Moldavie - Q&R - Extrait du point de presse (29 février 2024)

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Q - Bonjour. J’ai plusieurs questions. La première, je voudrais revenir sur ce que vous disiez sur la Transnistrie. Je voulais savoir : est-ce que vous pourriez détailler un petit peu l’ampleur de votre préoccupation par rapport au scénario que vous avez mentionné et le fait que, comme vous le disiez, c’était un scénario qui était, selon vous, connu ? Je voudrais également savoir si avez une réaction à ce qu’il s’est passé ce matin lors d’une distribution d’aide alimentaire à Gaza, où visiblement l’armée israélienne a ouvert le feu ? Le Hamas parle de 100 personnes qui ont été tuées. Je voulais savoir si vous aviez une réaction ? Et enfin, si je peux me permettre une dernière question sur la situation au Tchad, où le principal opposant a été tué, je voulais savoir si la situation vous préoccupait ?

R - Comme je vous le disais dans mes propos introductifs, la Moldavie fait face à des tentatives de déstabilisation de plus en plus agressives - très vraisemblablement pilotées par la Russie - et la situation en Transnistrie est ici suivie avec beaucoup d’attention. Nous soutenons - et c’est un soutien qui n’est pas nouveau - les autorités moldaves. Nous sommes pleinement en appui à la stabilité, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie. C’est un engagement qui est partagé par nos partenaires européens. Je vous rappelle que le 22 février dernier le Conseil de l’Union européenne a adopté des sanctions contre six personnes et une entité responsables d’actions visant à déstabiliser, compromettre ou menacer la souveraineté et l’indépendance de la Moldavie. C’est un engagement qui demeurera constant. Donc nous suivons la situation avec attention, et notamment les derniers développements.

Sur la question de Gaza, nous avons toujours condamné et nous condamnons toujours les ciblages de civils et d’infrastructures civiles dans les opérations militaires. Nous sommes toujours préoccupés par les attaques contre les organisations humanitaires et les travailleurs humanitaires. Encore une fois, notre position est connue : nous demandons un cessez-le-feu immédiat et durable, lié à une libération de tous les otages.

Sur le Tchad, nous avons pris connaissance de la situation au Tchad ; nous la suivons aussi de près. Nous avons adressé un message de vigilance à nos ressortissants et nous suivons cela de près.

Q - Je voulais juste relancer sur la Transnistrie. Je crois que, comme vous dites, la réunion de lundi parlait de « défense des pays directement menacés ». Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? Je sais que vous dites « il faut en parler », mais là, qu’est-ce qu’on va faire de plus ? Qu’est-ce qu’on peut faire de plus ? Qu’est-ce que la France fait déjà sur le volet militaire et stratégique pour aider la Moldavie ? Je crois qu’il y a eu un accord à la fin de l’année dernière, mais est-ce qu’on pourrait aller plus loin sur ça ?

Il y avait aussi une discussion lundi sur l’achat de munitions à l’étranger, où la France maintenant… le Président a parlé de contribuer à ces achats. Comment est-ce que la France souhaite contribuer ? Est-ce que ce serait donner de l’argent, ou est-ce que ça serait de participer avec les partenaires pour les acheter directement ? Et si vous avez des éléments sur à quels pays on pourrait acheter ces munitions et la qualité de ces munitions ?

Et aussi sur l’histoire des colons, à Bruxelles, grand débat au niveau européen qui reste bloqué par les Hongrois, est-ce que vous avez un message pour la Hongrie qui bloque ? Et ça commence à miner un petit peu la crédibilité de l’Union européenne, puisque les alliés américains et britanniques ont fait des sanctions. Vous avez fait des sanctions ici, mais au niveau européen, ça bloque et ce sont les Hongrois qui bloquent. Et dernière chose, niveau Commission européenne, les discussions sur le financement de l’UNRWA qui devraient se conclure ces prochains jours, est-ce que vous avez des éléments pour nous dire si ça va avancer, s’il y aura un déblocage ? Ou s’il y aura un compromis, ça sera la moitié… nous donner une idée d’où on en est avec ces discussions ?

R - Ce sont quatre questions qui renvoient à des sujets extrêmement différents, mais je les prendrai dans l’ordre.

D’abord, sur la question sur la Moldavie : évidemment, ça a été un sujet qui a été évoqué lors de la réunion du 26 février, parce que, comme je vous le disais, il y a eu une unanimité des 27 États présents sur différents points, mais l’un de ces points, c’est effectivement le soutien aux pays directement touchés par la déstabilisation russe, qui est, comme je le disais en introduction, de plus en plus agressive. La Moldavie fait partie de ces pays et le débat est donc ouvert sur les mesures concrètes et, comme je vous le disais, il se prolongera lors de la réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères et de la Défense qui se tiendra dans les prochains jours.

La négociation d’un accord de défense bilatéral avec la Moldavie s’inscrit complètement dans ce cadre. C’est un accord qui a pour but d’accompagner la modernisation des forces armées de la Moldavie. Mais notre soutien à la Moldavie ne se limite pas aux questions de défense et cela n’est pas nouveau. Nous avons mobilisé la communauté internationale sur la Moldavie en coprésidant, aux côtés de l’Allemagne et de la Roumanie, la plateforme de soutien à la Moldavie, dont la dernière conférence ministérielle s’est tenue le 21 novembre 2022. C’est une plateforme, je vous le rappelle, qui a été lancée avec succès au début de l’agression russe contre l’Ukraine et la Moldavie était déjà, à l’époque, exposée par les conséquences de la guerre. Donc c’est un soutien qui est entier, complet et qui sera durable dans le temps.

Sur les colons, et notamment sur la question des sanctions, les discussions se poursuivent à Bruxelles entre les 27 États européens et je ne suis pas sûr de vous faire plus de commentaires à ce stade.

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