Nous condamnons la décision du gouvernement d’Israël d’intensifier ses opérations militaires dans la bande de Gaza : déclaration commune relative à la décision du gouvernement d’Israël d’intensifier ses opérations militaires dans la bande de Gaza (10 août 2025)

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Déclaration commune de l’ambassadeur Samuel Žbogar, représentant permanent de la Slovénie auprès des Nations Unies, au nom du Danemark, de la France, de la Grèce, du Royaume-Uni et de la Slovénie.

Nous, représentants du Danemark, de la France, de la Grèce, du Royaume-Uni et de la Slovénie, avons demandé la tenue urgente ce jour d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation dans la bande de Gaza.

Nous condamnons la décision du gouvernement d’Israël d’intensifier ses opérations militaires dans la bande de Gaza.
Ce plan risque de violer le droit international humanitaire. Nous demandons à Israël de revenir de toute urgence sur cette décision et de ne pas la mettre en œuvre.

Et nous réitérons le fait que toute tentative d’annexion ou d’extension de la colonisation constituent une violation du droit international.

L’intensification des opérations militaires ne fera que mettre en danger la vie de l’ensemble des civils à Gaza, y compris celle des otages toujours détenus, et engendrer de nouvelles souffrances inutiles.

Le Conseil de sécurité a entendu cette semaine le témoignage poignant d’Ilay David, le frère d’Evyatar David, qui a été sauvagement pris en otage par le Hamas le 7 octobre 2023 et est détenu depuis plus de 22 mois à Gaza dans des conditions terribles.

Ce témoignage est venu rappeler avec force la nécessité de mettre fin aux souffrances des otages encore détenus et à celles de leurs familles.
Le Conseil de sécurité appelle inlassablement à la libération immédiate et sans conditions de tous les otages.
Nous affirmons clairement que le Hamas doit être désarmé et ne plus jouer aucun rôle à l’avenir dans la gouvernance de la bande de Gaza qui doit être assumée à titre principal par l’Autorité palestinienne.

Or, cette décision du gouvernement israélien ne contribuera nullement à garantir le retour des otages et risque en outre de mettre leur vie encore plus en danger.

Elle contribuera également à aggraver la situation humanitaire, déjà catastrophique, dans la bande de Gaza et risque de provoquer la mort et le déplacement forcé de civils palestiniens.

Le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire a mis en garde contre la famine en cours à Gaza. Les enfants y meurent de faim.
La famine est si sévère que des civils en proie au désespoir prennent le risque de se faire tuer sur les sites de largage aérien de l’aide pour pouvoir nourrir leur famille.

Il s’agit d’une crise résultant d’une action humaine et il est donc impératif d’agir de manière urgente pour mettre fin à la famine et accroître l’aide à Gaza.

Notre message à l’intention d’Israël est clair : celui-ci doit lever les restrictions à l’acheminement de l’aide afin de permettre aux Nations Unies et aux partenaires humanitaires reconnus d’agir en toute sécurité et à grande échelle, conformément aux principes d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance.

Il est également vital que les ONG internationales puissent travailler à Gaza. Les exigences déraisonnables fixées par Israël en matière de visa et d’enregistrement doivent être supprimées et l’ensemble des routes terrestres réouvertes pour laisser passer les fournitures de base, notamment la nourriture, le lait pour bébé, les médicaments, l’essence et l’eau potable.
Après 22 mois de souffrances à Gaza, il est temps que la guerre cède le pas à la diplomatie.

Le cessez-le-feu mis en œuvre plus tôt cette année a montré les résultats qui peuvent être obtenus avec de la volonté politique. Il avait mis fin aux effusions de sang. Des otages avaient pu retrouver leurs proches. Une aide humanitaire avait pu efficacement parvenir aux personnes qui en avaient désespérément besoin.

La conférence internationale sur la solution des deux États coprésidée par la France et l’Arabie saoudite qui s’est tenue le mois dernier a démontré avec force la détermination de la communauté internationale à garantir un avenir meilleur et à parvenir à une paix durable pour les Israéliens, les Palestiniens et l’ensemble de la région.

Nous demandons aux deux parties de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et permanent et à la libération de tous les otages et de progresser rapidement dans leurs efforts visant à mettre en œuvre la solution des deux États.