Conférence internationale pour la Libye (12 novembre 2021) : ultime impulsion à la transition politique en Libye

Partager

La France œuvre pour contribuer à une solution durable à la crise libyenne et pour mettre un terme à 10 ans d’instabilité aux conséquences sécuritaires majeures pour le peuple libyen, l’Afrique du Nord, le Sahel et l’Europe.

Un engagement constant pour résoudre la crise libyenne

Le président de la République, Emmanuel Macron, s’est personnellement impliqué afin de poser les premiers jalons d’une solution politique en Libye :

  • Lors de la conférence internationale de Paris en mai 2018, durant laquelle les principaux acteurs politiques libyens (Premier ministre Sarraj, maréchal Khalifa Haftar, président de la Chambre des représentants Aguila Saleh et président du Haut conseil d’État Khaled Meshri) se sont engagés sur la mise en œuvre d’une feuille de route politique inclusive.

Depuis, la France est solidaire des Libyens et des Libyennes face aux défis sécuritaires, politiques et économiques auxquels ils sont confrontés, et entretient un dialogue nourri avec l’ensemble des parties prenantes au conflit.

Elle a activement participé à forger le consensus international nécessaire à la résolution de la crise :

La France a également appuyé la mobilisation des pays voisins de la Libye et des acteurs régionaux pour faciliter la reprise du dialogue inter-libyen et la prise en compte de l’impact de la crise libyenne sur son environnement régional.

L’action de la France s’est également traduite par une mobilisation continue au niveau européen. La crise libyenne a en effet des conséquences majeures pour l’Europe : la menace terroriste, le risque migratoire et les ingérences étrangères nécessitent que l’Union européenne s’engage de manière renforcée sur ce dossier, afin d’assurer sa propre sécurité.

Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères s’est notamment rendu le 21 octobre 2021 à Tripoli, afin de participer à la conférence de soutien à la stabilité de la Libye organisée par le Gouvernement d’unité nationale (GUN). À cette occasion, il a appelé l’ensemble des dirigeants libyens à mener à son terme le processus politique engagé.

Pourquoi organiser la conférence internationale pour la Libye à ce moment du processus politique ?

Les Libyennes et les Libyens ont engagé une transition politique, avec l’appui des Nations unies. Un cessez-le-feu a été conclu le 23 octobre 2020 puis un accord sur une feuille de route politique prévoyant la tenue des élections présidentielle et législatives.

À l’approche des échéances électorales, une mobilisation internationale renouvelée est indispensable pour que la transition politique aboutisse. Des résistances continuent de se manifester, en Libye comme à l’étranger, pour empêcher l’expression démocratique du peuple libyen. Notre soutien collectif et uni doit contribuer à surmonter ces difficultés et à donner l’impulsion politique nécessaire à la mise en œuvre des engagements auxquels les Libyens et Libyennes ont eux-mêmes souscrit.

C’est dans cet esprit que le président de la République a accueilli à Paris une conférence internationale pour la Libye le 12 novembre 2021. L’objectif est de permettre la bonne tenue de ces élections, dont les résultats devront être respectés par tous.

Cette conférence était coprésidée avec nos partenaires libyens, allemands et italiens, en étroite association avec les Nations unies et visait à :

  • Donner une impulsion décisive au processus politique dans la perspective des prochaines échéances électorales ;
  • Mobiliser tous les partenaires concernés en vue de la pleine mise en œuvre du cessez-le-feu du 23 octobre 2020 et de la fin des ingérences étrangères en Libye, en soutenant la mise en œuvre du plan libyen de retrait des forces, mercenaires et combattants étrangers, en étroite coordination avec les pays voisins de la Libye ;

La conférence pour la Libye a également réuni les pays participants au processus de Berlin, les pays voisins méridionaux de la Libye (Niger et Tchad) ainsi que Chypre, l’Espagne, la Grèce, la Jordanie, Malte et le Qatar.

Quelles conclusions pour la conférence internationale sur la Libye ?

Cette conférence a eu un caractère inédit : la Libye y a pleinement participé en tant que co-présidente, aux côtés de l’Allemagne et de l’Italie. Les participants à la Conférence internationale pour la Libye ont adopté une déclaration conjointe en quatre volets :

  • politique (appuyant en particulier la tenue des élections) ;
  • sécuritaire (notamment sur le retrait des mercenaires étrangers et des forces étrangères) ;
  • économique (particulièrement sur la redistribution équitable et transparente des ressources dans tout le pays et la réforme et réunification des institutions financières) ;
  • et respect du droit international humanitaire et des droits de l’Homme.

La déclaration confirme le soutien clair des participants à la tenue des élections présidentielle et parlementaires et au respect du calendrier électoral et aux travaux de la Haute commission nationale électorale libyenne (HNEC). Elle engage les autorités libyennes de transition et la communauté internationale à respecter les résultats des scrutins. Les participants ont exprimé leur intention d’apporter le soutien nécessaire au bon déroulement des élections.

Dans cette perspective, la France a insisté sur la nécessité d’aider les Libyens et les Libyennes à retrouver leur pleine souveraineté, en œuvrant à la pleine application de l’accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020 conclu par le comité militaire conjoint 5+5. À ce titre, les participants de la conférence ont endossé le plan d’action pour le retrait des mercenaires, des combattants et des forces étrangères élaboré par le comité militaire conjoint 5+5. Ce dernier, que les autorités de transition ont souhaité rebaptisé « comité des 10 » lors de la Conférence internationale pour la Libye pour valoriser l’unité retrouvée du pays, a annoncé un premier départ de 300 mercenaires africains. Ces progrès ont créé des conditions favorables à des avancées concrètes et à la définition des prochaines échéances par le comité militaire conjoint pour la mise en œuvre du plan d’action libyen.

Après la conférence, ces dynamiques positives se poursuivent aujourd’hui via la préparation des scrutins par la Haute commission nationale électorale libyenne (HNEC). L’engouement des Libyens, à travers tout le pays, pour les élections ne se dément pas :

  • depuis le début de la distribution des cartes d’électeurs le 8 novembre, la quasi-totalité des 2.8 millions de personnes inscrites sur les listes électorales ont reçu leur carte d’électeur. Cela montre une réelle détermination du peuple libyen à avancer vers les scrutins.
  • les candidats aux élections présidentielle et législatives sont originaires de toutes les régions du pays et représentatifs de l’ensemble des tendances politiques. Ils sont des dizaines à avoir déposé leur dossier de candidature pour l’un ou l’autre des scrutins.

La France continue d’œuvrer pour assurer un processus électoral inclusif et encourage le dialogue entre l’ensemble des acteurs politiques pour que les résultats des élections soient reconnus et respectés par tous.

Informations complémentaires