Présentation de la Lituanie

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Présentation du pays

LITUANIE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République de Lituanie
Nature du régime : République parlementaire
Président de la République : M. Gitanas Nausėda (12 juillet 2019)
Premier ministre : Mme Ingrida Šimonytė (11 décembre 2020)

Données géographiques

Superficie : 65 286 km²
Capitale : Vilnius
Villes principales : Kaunas, Klaipėda, Šiauliai, Panevėžys
Langue(s) courante(s) : lituanien
Monnaie : euro (depuis le 1er janvier 2015)
Fêtes nationales : 16 février (indépendance de 1918), 11 mars (indépendance de 1990) et 6 juillet (couronnement du roi Mindaugas)

Données démographiques

Population (2023) : 2 857 279 millions d’habitants
Densité : 44,7 hab/km²
Croissance démographique (2023) : +1,8% par rapport à 2022
Espérance de vie (2022) : 71,5 ans pour les hommes, 80,3 ans pour les femmes
Taux d’alphabétisation (2022) : 99,9 %
Religion(s) : Pas de religion officielle. Catholicisme romain (79 % de la population)
Indice de développement humain (2021) : 0,875 (35e rang)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Alors que s’ouvre un cycle électoral dense pour 2024, avec trois élections prévues, les présidentielles en mai 2024, les européennes en juin 2024 et les législatives en octobre 2024, le Président G. Nauseda aborde l’échéance présidentielle en position de net favori. Élu au second tour de l’élection présidentielle du 26 mai 2019 avec 66,72 % des voix (contre 33,28 % pour la candidate conservatrice Ingrida Šimonytė), l’économiste indépendant Gitanas Nausėda avait succédé à Dalia Grybauskaitė qui, après deux mandats consécutifs (2009-2014 puis 2014-2019), ne pouvait pas en briguer de troisième.

Les élections législatives d’octobre 2020 ont ensuite vu la victoire de l’Union de la patrie – Chrétiens-démocrates lituaniens (conservateurs, PPE), menée par Ingrida Šimonytė, candidate malheureuse face à Gitanas Nausėda aux élections présidentielles. La coalition gouvernementale de centre-droit approuvée le 14 décembre 2020 par le Seimas (parlement monocaméral lituanien), dispose d’une courte majorité de 74 sièges sur 141, et comprend, en plus de l’Union de la patrie – chrétiens-démocrates lituaniens, deux formations libérales : le Mouvement libéral et le Parti de la Liberté (affiliés à Renew).

Initialement, le programme du gouvernement mettait avant tout l’accent sur la réforme de l’éducation et du système de santé, la lutte contre les inégalités, la mise en place d’une fiscalité plus juste et d’un environnement plus propice aux investissements étrangers. La guerre en Ukraine a toutefois entièrement restructuré l’agenda du gouvernement Šimonytė. Dans ce contexte, le gouvernement s’attache à garantir un soutien total à l’Ukraine sur tous les plans (politique, militaire, humanitaire et financier) et en parallèle à renforcer la sécurité du pays en particulier via un rehaussement du budget de défense (porté à 2,52% du PIB dès 2022, avec l’ambition d’atteindre 3% à l’horizon 2025) et la réactualisation de la stratégie de défense nationale.

Politique étrangère

1. Politique européenne

La Lituanie est entrée dans l’Union européenne le 1er mai 2004, dans l’espace Schengen en décembre 2007 et dans la zone euro en janvier 2015.
Présence dans les institutions européennes : Virginijus Sinkevicius, ancien ministre de l’Economie, est le Commissaire lituanien chargé du portefeuille Océans, Environnement et Pêche. La Lituanie dispose de 11 députés au Parlement européen.

