Iran – Israël – Q&R – Extrait du point de presse (24 mars 2023)

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Q - D’abord sur l’Iran, il y avait une déclaration hier du ministre des finances américain, Janet Yellen, qui a dit que les sanctions contre l’Iran ne fonctionnaient pas très bien, et que les États-Unis vont reconsidérer, peut-être prendre d’autres genres de sanctions. Qu’est-ce que la France dit sur ça ? Est-ce que, vous aussi, vous estimez que les sanctions ne sont pas efficaces ? Sur le même sujet, il y avait la semaine passée un rendez-vous à Oslo entre les E3 et des diplomates iraniens. Est-ce qu’il y a d’autres rendez-vous de ce genre qui sont prévus, à Oslo ou ailleurs ? Et une petite question aussi sur Israël, sur la réforme judiciaire : le Premier ministre britannique a sorti aujourd’hui une déclaration condamnant la réforme judiciaire. C’était fait de façon publique. Le Chancelier allemand a dit ça aussi très publiquement. Seulement en France, Macron n’a pas dit ça quand il a vu il y a quelques semaines M. Netanyahou, et vous avez sorti ça comme un « leak » dans Le Monde, peut-être pas très glorieux. Pourquoi vous dites ça pas de la même façon ? Pourquoi Macron n’a pas dit ça publiquement ? Merci.

R - Merci beaucoup pour ces questions. Je reviens sur le premier point, sur les sanctions vis-à-vis de l’Iran. Vous savez qu’à cet égard nous avons adopté avec nos partenaires européens six paquets de sanctions, au titre du régime droits de l’Homme, depuis le début de la répression. Nous avons ciblé très précisément les responsables de la répression judiciaire des manifestants, et plusieurs personnalités qui sont impliquées dans cette répression, à la fois dans l’appareil d’État et dans celui du corps des Gardiens de la révolution. Notre objectif, c’est évidemment que l’Iran puisse cesser cette répression et qu’il puisse entendre les demandes des manifestants iraniens en la matière. Comme vous le savez, nous poursuivons ces discussions sur les régimes de sanctions au sein de l’Union européenne. Rien n’est exclu en matière de poursuite des travaux pour sanctionner éventuellement l’Iran de façon supplémentaire.

(…)

R - Je ne vais pas faire de la philosophie sur le principe des sanctions. Nous avons en effet différents régimes de sanctions qui s’appliquent à l’Iran. Il y a à la fois le régime de sanctions « droits de l’Homme », il y a d’autres régimes de sanctions qui concernent les questions de prolifération nucléaire, et par ailleurs des sanctions qui s’appliquent aussi aux activités déstabilisatrices de l’Iran en matière de prolifération vers l’Ukraine. Vous savez que nous avons adopté à cet égard un certain nombre de sanctions contre des personnalités ou des entités qui sont impliquées dans le transfert de drones à la Russie. Dans la mesure où nous constatons en effet que ces transferts se poursuivent, nous poursuivrons cette politique de sanctions vis-à-vis de l’Iran, et comme je l’indiquais, nous n’excluons pas d’adopter d’autres sanctions.

Sur la réunion E3 que vous évoquiez, les directeurs politiques des trois États européens impliqués depuis le début dans la négociation sur le JCPOA, ont rencontré leurs homologues iraniens la semaine dernière. Cette discussion a couvert l’éventail de nos préoccupations concernant le comportement de l’Iran, y compris sa poursuite en matière d’escalade nucléaire. Vous savez que nous avions eu l’occasion de nous exprimer à ce sujet, lors du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, tout récemment. Il ne s’agissait évidemment pas d’une négociation sur le JCPOA. Je n’ai pas d’autres éléments indiquant qu’il y aura d’autres discussions à cet égard.

Sur la réforme judiciaire, nous avions déjà eu l’occasion de nous expliquer, et de nous exprimer, y compris ici même, il y a quelques semaines. Nous avions marqué notre préoccupation sur le projet de réforme judiciaire et notre attachement à la démocratie et à l’État de droit en Israël. Et vous savez que le président de la République l’avait rappelé à l’occasion de la visite du Premier ministre Benjamin Netanyahou le 2 février dernier. Il est évident que pour nous, l’amitié franco-israélienne, qui est ancienne, est fondée sur les valeurs et les principes démocratiques que nous avons toujours eus en partage. Nous souhaitons qu’elle continue d’être guidée par ces valeurs.