Présentation du Japon

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Présentation du pays

JAPON {JPEG}

Données générales

Nom officiel : Japon
Nature du régime : Monarchie parlementaire.
Chef de l’État : S.M. l’Empereur Naruhito (Tenno Heika en japonais, « Sa Majesté l’Empereur ») depuis le 1er mai 2019
Chef du Gouvernement : M. Fumio Kishida, Premier ministre (depuis le 04/10/2021)

Situation économique
Ambassade de France à Tokyo

Données géographiques

Superficie : 377 000 km²
Capitale : Tokyo
Villes principales : Yokohama, Osaka, Nagoya, Sapporo, Kobe, Fukuoka, Kyoto
Langue officielle : japonais
Monnaie : Yen
Fête nationale : 23 février (jour anniversaire de l’empereur régnant)

Données démographiques

Population : 123,719 millions (2023 – source : CIA)
Densité : 335 habitants au km2 (2021 – source : OECD)
Croissance démographique : -0,46% (2021 – source : Banque mondiale)
Espérance de vie : 84,7 ans (2020 – source : OECD)
Taux d’alphabétisation : 100% (2017)
Religions : shintoïsme, bouddhisme
Indice de développement humain : 0.925 (2021) ; 19e rang du classement mondial établi par le PNUD.

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le Premier ministre Fumio Kishida a été élu le 4 octobre 2021 et son parti, le Parti libéral démocrate (PLD), est au pouvoir de façon quasi ininterrompue depuis soixante-dix ans. Connu pour privilégier le consensus, Fumio Kishida incarne une sensibilité politique modérée. Il s’inscrit dans la continuité de l’action menée par ses prédécesseurs, Yoshihide Suga et Shinzo Abe. Ses priorités sont consacrées à la lutte contre les inégalités, la relance de l’activité économique, la sécurité économique, le développement de la numérisation, et la lutte contre la baisse de la natalité. Comme il l’a indiqué dans son discours de politique générale prononcée devant la Diète le 8 octobre 2021, le Premier ministre entend poursuivre les mesures dites Abenomics mises en œuvre par son ante-prédécesseur (politique budgétaire expansionniste, politique monétaire ultra-accommodante, mise en place de réformes structurelles) et les réformes initiées par son prédécesseur Y. Suga (transitions bas-carbone et numérique).

M. Kishida se démarque toutefois de ses prédécesseurs en mettant en avant le concept de « nouveau capitalisme » avec pour objectif affiché d’améliorer la répartition des revenus en faveur des classes populaires et des classes moyennes. Il met aussi l’accent sur les questions de sécurité économique pour lesquelles un nouveau portefeuille ministériel a été créé. Le 10 août 2022, Fumio Kishida a procédé à une large recomposition de l’équipe gouvernementale. Son nouveau gouvernement se caractérise par un fort renouvellement, avec neuf parlementaires accédant pour la première fois à des fonctions ministérielles.

Dans le domaine des droits de l’Homme, le Japon observe l’un des plus fort taux d’écart salariaux entre les femmes et les hommes au sein des pays de l’OCDE (24,5 % en 2017). Le mariage homosexuel n’est pas légalisé. La peine de mort reste en vigueur et continue d’être appliquée.

Politique étrangère

Le Premier ministre Kishida entend mener une diplomatie fondée sur la confiance et articulée autour de trois priorités : protéger les valeurs universelles et fondamentales telles que la liberté, la démocratie, les droits de l’Homme et l’État de droit ; assurer la paix et la sécurité du Japon et de son voisinage ; faire du Japon un acteur international moteur, notamment sur les questions climatiques.

