Présentation du Kénya

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Présentation du pays

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Données générales

Nom officiel : République du Kenya
Nature du régime : régime présidentiel
Chef de l’État : William Samoei Ruto (né le 21 décembre 1966)

Données géographiques

Superficie : 580 367 km²
Capitale : Nairobi
Villes principales : Nairobi, Mombasa, Kisumu, Eldoret, Nyeri, Meru, Embu
Langue officielle : anglais, swahili
Monnaie : Shilling kenyan (1 EUR = 160,95 KES au 03/11/2023)
Fête nationale : 12 décembre (Indépendance)

Données démographiques

Population : 54,03 millions (Banque mondiale, 2022)
Densité : 93 habitants/km² (Banque mondiale, 2021)
Taux de croissance démographique annuel : 2,3 % (ONU, 2020)
Espérance de vie : 66,2 ans (ONU, 2015-2020)
Taux d’alphabétisation 83% des 15 ans et plus (Banque mondiale, 2022)
Religions : Protestants 45 % ; Catholiques 33 % ; Musulmans 10 % ; Animistes 10 % ; autres 2 %
Indice de développement humain : 0,5 (Banque mondiale, 2020)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

La vie politique kenyane a été longtemps dominée par la KANU (Kenya African National Union), parti de Jomo Kenyatta, premier président du Kenya et père de l’indépendance (1963). Après la restauration du multipartisme en 1991, le Kenya connaît sa première alternance démocratique en 2002, avec l’élection de Mwai Kibaki, qui succède à Daniel Arap Moi, président du Kenya de 1978 à 2022.

La crise électorale de 2007-2008 pour la réélection de Mwai Kibaki (1.300 morts, 600.000 déplacés) constitue un tournant politique et conduit à des réformes institutionnelles pour œuvrer à la réconciliation nationale et préparer les élections de 2013 : adoption par référendum d’une nouvelle constitution en août 2010, création d’une commission électorale indépendante, décentralisation, réforme de la justice et de la police.

Les élections générales de mars 2013 ont vu la victoire, dès le premier tour, avec 50,07 % des voix, d’Uhuru Kenyatta, chef de la coalition « Jubilee ». William Ruto est élu en tant que vice-président. Les élections présidentielles du 8 août 2017, largement remportées par Uhuru Kenyatta (54 % des suffrages exprimés contre 44 % pour son rival Raila Odinga) ont été annulées par la Cour suprême le 1er septembre. Le nouveau scrutin présidentiel, organisé le 26 octobre 2017 et boycotté par Raila Odinga, a été remporté par Uhuru Kenyatta avec plus de 98% des voix, mais avec une faible participation au niveau national. Le 20 novembre 2017, la Cour suprême a confirmé la réélection d’Uhuru Kenyatta.

Après sa réélection à la présidence du pays, Uhuru Kenyatta s’est donné quatre priorités pour son nouveau mandat (Big Four Agenda) : 1/ la mise en place d’une couverture médicale universelle, 2/ la facilitation de l’accès au logement et notamment à la propriété, 3/ la création d’emplois et d’opportunités pour les jeunes, 4/ l’amplification des relations commerciales du Kenya avec ses partenaires extérieurs. Il a fait le choix de la réconciliation avec son opposant Raila Odinga et a mis en scène une poignée de main symbolisant la nouvelle alliance politique.

A l’issue du scrutin présidentiel du 9 août 2022, les résultats ont donné William Ruto vainqueur. Il a prêté serment le 13 septembre 2022.

Politique étrangère

La politique étrangère du Kenya est centrée en priorité sur son environnement régional direct et la promotion de ses intérêts économiques.

La situation en Somalie est pour le Kenya un sujet d’inquiétude majeur. Le pays a subi deux attaques majeures du groupe Al Shabaab : du 21 au 24 septembre 2013, le centre commercial du Westgate a été la cible du groupe terroriste tuant 68 personnes et faisant plus de 200 blessés ; le 2 avril 2015, l’université de Garissa a également été la cible d’une attaque qui a fait 152 victimes. Le 5 janvier 2020, la base américano-kenyane de Camp Simba a été prise pour cible par les Shebabs, conduisant à la mort de 3 soldats américains.

