Déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères de la France, de l’Allemagne, de l’Égypte et de la Jordanie (11 janvier 2021)

Partager

Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de l’Égypte, de la France et de la Jordanie se sont réunis ce jour au Caire afin de poursuivre leur travaux de coordination et de consultation sur les moyens de faire progresser le processus de paix au Proche-Orient vers une paix juste, globale et durable. Ils ont discuté des contacts qu’ils ont eus récemment avec leurs homologues palestinien et israélien, ainsi que des positions de chaque partie. Ils ont également pris acte du message adressé par le ministre des Affaires étrangères palestinien à l’hôte de la réunion, S.E. Sameh Choukry.

1. Les ministres se sont réjouis de cette possibilité d’aborder les étapes envisageables pour faire avancer le processus de paix au Proche-Orient et mettre en place un climat propice à la reprise du dialogue entre Palestiniens et Israéliens. Ils ont appelé les deux parties à approfondir leur coopération et à intensifier leur dialogue en se fondant sur de nouveaux engagements réciproques et en tenant compte de la pandémie de Covid-19. À cet égard, ils ont salué la décision prise par l’Autorité palestinienne de rétablir la coopération, après l’engagement pris par Israël de respecter les accords bilatéraux passés.

2. Rappelant les principes énoncés dans la déclaration conjointe du 24 septembre 2020 issue de leur réunion à Amman, ils se sont engagés fermement à soutenir l’ensemble des efforts déployés pour parvenir à une paix juste et durable au Proche-Orient fondée sur le droit international, les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et les paramètres agréés, comme rappelé dans l’Initiative de paix arabe.

3. Ils ont rappelé que le règlement du conflit israélo-palestinien sur la base de la solution des deux États était une condition indispensable pour parvenir à une paix globale dans la région. Ils ont également rappelé leur détermination à parvenir par la négociation à la solution des deux États, conduisant à un État palestinien indépendant et viable sur la base des lignes du 4 juin 1967 et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, vivant côte à côte avec un État d’Israël reconnu et en sécurité.

4. Ils ont souligné le rôle joué par les États-Unis dans cette perspective et ont exprimé leur volonté de travailler avec les États-Unis pour faciliter des négociations visant une paix globale, juste et durable dans la région, fondée sur les paramètres reconnus au niveau international, ainsi que pour relancer un processus de paix crédible entre Palestiniens et Israéliens.

5. Ils ont demandé aux parties de s’abstenir de toute mesure unilatérale qui compromette la possibilité d’un règlement juste et durable du conflit. À cet égard, ils ont répété leur appel à appliquer les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies afin d’arrêter immédiatement et complètement toutes les activités liées à la colonisation, y compris à Jérusalem-Est. Ils ont également reconnu que la construction et l’extension des colonies, ainsi que la confiscation des infrastructures et des biens palestiniens, constituaient une violation du droit international compromettant la viabilité de la solution des deux États. De plus, ils ont insisté sur la nécessité de respecter le droit international humanitaire dans les territoires palestiniens occupés en 1967, y compris à Jérusalem-Est.

6. Ils ont souligné l’importance de préserver la composition, la nature et le statut de ces territoires. Ils ont rappelé qu’il importait de respecter le statut historique et juridique des Lieux saints de Jérusalem. À cet égard, ils ont rappelé l’importance du rôle historique de gardien des Lieux saints de Jérusalem exercé par la monarchie hachémite.

7. Ils ont souligné l’importance des accords de paix entre les États arabes et Israël, notamment des accords signés récemment, pour contribuer au règlement du conflit israélo-palestinien sur la base de la solution des deux États, en vue d’une paix globale et durable.

8. Ils ont exhorté toutes les parties, notamment le Quartet et ses partenaires potentiels, à déployer des efforts de manière collective et à prendre des mesures concrètes pour lancer et favoriser des négociations crédibles sur toutes les questions liées au statut final du processus de paix au Proche-Orient.

9. Ils ont salué les initiatives prises récemment pour parvenir à la réconciliation palestinienne, ainsi que la détermination de l’Autorité palestinienne au sujet de l’organisation des élections à venir. Ils se sont également engagés à soutenir les efforts déployés par l’Égypte dans le but de mettre un terme aux divisions entre Palestiniens.

10. Ils ont fait part de leur grande appréciation pour le rôle indispensable joué par l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), afin d’apporter une aide humanitaire et des services essentiels aux réfugiés palestiniens. Ils ont appelé la communauté internationale à respecter ses engagements envers l’UNRWA, pour aider cette organisation à combler son grave déficit budgétaire actuel.

11. Les ministres sont convenus de la nécessité de continuer à suivre les évolutions du conflit israélo-palestinien et ont appelé à reprendre rapidement les discussions, ainsi qu’à ouvrir des perspectives politiques et à restaurer l’espoir grâce à un dialogue crédible, afin de relancer des négociations directes sérieuses, substantielles et efficaces entre les deux parties.

À la fin de la réunion, les ministres sont convenus de transmettre aux Palestiniens et aux Israéliens leur vision commune sur la marche à suivre pour parvenir à la paix.

Ils ont également remercié l’Égypte pour les efforts mis en œuvre pour organiser la réunion et ont décidé que la prochaine réunion se tiendrait en France.