Cette diplomatie s’inscrit dans la continuité des prédécesseurs de F. Kishida et se décline autour des grandes orientations suivantes :

  • Renforcer l’alliance de sécurité avec les États-Unis, à travers notamment une contribution japonaise plus active ;
  • Chercher un équilibre entre fermeté et dialogue avec la Chine ;
  • Promouvoir un espace « indopacifique libre et ouvert » en renforçant notamment les liens avec les partenaires régionaux (Australie, Inde, ASEAN), les États-Unis (notamment dans le cadre du « Quad ») mais aussi d’autres acteurs tels que la France et l’Union européenne qui est un partenaire important dans le domaine économique (3e partenaire commercial du Japon ; le Japon est le 2e partenaire commercial de l’UE en Asie et le 6e à l’échelle mondiale) et politique (sécurité, environnement, technologies…) ;
  • Agir en faveur d’une plus grande stabilité régionale en cherchant notamment une issue à la crise avec la Corée du Nord dont la poursuite des activités nucléaires et balistiques constitue une menace directe pour le Japon, en travaillant à l’apaisement des relations avec la Corée du Sud, notamment sur les questions mémorielles, ou encore en tentant de trouver une issue aux différends territoriaux avec la Russie (Territoires du Nord / Ile Kouriles du Sud) ;
  • Promouvoir le multilatéralisme et renforcer le positionnement du Japon dans les enceintes internationales. Troisième contributeur au budget des Nations unies (8,56% du budget général de l’ONU), le Japon souhaite obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité et agit en ce sens avec ses partenaires du G4 (Japon, Allemagne, Inde, Brésil) avec le soutien de la France. Il est membre non-permanent pour la période 2023-2024 ;
  • Renforcer l’engagement du Japon sur les enjeux globaux, notamment les questions climatiques en donnant corps à de récentes annonces sur le sujet (objectif de neutralité carbone en 2050, cible de réduction de 46% des émissions de GES d’ici 2030 par rapport à 2013, fin des nouveaux soutiens directs à la production d’électricité à l’étranger à partir de charbon d’ici la fin 2021…) ;
  • Agir pour relever « les défis mondiaux » que sont le désarmement et la non-prolifération nucléaire et pour favoriser le libre-échange ainsi que la création de règles internationales visant à garantir la fiabilité et la libre circulation des données à l’ère numérique.

Le Japon s’est pleinement engagé aux côtés de ses partenaires du G7 dans la condamnation de l’agression russe contre l’Ukraine, l’adoption de sanctions contre la Russie et la Biélorussie et l’assistance à l’Ukraine. F. Kishida s’est rendu en Ukraine en mars 2023 pour réitérer le soutien du Japon et des partenaires du G7 au Président Zelensky.

Le 16 décembre 2022, le Japon a adopté trois documents cadre de sa politique de défense dont la Stratégie de sécurité nationale (NSS) qui fixe comme objectifs un renforcement capacitaire des forces d’autodéfense, le développement par le Japon d’une « capacité de riposte », et le doublement du budget lié à la défense à l’horizon 2027, à hauteur de 2% du PIB. Ce dernier, en constante augmentation depuis une décennie, s’élevait à 41,2 mds € en 2022.

Après une tournée en Europe début mai 2022 (Royaume-Uni, Italie et Vatican) puis en juin (sommets du G7 à Elmau et de l’OTAN à Madrid), le Premier ministre Kishida a effectué une seconde tournée européenne puis américaine dans le cadre du lancement de la présidence japonaise du G7. Il s’est rendu en France, en Italie, au Royaume-Uni au Canada et enfin aux États-Unis. Les relations avec l’Allemagne se sont par ailleurs récemment densifiées (visite du chancelier O. SCHOLZ à Tokyo en avril 2022 puis en mars 2023). F. Kishida a également rencontré le Premier ministre polonais M. Morawiecki en mars dernier, auquel il a promis une assistance au développement en lien avec les flux de réfugiés ukrainiens.

À la suite d’une rencontre avec le Premier ministre Modi en Inde le 21 mars 2023, F. Kishida a dévoilé la nouvelle stratégie Indopacifique du Japon.

