Présentation de la Norvège

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Présentation du pays

NORVÈGE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : Royaume de Norvège
Nature du régime : Monarchie constitutionnelle avec un système parlementaire monocaméral
Chef de l’État : S. M. le Roi Harald V (17 janvier 1991)
Chef du gouvernement : M. Jonas Gahr Støre (depuis le 14 octobre 2021)

Données géographiques

Superficie : 385 203 km2
Capitale : Oslo (l’agglomération d’Oslo compterait plus d’1 million d’habitants)
Villes principales : Bergen, Trondheim, Stavanger, Tromsø
Langue officielle : Norvégien, Sámi (ou lapon) dans certaines régions.
Monnaie : Couronne norvégienne (NOK) – taux de change 1 EUR = 11,43 NOK (mars 2023)
Fête nationale : 17 mai (Jour de la Constitution)

Données démographiques

Population : 5 391 369 (1er janvier 2021)
Croissance démographique : 0,8 % (2021)
Densité de la population : 15 habitants/ km2
Espérance de vie : pour les femmes, 84,58, hommes : 81,19 ans
Taux de fécondité : 1,6 (2021)
Population active : 67 % des 15 à 74 ans au dernier trimestre 2020
Taux d’alphabétisation : universel
Religions : Église luthérienne évangélique de Norvège (69 %), Islam (3,4 %), Catholicisme (3 %) (2020)
Indice de développement humain : Classement PNUD 2020 - 0.954, 1ère place (nouveau critère de l’impact climatique mis à part)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

La politique intérieure norvégienne est marquée par des débats sur l’avenir des hydrocarbures et l’engagement norvégien au titre de la lutte contre le changement climatique ainsi que par les relations du pays avec l’Union européenne.

Après huit ans (2013-2021) de gouvernement d’une coalition de droite dirigée par la conservatrice Erna Solberg, le Parti travailliste et le Parti du centre ont formé une coalition gouvernementale minoritaire avec 76 sièges sur 169 au Parlement (Storting), dirigée par un Premier ministre travailliste, Jonas Gahr Støre, président de son parti. Ils avaient obtenu respectivement 26,3% et 13,5% des votes aux élections législatives de septembre 2021.

A son arrivée, le gouvernement, composé de dix femmes et neuf hommes, a annoncé une politique garantissant la sécurité de l’emploi pour tous et favorisant la réduction des inégalités, ainsi que le développement des mesures de décentralisation. Au plan social, l’accent est mis sur la réduction de la pauvreté à travers notamment la baisse de certaines taxes et des impôts pour les petits revenus. Ce qui passe par un meilleur ciblage de certaines aides environnementales sur les classes moyennes et défavorisées, l’augmentation des impôts pour les plus riches, la réduction des prix des services publics et celle des écarts salariaux dans le secteur public.

Le programme gouvernemental prévoit également le développement d’industries durables tout en maintenant les activités du secteur pétrolier et gazier. Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la coalition envisage le développement de plusieurs secteurs dont l’hydrogène, l’éolien offshore et terrestre ainsi que l’électrification des plateformes pétrolières et la technologie dite « CCS » (Carbon Capture and Storage) afin de renforcer l’efficacité énergétique de l’industrie. Elle a également réitérée l’attachement norvégien à la souveraineté et au contrôle du pays sur ses ressources énergétiques.

Sur le volet climatique, l’objectif affiché vise une réduction de 55% des émissions à l’horizon 2030, avant d’atteindre la neutralité carbone en 2050, en ligne avec celui de l’Union européenne, mais moindre de celui des voisins nordiques, comme le Danemark. Le gouvernement souhaite en effet poursuivre l’exploration et l’exploitation pétro-gazière. Selon les prévisions des autorités norvégiennes, la neutralité carbone sera atteinte par le biais de plusieurs leviers : la lutte contre la déforestation, la hausse de la taxe sur le CO2 d’ici à 2030, le maintien du recours aux quotas européens ETS et l’économie circulaire, une priorité du gouvernement.

Politique étrangère

La Norvège est très engagée sur la scène internationale (le prix Nobel de la paix est remis chaque année à Oslo), dans les instances multilatérales et sur certains sujets comme la lutte contre le changement climatique, la lutte contre la mortalité infantile et maternelle, l’accès aux médicaments, et l’engagement en faveur de l’abolition de la peine de mort. Le pays consacre 1% de son RNB à l’Aide Publique au Développement (APD), principalement en direction de l’aide humanitaire, la santé, l’éducation, le développement économique et la lutte contre le changement climatique. Il s’engage aussi pour la résolution des crises humanitaires, notamment en Afrique.

