Déclaration conjointe des donateurs sur l’aide humanitaire à Gaza (19 Mai 2025)

Partager

Alors que nous reconnaissons les signes d’une reprise limitée de l’aide humanitaire, Israël a bloqué l’entrée de l’aide à Gaza pendant plus de deux mois. Les stocks de nourriture, de médicaments et de fournitures essentielles sont épuisés. La population de Gaza est exposée à la famine et doit recevoir l’aide dont elle a cruellement besoin.

Avant le blocus, les Nations Unies et les ONG humanitaires ont acheminé de l’aide à Gaza avec un grand courage, au péril de leur vie, et ce, malgré les difficultés d’accès causées par Israël. Ces organisations adhèrent aux principes humanitaires, travaillant avec indépendance, neutralité, impartialité et humanité. Elles disposent de la capacité logistique, de l’expertise et de la capabilité opérationnelle nécessaires pour fournir une assistance aux personnes les plus vulnérables à Gaza.

Le cabinet de sécurité israélien aurait approuvé un nouveau modèle pour l’acheminement de l’aide à Gaza, que les Nations Unies et nos partenaires humanitaires ne peuvent soutenir. Ces derniers ont exprimé sans équivoque leur refus de participer à tout dispositif qui ne respecterait pas pleinement les principes humanitaires. Ces principes s’appliquent dans tous les conflits du monde et doivent être systématiquement appliqués dans chaque zone de guerre. Les Nations Unies ont exprimé leur inquiétude quant à la capacité du modèle proposé à acheminer l’aide de manière efficace, à la vitesse et à l’échelle requises. Ce modèle met en danger les bénéficiaires et le personnel humanitaire, ébranle le rôle et l’indépendance des Nations Unies ainsi que de nos partenaires de confiance et associe l’aide humanitaire à des objectifs politiques et militaires. La fourniture de l’aide humanitaire ne doit jamais être instrumentalisée à des fins politiques et le territoire palestinien ne saurait être réduit ou connaître le moindre changement démographique forcé.

En tant que donateurs humanitaires, nous adressons une demande sans équivoque au gouvernement israélien. Nous l’exhortons à autoriser la reprise totale et immédiate de l’aide humanitaire à Gaza et à permettre aux Nations Unies ainsi qu’aux organisations humanitaires de mener leurs actions de manière indépendante et impartiale, dans le but de sauver des vies, d’atténuer les souffrances et de préserver la dignité humaine. Nous sommes résolus à répondre aux besoins urgents de la population de Gaza. Aussi, nous répétons avec fermeté que les otages encore détenus par le Hamas doivent être libérés sans délai et que la distribution de l’aide humanitaire doit reprendre sans entrave. Nous demeurons profondément convaincus que le rétablissement immédiat d’un cessez-le-feu et les efforts en vue de la mise en œuvre d’une solution à deux États sont les seuls moyens d’apporter la paix et la sécurité aux Israéliens et aux Palestiniens, et d’assurer une stabilité durable dans l’ensemble de la région.

Cette déclaration a été signée par :

Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de l’Australie, du Canada, du Danemark, de l’Espagne, de l’Estonie, de la Finlande, de la France, de l’Islande, de l’Irlande, de l’Italie, du Japon, de la Lettonie, de la Lituanie, du Luxembourg, de la Nouvelle-Zélande, de la Norvège, des Pays-Bas, du Portugal, du Royaume-Uni, de la Slovénie et de la Suède.

La haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, la commissaire européenne chargée de l’égalité, de l’état de préparation et de la gestion des crises, ainsi que la commissaire européenne pour la Méditerranée.