Le Japon est un partenaire stratégique de l’Union européenne. L’accord de partenariat stratégique (APS) et l’accord de partenariat économique (APE) ont été signés en juillet 2018. Ces accords sont considérés par l’UE et le Japon comme les deux piliers fondamentaux de leur relation bilatérale. En septembre 2019, l’UE et le Japon ont également conclu un partenariat sur la coopération en matière de connectivité. Le 28e sommet UE-Japon de mai 2022 a permis aux deux parties de réaffirmer leur partenariat étroit et global.

Situation économique

Avec 4 941 milliards de dollars de PIB, le Japon est la 3e économie mondiale. Ses principaux partenaires commerciaux sont la Chine, les États-Unis, Taïwan, la Corée du Sud et l’Australie. Le Japon est le 13e partenaire commercial de la France.

Tout en accueillant peu d’investissements étrangers entrants (30e destination mondiale), le Japon est fortement tourné vers l’extérieur : le pays affiche le 2e excédent courant au monde et se classe au 8e rang mondial pour les investissements directs sortants (stock de 1 771 Mds € en 2021). Le pays est très intégré au commerce mondial, les exports et imports en valeur représentant respectivement 22% et 18% de son PIB. En 2022, les exportations ont augmenté de 67% vers l’Union européenne, 23% vers les États-Unis, mais de 6% vers la Chine. Le ralentissement du commerce mondial suite à la guerre en Ukraine touche le Japon, dont l’économie dépend de ses exportations. Sa balance commerciale s’est dégradée depuis 2020, de telle sorte que le commerce extérieur a contribué de manière négative à la croissance du PIB (-0,6 pp de contribution nette au PIB réel pour une croissance qui s’élève à 1,3% en 2022). L’intégration du pays dans le commerce international continue de se renforcer. Suite à la signature récente de plusieurs accords multilatéraux (Comprehensive and Progressive Agreement for Trans-Pacific Partnership, Accord de Partenariat Économique, Regional Comprehensive Economic Partnership) et bilatéraux (États-Unis puis Royaume-Uni), 80% des échanges commerciaux japonais sont désormais couverts par des traités de libre-échange.

La politique économique du Japon s’inscrit dans le cadre du « nouveau capitalisme », doctrine formulée par l’actuel gouvernement du Premier ministre Fumio Kishida. Cette politique promeut des réformes structurelles visant à relever durablement le niveau de croissance. Elle s’articule autour de cinq piliers : l’investissement dans le capital humain ; la promotion de la recherche ; le développement de l’écosystème des start-ups ; l’accélération de la transformation numérique ; et l’investissement dans la transition énergétique. Un accent est mis sur l’innovation dans les domaines où le Japon souhaite accélérer sa mutation (digital, climat) sachant que la R&D japonaise est déjà de niveau mondial, se plaçant à la 6e place en termes d’investissement en R&D rapporté au PIB en 2021, et représentant 9,8% des dépôts de brevets internationaux la même année. Le Japon cherche également à développer son tissu entrepreneurial.

Le pays est en effet confronté à des défis structurels : un déclin démographique (-35 millions d’habitants prévus d’ici 2060, -65 d’ici 2100) ; un marché du travail dual et une productivité du travail en deçà de celle de ses concurrents (21e rang au sein de l’OCDE) et une dette publique importante (264% du PIB en 2022, la plus élevée au monde, mais qui reste détenue à 90% par des agents économiques japonais) voire un environnement commercial plus tendu, notamment vis-à-vis de la Chine (1er partenaire commercial) ;

Le Japon tente d’y faire face : soutien massif à la natalité ; réformes structurelles du marché du travail ; investissement dans le capital humain ; développement d’une stratégie de sécurité économique avec ses partenaires géopolitiques (notamment autour de la protection des chaînes de valeur) ; et développement d’outils de contrôle des finances publiques….

Mise à jour : 16.05.23

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