la RDC, un processus de désengagement, désarmement et réinsertion (DDR) qui devait s’appliquer à tous les groupes armés, et enfin le déploiement de forces régionales. Aujourd’hui, nous déplorons la poursuite des combats qui ont lieu depuis la déclaration de ce cessez-le-feu qui est intervenue mardi à 12 heures. Ces combats se poursuivent tout particulièrement autour de la ville de Sake. Nous appelons toutes les parties à respecter leurs engagements à l’égard de cette démarche, qui a été notamment conduite en coordination avec d’autres partenaires régionaux. Vous savez que le président de la République avait eu l’occasion de s’en entretenir avec le président angolais. Respecter les engagements, cela s’applique particulièrement évidemment au M23, et nécessite pour tous ces acteurs de prendre leurs responsabilités. La France a appelé tous ceux qui ont pu apporter leur soutien extérieur à ces groupes armés, et notamment le Rwanda, à tout faire pour que ce cessez-le-feu soit aujourd’hui respecté. C’est le temps dans lequel nous sommes. Nous continuons nos efforts pour faire en sorte que ce cessez-le-feu soit respecté, en réponse aux propos que vous rapportez. Vous savez que sur la question des sanctions, le président de la République a eu l’occasion de s’exprimer. Il a dit que l’absence de respect des engagements et du calendrier adopté pour la démarche en cours pourrait justifier l’examen de sanctions. Voilà sur ce premier point.

Q - Lors de la récente visite du président Emmanuel Macron en RDC, son homologue Félix Tshisekedi a qualifié l’attitude de la France de paternaliste. Pourtant, le président français tente de mettre en place une nouvelle approche française avec l’Afrique. J’aurai deux questions qui se résument en une, finalement : la France réussit-elle à faire comprendre sa nouvelle approche auprès de ses partenaires africains, et comment celle-ci est perçue par ces derniers, donc cette volonté française, je cite le président français, « de se mettre au diapason de la politique africaine » ?

R - Vous avez entendu le président de la République s’exprimer très clairement le 27 février dernier sur la nouvelle approche qui est la nôtre ; une nouvelle approche qui ne date pas du 27 février, puisqu’elle vient confirmer et prolonger le discours qu’avait prononcé le président de la République à Ouagadougou en 2017.

C’était tout l’objet de ce déplacement du président de la République en Afrique que de renforcer les nouveaux partenariats que nous avons avec les quatre États visités, et de les renforcer notamment autour de problématiques qui sont des problématiques communes à la France, à ces pays africains, mais aussi à la totalité de la communauté internationale, à savoir : la protection des forêts, la souveraineté alimentaire, la santé, la culture, la sécurité et les questions mémorielles.

Vous avez entendu le président de la République marquer sa volonté de créer et de renforcer des partenariats à la fois sans arrogance, mais aussi sans complexe. C’est le cap qui est donné à toute notre diplomatie pour la poursuite de l’action de la France en lien avec les pays du continent africain. C’est ce que le président de la République s’est attaché à faire pendant cette tournée et c’est ce que nous poursuivons avec toute l’action de la diplomatie conduite par Mme la ministre Catherine Colonna.

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