Discours de clôture de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères - 3e conférence internationale de soutien à la population du Liban (4 août 2021)

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Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de gouvernement,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Chers amis,

Notre mobilisation aujourd’hui démontre à nouveau, s’il en était besoin, notre détermination à rester, en toutes circonstances, aux côtés de la population du Liban. Au cours de l’année écoulée, on ne peut pas dire que les dirigeants libanais ont été au rendez-vous face à la grave crise que traverse leur pays. Mais nous, nous l’avons été, nous le restons et le resterons.

Je souhaite vous remercier très sincèrement pour votre participation et pour les nouvelles annonces qui ont été faites aujourd’hui. Je veux aussi adresser tous mes remerciements aux Nations unies – notamment à la Coordinatrice humanitaire Najat Rochdi – qui jouent sur le terrain un rôle central de recensement, de coordination et de suivi de l’aide, pour s’assurer qu’elle bénéficie directement et en toute transparence à la population. Les Nations unies ont été étroitement associées à la préparation de cette conférence organisée à l’initiative du Président de la République. Je remercie enfin les organisations de la société civile libanaise présentes parmi nous : elles accomplissent au quotidien un travail remarquable pour soutenir les Libanais, elles incarnent l’espoir et l’avenir du Liban. Et elles doivent savoir qu’elles pourront continuer à compter sur nous.

Nous avions tous répondu présent il y a un an, dans l’urgence, pour faire face aux conséquences immédiates de l’explosion ; puis le 2 décembre dernier, en nous rassemblant à nouveau en soutien au relèvement du pays, et en faisant le constat que les montants promis le 9 août avaient été réunis et même dépassés. Aujourd’hui, un an jour pour jour après le drame du 4 août 2020, et alors que la crise touche désormais l’ensemble du pays et prend la dimension d’une catastrophe humanitaire, nous avons répondu ensemble au nouvel appel d’urgence des Nations unies de 357 millions de dollars, en annonçant des contributions dépassant les besoins identifiés. Le montant total des annonces est supérieur à 370 millions de dollars pour l’année à venir, auxquels s’ajoutent d’importantes contributions en nature annoncées aujourd’hui. Ce résultat est remarquable et je souhaitais, au moment de conclure cette conférence, le saluer avec force.

Les contributions que vous avez annoncées vont ainsi permettre de continuer à apporter une aide décisive pour les Libanais dans les secteurs prioritaires identifiés par les Nations unies. La France y a pris toute sa part, en annonçant aujourd’hui de nouvelles contributions d’un montant total de 100 millions d’euros pour les douze mois à venir, portant notamment sur les secteurs de l’éducation, de la santé, de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Nos engagements seront tenus, comme ils l’ont été au cours de l’année écoulée, et nous continuerons à agir de manière transparente et coordonnée.

Le soutien direct que nous apportons ensemble à la population du Liban ne se substitue en rien aux responsabilités des autorités libanaises, auxquelles il revient de prendre les décisions nécessaires pour permettre enfin une sortie de crise. Cela implique avant toute chose la formation, sans délai, d’un gouvernement compétent ; puis le lancement urgent de discussions crédibles en vue de la mise en place d’un programme du FMI ; et parallèlement, la mise en œuvre de premières réformes indispensables, que chacun connaît, sur la résolution de la crise du secteur bancaire, la régulation des flux de capitaux, le secteur de l’électricité et la lutte contre la corruption. Cela correspond à l’engagement que les dirigeants libanais ont pris devant leur population. Personne ne peut le tenir à leur place. La France et l’Union européenne entendent, pour leur part, les rappeler à ces engagements et accroître la pression pour qu’ils les mettent en œuvre.

Enfin, au-delà des premières réformes urgentes, qui conditionneront toute aide économique et financière structurelle, les autorités libanaises doivent permettre aux aspirations de la population de s’exprimer, de manière pluraliste et démocratique, dans le cadre des élections prévues en 2022. Le prochain gouvernement sera donc responsable d’organiser la tenue du scrutin selon le calendrier prévu et de manière transparente et impartiale.

Nos engagements auprès de la population libanaise parlent d’eux-mêmes. Aux dirigeants libanais – je le dis en présence du Président de la République libanaise – d’être à la hauteur de leurs responsabilités historiques, alors que c’est la stabilité et l’avenir de leur pays qui sont en jeu.

Je vous remercie./.