L’appartenance de la Norvège à l’ONU depuis sa création a toujours joué un rôle important pour sa politique étrangère. Les Norvégiens ont fourni un effort considérable, notamment au travers du déploiement de très nombreux Casques bleus. Pour mémoire, Trygve Lie, le premier Secrétaire général de l’ONU, était norvégien. Dans le cadre de son siège au Conseil de sécurité de l’ONU (biennium 2021-2022), ses priorités concernaient le respect du droit international, la diplomatie de la paix, la prévention et la résolution des conflits ainsi que la prévention des droits des femmes et enfin la promotion du nexus climat et sécurité.

Membre fondateur de l’OTAN, la Norvège considère l’Alliance comme le garant de sa sécurité et est très attachée à la préservation de son rôle et de ses compétences. La nomination du Norvégien Jens Stoltenberg, ancien Premier ministre, au poste de Secrétaire général en 2014 témoigne de cet engagement. Le gouvernement entend renforcer encore l’OTAN ; solidifier ses partenariats avec ses voisins nordiques, l’Allemagne, le Royaume-Uni et « d’autres pays proches » ; et travailler pour un monde sans armes nucléaires.

Relations avec l’Union européenne – Si le peuple norvégien a rejeté à deux reprises (1972 et 1994) l’adhésion à l’UE, le pays entretient des relations étroites avec son voisin européen. Son adhésion à l’Association européenne de libre-échange (AELE) depuis 1994 et à l’espace économique européen (EEE), lui permet de participer au marché intérieur de l’UE, tout en conservant son modèle social, et l’indépendance de sa politique en matière de pêche et d’agriculture. En outre, les gouvernements successifs s’attachent à entretenir des relations solides avec l’UE. La Norvège transpose plus de 95% des directives de l’Union et fait partie de l’espace Schengen, d’Europol et d’Eurojust. De plus, elle participe au programme européens Horizon Europe et Erasmus+ ainsi qu’au Fonds européen de défense et aux projets de la CSP en tant qu’Etat tiers (mobilité militaire). Elle participe également à des missions de la Politique de Sécurité et de Défense Commune (PSDC) dont celles à caractère militaire ; dans les Balkans, en Asie et au Moyen-Orient. Enfin, au titre de l’EEE, la Norvège contribue financièrement à la politique européenne de cohésion.

Coopération nordique - La Norvège, la Finlande et la Suède ont adopté en 2018, dans le cadre de la NORDEFCO, la stratégie « Vision 2025 », qui vise notamment un renforcement de la coordination technique et militaire et un approfondissement des partenariats. Dès le 5 juillet 2022, Oslo a ratifié les protocoles d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN. Ces adhésions permettront de passer d’un système informel et limité à une véritable coopération nordique de défense.

Relations avec le Royaume-Uni - La Norvège entretient une relation privilégiée et des liens historiques et culturels forts avec le Royaume-Uni, l’un de ses principaux partenaires. En décembre 2020, la Norvège et l’Islande ont signé un accord temporaire avec le Royaume-Uni sur l’exemption des droits de douane, dans l’attente d’un accord de libre-échange entre le Royaume-Uni, l’EEE et l’AELE. En mars 2021, la Norvège a signé avec l’UE et le Royaume-Uni, un premier accord trilatéral sur la pêche en mer du Nord. La Norvège a également conclu avec le Royaume-Uni le premier accord de pêche bilatéral, prévoyant un accès réciproque aux eaux et des échanges de quotas. En mai 2022, les deux pays ont signé une déclaration sur la coopération bilatérale stratégique en matière de défense et de sécurité, de climat et d’environnement, de recherche-développement et d’éducation.

Relations avec la Russie – Si la Norvège et la Russie entretenaient historiquement une relation stable, en raison de leur situation géographique et de leurs intérêts pour les questions arctiques, climatiques et environnementales, le gouvernement a condamné sans équivoque l’invasion russe de l’Ukraine et s’est aligné sur les sanctions économiques mises en place par l’UE. La Norvège a également décidé de soutenir financièrement l’Ukraine et a récemment annoncé une aide de 6,8 Mrds €, qui seront versés sur cinq ans, au titre de l’aide pour moitié militaire et pour l’autre humanitaire.

