Présentation du Paraguay

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Présentation du pays

PARAGUAY {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République du Paraguay
Nature du régime : régime parlementaire
Chef de l’Etat et/ou du gouvernement : Santiago Peña Palacios (depuis le 15 août 2023)

Données géographiques

Superficie : 406 750 km²
Capitale : Assomption (544 309 habitants)
Villes principales : Ciudad del Este (400 000 habitants), San Lorenzo (200 000 habitants), Luque (170 000 habitants), Capiata (150 000 habitants), Lambaré (120 000 habitants)
Langues officielles et courantes : espagnol et guarani
Monnaie : Guarani (1 € = 8 200 Guaranis au 07/08/2024), code international : PYG
Fête nationale : 15 mai (jour de l’indépendance 15 mai 1811)

Données démographiques

Population : 6 109 644 hab (recensement 2022)
Densité : 15,29 hab/km2
Croissance démographique : 0,89% (recensement 2022)
Espérance de vie : 70,3 ans (OMS, 2021)
Taux d’alphabétisation : 99% (UNESCO, 2022)
Religion : catholique à 88% (Latinobarómetro, 2018)
Indice de développement humain (PNUD, 2022) : 0,731 soit le 105ème rang mondial

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Elu au premier tour avec 43 % des votes, Santiago Peña Palacios (44 ans) a été investi président de la république du Paraguay le 15 août 2023. Il succède à Mario Abdo Benítez, membre comme lui du Partido Colorado, parti conservateur qui domine la vie politique du pays depuis le milieu du XXe siècle – à l’exception du mandat de Fernando Lugo (2008-2012). Professeur d’économie, « Santi » Peña a travaillé au sein la Banque centrale du Paraguay et du FMI avant d’être nommé ministre des Finances (2015-2017) par le président Horacio Cartes (2013-2018). C’est un libéral convaincu qui prône la faible imposition et l’importance du travail au détriment des aides sociales. Il a endossé un positionnement conservateur sur les sujets sociétaux. M. Peña est considéré par beaucoup comme l’héritier politique d’Horacio Cartes.

Parmi les priorités de la nouvelle administration se trouvent la poursuite d’une politique économique orthodoxe, la lutte contre la corruption (136e/180 pays au classement Transparency International de 2023), l’amélioration des conditions sociales et la modernisation de l’Etat. Les réformes s’inscrivent notamment dans le cadre de l’instrument non financier du FMI visant à encourager l’adoption de politiques efficaces. Le pays a fait l’objet d’une nouvelle évaluation, positive, dans le cadre du 4e cycle d’examens du GAFI (2019-2022) – le Paraguay avait été inscrit sur la liste grise du GAFI de 2008 à 2012. Le 5e cycle a débuté en 2024. En dépit de ses efforts pour faire avancer son cadre règlementaire, le pays reste marqué par un fort clientélisme et l’influence du politique sur le pouvoir judiciaire.

Politique étrangère

Depuis la chute d’Alfredo Stroessner en 1989, le pays a démontré une volonté d’intégration régionale. Le Paraguay est ainsi l’un des fondateurs du Mercosur et accueille le Tribunal permanent de révision de cette organisation. Il est membre du forum régional PROSUR et a assumé la présidence pro-tempore du Mercosur de janvier à juin 2024.

Les derniers gouvernements ont déployé une diplomatie proactive sur les plans régionaux et internationaux. Le Paraguay a ratifié l’accord de Paris, il est devenu membre du Centre de développement de l’OCDE, organisation qu’il souhaite rejoindre à terme.

La priorité de la diplomatie paraguayenne reste donc l’intégration régionale pour ce petit pays enclavé qui dépend de ses grands voisins : le Brésil pour ses échanges économiques, et l’Argentine pour les débouchés fluviaux d’une grande partie de ses exportations. Assurément ancré dans le camp occidental, soutien sans faille à l’Ukraine, proche des Etats-Unis et très fort soutien à Israël, le Paraguay cultive cependant, avec une certaine fierté et parfois entêtement, une différence d’approche sur les questions de société notamment celles relatives aux droits des minorités sexuelles, les questions de genre et de santé reproductive, se voulant le rempart contre tout ce qui peut menacer les valeurs chrétiennes (avortement, droits pour les LGBTQIA+). L’autre dimension de la diplomatie paraguayenne est la promotion des exportations, essentiellement agricoles, vers de nouveaux marchés en Asie (Corée, Taïwan, Singapour, Japon, Inde) et en Amérique du Nord (Canada, USA), en attendant la signature de l’accord UE/Mercosur.