Avenir de l’UE : La Lituanie souhaite éviter toute division entre l’Est et l’Ouest du continent et voudrait que l’Union se mobilise sur un « agenda positif », porteur de projets allant dans le sens d’une plus grande unité et cohésion. Elle n’est pas opposée à la mise en place d’une Europe différenciée, dans le cadre d’une approche transparente et inclusive. La Lituanie n’est pas favorable à une révision des traités.
Défense européenne : La Lituanie participe à certaines opérations extérieures de la PSDC, qu’elle souhaite voir évoluer en complémentarité avec l’OTAN.
Politique régionale : Pour la période 2021-2027, la Lituanie bénéficie de 6,2 Mds € de fonds européens (2 220 € par habitant).

2. Politique étrangère

Russie : La politique étrangère de la Lituanie est en grande partie déterminée par sa perception de la Russie. Cette dimension s’est naturellement renforcée avec le déclenchement de la guerre en Ukraine qui a renforcé dans le pays la crainte d’une agression russe, perçue comme une menace immédiate. Depuis, la Lituanie est au sein de l’UE l’un des fers de lance d’une posture ferme et intransigeante à l’égard de Moscou plaidant notamment en faveur d’un isolement total de la Russie sur la scène internationale et d’un renforcement des sanctions qu’elle souhaite également étendre sans distinction à la Biélorussie.

Biélorussie : La Lituanie a vivement condamné l’implication de la Biélorussie dans l’invasion de l’Ukraine et craint le rapprochement politique et militaire entre Minsk et Moscou dans un contexte où les relations entre Vilnius et Minsk se sont considérablement dégradées au cours des dernières années. La Lituanie ne reconnaît pas la légitimité d’A. Loukachenko et soutient activement l’opposition biélorusse, accueillant depuis plusieurs années déjà une partie de celle-ci, dont S. Tsikhanovskaïa depuis août 2020. L’instrumentalisation de flux migratoires sur la frontière lituanienne par le régime biélorusse à partir du printemps 2021 a également fortement accru les tensions entre les deux pays.

Ukraine : La Lituanie se distingue comme l’un des plus fervents soutiens de l’Ukraine lui apportant depuis plusieurs années un important soutien politique, matériel et militaire. Elle défend la nécessité d’un soutien accru à une intégration rapide de l’Ukraine.

Chine : Les relations entre la Chine sont tendues depuis que la Lituanie a décidé de se retirer du format 17+1 en mai 2021 et de permettre l’ouverture d’un bureau de représentation « de Taiwan » à Vilnius en novembre 2021. Depuis, Pékin a mis en œuvre des mesures de rétorsion commerciales vivement condamnées par la Lituanie. Vilnius soutient l’adoption d’un outil anti-coercition par l’Union européenne. Les tensions diplomatiques ont connu un retour en février 2024 avec une suspension temporaire par Pékin de la délivrance de tout type de visas aux citoyens lituaniens.

Relation transatlantique  : L’arrivée de l’administration Biden a été source d’espoir et de soulagement pour la Lituanie qui se dit convaincue de la pérennité de la garantie de sécurité américaine, de la relance du multilatéralisme et du renforcement des relations transatlantiques.

OTAN : La Lituanie fonde sa sécurité sur l’OTAN, dont elle est membre depuis mars 2004. Depuis 2018, elle consacre 2 % de son PIB à la défense et a accru cet effort dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine en portant ce chiffre à 2,52% du PIB dès 2022 et l’ambition d’atteindre 3% à l’horizon 2025. La Lituanie bénéficie de la « police du ciel balte » réalisée par l’OTAN depuis 2004 et de la présence avancée renforcée (eFP) de l’OTAN depuis 2017 auxquelles la France participe depuis leur création. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, la Lituanie prône un renforcement de la posture de l’OTAN vis-à-vis de la Russie sur l’ensemble du flanc Est, et particulièrement en région baltique.