International - Le Sahel est une priorité récente pour la politique étrangère norvégienne. Le pays a participé à la MINUSMA depuis 2013. La Norvège avait déployé des Forces Spéciales et des officiers d’état-major au sein de la Task Force Takuba avant de prendre la décision de ne plus fournir de soldats suite à l’arrivée au pouvoir de la junte militaire au Mali. Plus largement, l’engagement norvégien sur le continent africain se développe, en Afrique de l’Ouest, dans le Golfe de Guinée ainsi qu’au Soudan. Depuis la signature des accords d’Oslo, la Norvège est également très active au Proche-Orient. Elle est ainsi un important bailleur humanitaire en réponse à la crise syrienne. Au Yémen, la Norvège est également très investie.

A propos de la Chine, la Norvège est favorable à un renforcement de la coordination avec l’UE pour promouvoir ses intérêts et défendre les valeurs universelles. Elle coopère avec la Chine sur des sujets d’influence tels que l’environnement.

S’agissant de l’Arctique, la Norvège a publié en décembre 2020 un nouveau Libre blanc sur le Grand Nord, visant à conserver voire développer des activités, en maintenant les populations sur place et en relevant les défis du changement climatique. Le 11 mai 2023, la Norvège a pris la présidence du Conseil de l’Arctique pour le biennium 2023-2024 et indiqué sa volonté d’en renforcer le rôle, et de promouvoir la stabilité de l’Arctique.

Situation économique

La Norvège est devenue en quarante ans l’une des 30 plus grandes économies du monde avec un PIB de 482 milliards USD en 2022 (une augmentation de 3,9% par rapport à 2021) : son revenu par habitant (88.750 USD) la plaçait au 5e rang mondial du classement du FMI des pays les plus riches du monde.

Le secteur énergétique demeure le 1er pilier de l’économie norvégienne. Les recettes tirées de l’exploitation des fonds marins ont été mises en réserve dans un fonds souverain, le Government Pension Fund Global (GPFG), créé en 1990, abondé à partir de 1996 et géré par une division de la Banque de Norvège (NBIM), sous l’autorité du parlement. Ce fonds fait du gouvernement norvégien le premier investisseur institutionnel de la planète en actions, avec plus de 1,5 % de la capitalisation boursière mondiale. La valeur du Fonds pétrolier a atteint un record de 14.000 Mds NOK (1 220Mds€), en mars 2023, confortant sa place de premier fonds souverain au monde. Il est le 1er investisseur, parmi les fonds souverains, dans les deux tiers des entreprises du CAC 40.

L’économie norvégienne reste largement liée à l’exportation de matière première : le secteur extractif pétrolier représente plus de 50% des exportations totales du pays et 15% du PIB. La pêche et l’aquaculture comptent pour 5% du PIB et le transport maritime pour 4%. Cette dépendance vis-à-vis du secteur primaire explique le refus du peuple norvégien d’intégrer la Communauté européenne.
Pour autant, la Norvège lui est fortement liée, l’UE absorbant 75% de ses exportations. En 2022, la Norvège a enregistré un excédent commercial historique (143 Mds€), trois fois plus élevé qu’en 2021, grâce aux exportations des hydrocarbures. En effet, suite à l’invasion russe de l’Ukraine, la Norvège a fortement augmenté ses exportations d’hydrocarbures, tant en quantité qu’en valeur, grâce à la forte hausse des prix.

Toutefois, la Norvège s’est résolument engagée sur la voie de la diversification de son économie. Ainsi, elle conserve une base industrielle réduite mais significative, principalement dans le secteur du pétrole (technologies de forage offshore), de l’énergie et des produits de base (aluminium, engrais). Elle souhaite par ailleurs capitaliser sur sa tradition d’ingénierie et sur les savoir-faire développés dans l’extraction offshore pour contribuer à la décarbonation de l’économie mondiale et à la réalisation des objectifs de Paris. Le Premier ministre Jonas Gahr Støre s’est engagé à faire du Fonds souverain norvégien un outil majeur pour le financement de solutions vertes dans le monde. Le pays est ainsi l’un des plus avancés en matière de capture et de stockage du carbone (CCS) et développe des technologies hydrogènes innovantes. S’il ne produit pas de véhicules terrestres, c’est aussi l’un des pays les plus avancés en matière de mobilité électrique terrestre (en 2022, 79,3% des immatriculations de véhicules neufs concernaient des véhicules totalement électriques) et maritime (développement de navires hybrides, totalement électrique et à propulsion hydrogène). La Norvège est également le 1er producteur et exportateur mondial de salmonidés et un pays pionnier en matière de nouvelles technologies d’aquaculture (fermes en pleine mer contrôlées à distance). Elle reste un acteur important de la filière du bois, que la numérisation a conduit à se restructurer en profondeur.

Mise à jour : 10.07.23

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