En termes de relations bilatérales :

  • Venezuela : en 2019, le Paraguay, membre du groupe de Lima, avait rompu ses relations diplomatiques avec le Venezuela, le jour de l’investiture de Nicolas Maduro, avant de les rétablir en novembre 2023. Un nouvel ambassadeur vénézuélien, Ricardo Capella a présenté ses lettres de créances en février 2024. Depuis fin juillet 2024, la situation post-électorale au Venezuela a figé les relations diplomatiques avec le pays.
  • Brésil : la relation est complexe et délicate avec le Brésil, qui pèse sur l’économie et la politique paraguayennes. 7 % de la population du Paraguay est brésilienne, et l’économie paraguayenne dépend beaucoup de son voisin, qui en 2019 a reçu 33 % du total de ses exportations. Le Paraguay exporte au Brésil 85 % de l’électricité qu’il reçoit de la binationale hydroélectrique d’Itaipú. En juin 2024, la négociation du tarif du rachat de la production électrique a été bénéfique pour le Paraguay, qui pourrait recevoir 280 M USD par an de royalties.
  • Chine/Taïwan : le Paraguay demeure le seul pays d’Amérique du Sud à entretenir des relations diplomatiques avec Taïwan. Malgré des liens commerciaux importants avec la Chine, le nouveau président a réaffirmé cette option de politique étrangère.
  • Etats-Unis : traditionnellement bonne, la relation s’est encore renforcée depuis les années 2010 (engagement vis-à-vis des Etats-Unis dans la lutte contre les délits financiers ; priorité donnée par les Etats-Unis à la lutte contre le crime organisé). Dans cette continuité, le Paraguay a inscrit en août 2019 le Hezbollah et le Hamas sur la liste des organisations terroristes. Toutefois, la relation est brouillée par la situation de l’ancien président Horacio Cartes (actuel président du Partido Colorado) : en juillet 2022, le département d’État étatsunien l’a désigné comme « significativement corrompu », lui retirant son visa et lui interdisant l’entrée sur le territoire américain, puis en janvier 2023 l’OFAC (Office of Foreign Assets Control) l’a sanctionné sur le fondement de la loi Magnitsky pour son « implication dans une corruption systématique qui a porté atteinte aux institutions démocratiques au Paraguay », gelant tous ses avoirs financiers aux États-Unis. Ces sanctions ont été renforcées en août 2024 ; en conséquence, le Paraguay a demandé le départ anticipé de l’ambassadeur américain du pays le 08 août 2024, sans le considérer pour autant comme persona non grata.
  • Israël : soutien inconditionnel à l’État d’Israël. Début 2024, le Paraguay a nommé un ambassadeur en Israël après une vacance de 3 ans et a confirmé le transfert de son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem. Une ambassade d’Israël devrait ouvrir à Assomption d’ici la fin de l’année 2024.
  • UE : le Paraguay est le deuxième récipiendaire après la Bolivie de l’aide européenne en Amérique du sud pour la période 2021-2027 (180 M€, pour l’éducation, la protection sociale, la croissance soutenable, et la promotion des droits de l’Homme), et a également bénéficié des programmes régionaux et thématiques de l’ICD (Instrument de financement de la coopération au développement - 2,5 Md€ pour la région Amérique latine pour la période 2014-2020). L’aide européenne se concentre sur l’éducation primaire, secondaire et technique, l’intégration économique régionale et internationale, et la lutte contre la pauvreté. Les parlementaires paraguayens ont cependant révoqué, en 2023, l’accord de financement noué en 2020 avec l’UE (programme d’appui à la transformation du système éducatif au Paraguay), doté de 38 M€ sur 4 ans (2020-2023), sous la pression de divers groupes « pro-famille ». Au final, le sénat n’a pas ratifié cette décision. Enfin, dans le cadre de l’accord de coopération entre l’Union européenne (UE) et le Paraguay signé en 1992, des rencontres annuelles ont lieu, en format commission (niveau hauts fonctionnaires) ou comité conjoint (niveau ministres) de coopération. Depuis septembre 2013, la présence de la délégation européenne a été renforcée avec la nomination d’un ambassadeur. L’UE est le 4e partenaire commercial du Paraguay, après le Brésil, la Chine et l’Argentine. Depuis 2012 également, un exercice de programmation conjointe avec les pays de l’UE présents localement (FR, RU, IT, ALL, ESP) a été mis en place.