Situation économique

Après un rebond important post-covid en 2021 marqué par une importance hausse de son PIB (6%), la croissance de l’économie lituanienne est devenue négative en 2022 avec un recul de son PIB de 0,4%, et une nouvelle contraction de la croissance à -0,3% du PIB en 2023. Ceci s’explique en particulier par la forte exposition de l’économie lituanienne aux évolutions du contexte géopolitique - qui a entrainé une diminution voire une interruption des relations commerciales de la Lituanie avec certains de ses principaux partenaires économiques (Russie, Biélorussie, Ukraine) - ainsi que par la forte dépendance aux importations énergétiques. Ce contexte pousse le gouvernement lituanien à accélérer sa stratégie de diversification économique en réorientant ses échanges avec des partenaires occidentaux (Etats membres de l’UE dont France et Allemagne, Etats-Unis) ainsi que vers la région Indopacifique (Japon, Corée du sud notamment).

Une reprise économique semble se dessiner pour 2024, la croissance lituanienne n’est plus, comme par le passé, stimulée par les exportations mais tirée par la consommation des ménages et les investissements publics financés en partie par les fonds européens (Cadre financier pluriannuel et versement des premières tranches du Plan national de relance et de résilience).

La Lituanie est également confrontée à une inflation importante principalement tirée par la hausse des prix de l’énergie. Le taux d’inflation annuel s’est établi à plus de 22% à l’automne 2022 en glissement annuel, elle est toujours, en moyenne annuelle en 2023 à 8,7%, largement au-delà de la moyenne de la zone euro (5,4%). Face aux conséquences sociales de l’inflation, le gouvernement a proposé de mettre en place des aides aux ménages et de baisser le taux de TVA sur certains postes de dépense. La réduction des disparités sociales et régionales, parmi les plus fortes au sein de l’UE, est une autre priorité de l’actuel gouvernement.

Le marché du travail a été sévèrement touché avec un envol du taux de chômage jusqu’à 9,2% à l’été 2020, désormais revenu à son niveau d’avant crise aux alentours de 7%. Le pays reste confronté à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui résulte de l’inadéquation de la formation d’une partie de la population, du vieillissement de cette population et de l’émigration (près de 25 % de la population a quitté le pays depuis le début des années 1990).

Au plan énergétique, la Lituanie a cessé toute importation de gaz russe dès avril 2022 à la suite de la guerre en Ukraine. Cette décision s’inscrit dans le prolongement de la volonté lituanienne, entamée dès 2014 au lendemain de l’annexion de la Crimée, de s’affranchir de toute dépendance énergétique russe. Elle s’est ainsi dotée en 2014, d’un terminal de GNL flottant, baptisé Indépendance et situé à Klaipėda. Il lui permet d’acheter du gaz à la Norvège, mais aussi aux États-Unis et au Qatar, et d’exporter vers les pays voisins. Enfin, la Lituanie a achevé en mai 2022 sa connexion au réseau gazier européen grâce à l’interconnexion bidirectionnelle avec la Pologne (GIPL, Gas Interconnector Poland-Lithuania).

Depuis la fermeture en 2009 de la centrale nucléaire d’Ignalina, la Lituanie est devenue importatrice d’électricité. Après avoir renoncé suite à un référendum à se doter d’une nouvelle centrale, elle entend avec les deux autres Etats baltes se déconnecter du réseau électrique ex-soviétique BRELL (Biélorussie, Russie, Estonie, Lettonie, Lituanie) à l’horizon 2025, en installant des câbles terrestres et sous-marins avec les pays de la région (LitPol Link avec la Pologne qui sera étendu à la Lettonie et à l’Estonie, NordBalt avec la Suède). Elle s’inquiète en outre de la mise en service de la centrale nucléaire d’Astravets située en Biélorussie à une cinquantaine de kilomètres de Vilnius, doutant des garanties de sûreté attachées à cet ouvrage. La Lituanie privilégie désormais le développement des énergies renouvelables (biomasse, hydroélectricité, éoliennes).

Dans le domaine des transports, la Lituanie, avec ses voisins baltes, a entamé la construction d’une liaison ferroviaire à grande vitesse, Rail Baltica, qui reliera à terme Tallinn à la frontière polonaise, en passant par Riga, Vilnius et Kaunas. Rail Baltica est inscrit comme projet prioritaire du réseau transeuropéen de transport (TENT-T) et est financé par l’Union européenne à hauteur de 85 %.

Mise à jour : 18.03.24

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