Présentation des Territoires palestiniens
Présentation du pays
Données générales
Les Accords d’Oslo établissent « une autorité palestinienne intérimaire autonome (…) pour les Palestiniens de Cisjordanie et de la Bande de Gaza (…) qui aura juridiction sur ces territoires, sauf en ce qui concerne les questions qui seront négociées dans le cadre des négociations sur le statut permanent ».
Président de l’Autorité palestinienne (AP) : M. Abbas
Premier ministre de l’AP : M. Shtayyeh
Données géographiques
Superficie : 6 020 km² (Cisjordanie : 5 655 km² ; Bande de Gaza : 365 km²)
Capitale administrative : Ramallah. La France considère que Jérusalem doit devenir la capitale d’Israël et de la Palestine, dans le cadre d’un accord de paix. En attendant, la France ne reconnaît aucune souveraineté sur Jérusalem.
Langue officielle : arabe
Monnaie : nouveau shekel israélien ; dinar jordanien pour certaines transactions en Cisjordanie
Fête nationale : 15 novembre
Données démographiques
Population : 4,8 millions (3 millions en Cisjordanie et Jérusalem-Est ; 1.8 million dans la Bande de Gaza)
Densité : 823 hab/km² (en Cisjordanie : 532 hab/km² ; à Gaza : 5 324 hab/km²)
Croissance démographique : 2,5%
Indice de fécondité : 4.4 enfants par femme
Espérance de vie : 74 ans
Taux d’alphabétisation : 96,9%
Indice de développement humain : 0.686/ 119e rang
Éléments d’actualité
Politique intérieure
Également à la tête de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP, reconnue comme l’interlocuteur palestinien des négociations sur le conflit israélo-palestinien) et du Fatah, Mahmoud Abbas, dirige l’Autorité palestinienne depuis 2005.
La vie politique palestinienne est marquée depuis plus de dix ans par la division politique et géographique entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza, à la suite de la victoire du Hamas aux élections législatives de 2006 puis de sa prise de contrôle de la Bande de Gaza.
Le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, entré en fonction en avril 2019, a fait de la réconciliation inter-palestinienne l’une de ses priorités.
Plus de dix ans après l’imposition du blocus et trois guerres contre Israël, la Bande de Gaza demeure en proie à une crise économique et sociale profonde, tandis que la situation sécuritaire reste très précaire. Depuis mars 2018 a lieu tous les vendredis un mouvement de protestation dit des « marches du retour », donnant souvent lieu à des affrontements avec l’armée israélienne. Par ailleurs, les tirs de roquettes et le lancement d’engins incendiaires vers le territoire israélien donnent régulièrement lieu à plusieurs affrontements entre les groupes armés de Gaza et Israël.
Politique étrangère
Les vingt-cinq ans écoulés depuis les accords d’Oslo et les débuts du processus de paix ont vu le durcissement du contexte israélo-palestinien, marqué par l’assassinat du Premier ministre israélien Yitzhak Rabin en 1995, la deuxième intifada, commencée en septembre 2000, et les conflits successifs à Gaza après la prise de pouvoir du Hamas (2009, 2012, 2014).
Les enceintes internationales jouent un rôle central sur la question israélo-palestinienne : l’Autorité palestinienne a adhéré à plusieurs organisations internationales (ONUDI, CNUCED, OIAC), et saisi la Cour internationale de Justice sur la question du transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a également été saisie de la situation dans les Territoires palestiniens.
Après l’admission de l’Autorité palestinienne à l’UNESCO en décembre 2011, l’Assemblée générale des Nations unies a voté, le 29 novembre 2012, une résolution rehaussant son statut à celui d’État observateur non-membre aux Nations unies.
En 2016, la communauté internationale a réaffirmé les grands principes de droit international encadrant la résolution du conflit (statut de Jérusalem, frontières, réfugiés, colonisation) avec l’adoption de la résolution 2334 par le Conseil de sécurité des Nations unies le 23 décembre 2016, et le lancement d’une initiative de relance du processus de paix par la France, conclue par une conférence internationale le 15 janvier 2017 à Paris.
L’Union européenne (UE) se mobilise également sur cette question : elle est l’un des principaux bailleurs de fonds de l’Autorité palestinienne et de l’UNRWA. Elle fournit à ce titre environ 300 millions d’euros d’aide chaque année à la population palestinienne, y compris aux réfugiés palestiniens qui vivent hors des Territoires palestiniens dans des camps installés en Jordanie, au Liban et en Syrie.
L’UE a défini en 2014 les paramètres nécessaires à un règlement du conflit israélo-palestinien : 1) des frontières fondées sur les lignes de 1967 avec des échanges agréés de territoires équivalents ; 2) des arrangements de sécurité préservant la souveraineté de l’État palestinien et garantissant la sécurité d’Israël ; 3) une solution juste, équitable et agréée au problème des réfugiés ; 4) un arrangement faisant de Jérusalem la capitale des deux États.
L’UE a par ailleurs adopté une ligne active contre la colonisation, notamment en excluant formellement que les colonies puissent bénéficier de fonds européens. Elle a ainsi publié en juillet 2013 des lignes directrices excluant à partir de 2014 les entités israéliennes ayant des activités dans les territoires occupés du bénéfice des programmes financés par l’Union. Elles traduisent une position constante de l’UE, qui distingue le territoire souverain de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis juin 1967, conformément au droit international. La France, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie ont publié en juin 2014 des messages à l’intention des investisseurs économiques dans les territoires occupés pour mettre en garde contre les risques juridiques et réputationnels liés au fait de mener des activités économiques et financières dans les colonies israéliennes. La Commission européenne a adopté le 11 novembre 2015 une « notice interprétative sur les indications d’origine des biens produits dans les territoires occupés par Israël depuis juin 1967 », confirmée par la Cour de justice de l’Union européenne dans un arrêt du 12 décembre 2019.
Aujourd’hui, 139 États ont reconnu la Palestine à titre bilatéral.
Situation économique
Selon la Banque mondiale, la croissance économique au premier trimestre 2018 s’est établie à 2 % (-6 % dans la seule Bande de Gaza), un niveau inférieur à celui de 2017 (3,1 %) et de 2016 (4,1 %). Le taux de chômage a atteint 29 % en 2018 (44 % pour la Bande de Gaza, contre 21 % pour la Cisjordanie).
À la suite de la conférence des donateurs pour l’État palestinien organisée à Paris en décembre 2007, l’Autorité palestinienne a mis en œuvre, avec le soutien des bailleurs internationaux, un travail de réforme et d’assainissement des comptes publics. Les institutions financières internationales ont reconnu en avril 2011 que l’Autorité palestinienne avait dépassé le seuil pour devenir un État fonctionnel.
L’Autorité palestinienne traverse depuis plusieurs années une crise budgétaire importante, qui tend à s’amplifier du fait de la réduction de l’aide internationale, et de la politique de colonisation qui pèse sur le développement économique palestinien, malgré les dispositifs prévus par le Protocole de Paris, conclu en 1994 dans le cadre des Accords d’Oslo.
Mise à jour : septembre 2020