Craignant les incursions de la milice islamiste Al Shabaab sur son territoire, le Kenya est intervenu militairement en Somalie en octobre 2011 et a créé une zone tampon le long de sa frontière. Depuis février 2012, les forces kenyanes participent à la mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS, anciennement AMISOM).

Près de 500 000 réfugiés vivent au Kenya, ceux-ci venant principalement de Somalie (275 000) et du Soudan du Sud (115 000), et le pays compte environ 300 000 déplacés internes. Le camp de Dadaab accueille à lui seul 230 000 personnes.

Le Kenya est membre fondateur de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), avec la Tanzanie et l’Ouganda. Il a joué un rôle moteur dans les différentes étapes de l’intégration de cette organisation intergouvernementale : union douanière en 2005 ; lancement d’un marché commun le 1er juillet 2010 ; projet d’union monétaire ; lancement en juin 2015 de la zone de libre-échange tripartite réunissant les 26 pays de l’EAC. Depuis novembre 2022, un contingent kenyan est déployé dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre de la force régionale de l’EAC, qui vise à stabiliser la situation dans la région. L’institution est cependant en déficit d’une nouvelle impulsion politique et doit faire face à des difficultés financières. Par ailleurs, l’instauration de barrières non-tarifaires de la part de certains pays freine l’intégration économique de la région.

Le Kenya est également membre de l’IGAD (Intergovernmental Authority on Development), qui regroupe les sept pays de la Corne de l’Afrique. Depuis juin 2023, le président Ruto assure la présidence du quartet (Kenya, Ethiopie, Djibouti et Soudan du Sud), mis en place afin de contribuer à mettre un terme aux hostilités au Soudan. Le Kenya fait par ailleurs partie du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), avec vingt autres pays d’Afrique orientale et australe, et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), avec quinze autres pays d’Afrique australe.

Situation économique

Données économiques 2022 :
PIB : 113,42 Mds USD (BM)
PIB par habitant : 2 099,3 USD courants (BM)
Taux de croissance : 4,8 % (BM)
Taux de chômage : 5,5 % (BM)
Taux d’inflation : 7,7 % (BM)
Déficit budgétaire : -5,2% du PIB (DGT)
Dette publique : 67,9 % du PIB (DGT)
Balance commerciale (biens et services) : -1.09 Mds USD (BM)
Principaux partenaires : Etats-Unis, Chine, Ouganda, Tanzanie
Principaux fournisseurs : Chine, Inde (DGT)
Exportations de la France vers le Kenya : 174,5 MEUR (DGT)
Importations françaises depuis le Kenya : 142,7 MEUR (DGT)

La stratégie de développement Vision 2030, mise en place en 2008, a permis d’élever le taux de croissance de 3,7 % sur la décennie 2000 à 5,9 % en moyenne sur la décennie 2010. Après une légère récession en 2020 (-0,3 %), le rebond de l’activité post-covid s’est élevé à 7,5 % en 2021.

Le Kenya est une économie de services (53,6 % du PIB), source d’innovations répliquées dans tout le continent, bien que l’agriculture (21,2 %) assure toujours l’essentiel des exportations et deux tiers des emplois. Le développement des services numériques, bancaires et financiers ou dans les transports a fait du Kenya le hub de l’Afrique de l’est.

Le président Kenyatta a pour l’essentiel connu une situation économique favorable, avec un taux de croissance autour de 6%, soutenu par une politique d’investissement dynamique. Cependant, entre 2012 et 2022, la dette publique kenyane a presque doublé, passant de 37,6 % du PIB à 70,3 %, en raison de la mobilisation d’importantes ressources non concessionnelles pour la réalisation sur financements chinois de grands projets.

W. Ruto hérite donc d’une situation financière particulièrement dégradée, le service de la dette préemptant plus de la moitié des recettes fiscales (58% pour 2021/2022). Selon l’indice Bloomberg, le Kenya est désormais le 6ème pays au monde ayant la probabilité la plus forte d’un défaut. Au cours de sa campagne, William Ruto a cependant annoncé qu’une restructuration de la dette kényane ne serait pas à l’ordre du jour s’il était élu, le pays se devant de faire face à ses obligations et en ayant les capacités. Afin de financer le service de la dette, Ruto privilégierait un élargissement de la base fiscale.

Mise à jour : 07.11.23

Informations complémentaires