Au niveau multilatéral, le principal point de divergence du Paraguay porte sur le traité d’interdiction des armes nucléaires, que le Paraguay a signé en 2017 et ratifié dès 2020. Par ailleurs, le Paraguay ne soutient pas l’initiative franco-mexicaine à l’ONU d’encadrement du véto en cas d’atrocités de masse. Le Paraguay a adhéré à l’Alliance pour le Multilatéralisme et à l’Alliance pour la préservation des forêts tropicales.

Sur l’Ukraine, le Paraguay a condamné l’agression russe au plus haut niveau et de manière répétée en votant pour la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies du 2 mars et pour celle du Conseil des droits de l’homme du 4 mars 2022.

Situation économique

S’il demeure l’un des pays les plus pauvres d’Amérique du Sud (PIB/habitant de 7368 USD en 2024), le Paraguay est l’une des économies les plus ouvertes et dynamiques de la région, avec une croissance moyenne de 4 % par an, une monnaie stable, une inflation sous contrôle (environ 3 à 4 % par an) et une dette publique faible (38,5 % du PIB en 2023). Ainsi, malgré une forte accélération de l’activité en 2023 (4,7%), les tensions inflationnistes se sont apaisées suite au durcissement de la politique monétaire (taux d’intérêt à 6% depuis mars 2024) et à la baisse des tensions internationales (normalisation des chaîne d’approvisionnement, réduction du prix du fret, tassement des prix mondiaux) ce qui permet de garder ancrées les anticipations d’inflation (prévisions à 4,5% à la fin 2023, soit un niveau proche de la cible de 4,0% de la Banque centrale).

A propos des finances publiques, la loi sur la responsabilité fiscale a permis de réduire progressivement le déficit budgétaire sans toutefois le ramener en dessous du plafond fixé à 1,5% du PIB. Après avoir atteint 7,2% du PIB en 2020 sur fond de pandémie, le déficit budgétaire s’est progressivement réduit, à 3,3% du PIB en 2023. Bien qu’en hausse, la dette publique reste soutenable. Toutefois, composée à plus de 80,0% de dette externe, la soutenabilité de la dette demeure vulnérable à l’évolution de l’environnement externe.

Enfin, soutenu par un programme PCI (Policy Coordination Instrument) de deux ans, accordé par le FMI depuis novembre 2022, le Paraguay est engagé dans un agenda de réformes structurelles pour promouvoir une croissance juste et résiliente et lutter contre la corruption, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ce programme repose sur trois principaux piliers : i) assurer la stabilité et la résilience économique, ii) améliorer la productivité et soutenir la croissance, iii) améliorer la couverture des programmes sociaux et d’inclusion.

D’un point de vue commercial, l’activité économique du pays repose principalement sur l’agro-industrie (3e exportateur mondial de soja ; 5e de viande bovine) et la production d’hydro-électricité propre et renouvelable, grâce aux barrages binationaux d’Itaipú (frontière avec le Brésil) et Yacyretá (frontière avec l’Argentine). La Chine est le 1er fournisseur du pays, devant le Brésil et l’Argentine, qui sont également ses principaux clients, devant le Chili. En termes d’échanges, les principales exportations du Paraguay en 2023 sont l’électricité (1,66 Md USD), le soja ($1,23 Md USD), le maïs ($1,09 Md USD), la viande bovine ($886 M USD), et la viande bovine congelée ($853 M USD), en direction : du Brésil (3,67 Md USD), de l’Argentine ($1,91 Md USD), du Chili ($1,16 Md USD), et des Etats-Unis (265 M USD). Les importations sont constituées par le pétrole raffiné (1,87 Md USD), les matériels de communication (1,56 Md USD), les automobiles (651 M USD), les pesticides (453 M USD), et le matériel informatique (342 M USD), en provenance de Chine (4,23 Md USD), du Brésil (3,53 Md USD), des Etats-Unis (1,7 Md USD), d’Argentine (1,23 Md USD), et du Chili (509 M USD).

Pour plus d’informations, consulter le site :
http://www.tresor.economie.gouv.fr/se/paraguay

Mise à jour : 27.08.24

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