Réunion de Munich sur le processus de paix au Proche-Orient - Communiqué conjoint (21 septembre 2022)

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Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de l’Égypte, de la France et de la Jordanie se sont réunis aujourd’hui à New York, avec la participation de Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, et Tor Wennesland, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, comme invités spéciaux, pour mener des consultations et coordonner leurs actions afin de faire progresser le processus de paix au Proche-Orient vers une paix juste, globale et durable fondée sur la solutions des deux États.

Dans la suite de leurs réunions précédentes à Munich le 15 février 2020, à Amman le 24 septembre 2020, au Caire le 11 janvier 2021, à Paris le 11 mars 2021 et à Munich le 19 février 2022, les ministres ont publié le communiqué suivant :

1. Nous nous réunissons aujourd’hui à New York en marge de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies pour rappeler notre engagement commun en faveur d’un ordre international multilatéral fondé sur les règles de droit pour asseoir la paix, la sécurité et le développement. Nous soulignons également l’urgence de combattre toute initiative visant à l’affaiblir.

2. Nous soulignons que le règlement du conflit israélo-palestinien en s’appuyant sur la solution des deux États est indispensable à l’instauration d’une paix globale dans la région. Nous demeurons fermement engagés à faciliter et à soutenir tous les efforts visant à parvenir à une paix juste et durable au Proche-Orient sur le fondement du droit international, des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies et des paramètres convenus, notamment l’Initiative de paix arabe. Nous réaffirmons notre conviction que seule une solution des deux États négociée fondée sur les frontières du 4 juin 1967 garantissant un État palestinien indépendant, contigu et viable vivant côte à côte avec Israël en paix et en sécurité, est susceptible de répondre aux aspirations légitimes des Israéliens comme des Palestiniens.

3. Nous rappelons qu’il est urgent de reprendre dès que possible des négociations directes, sérieuses, concrètes et véritables entre les parties. En l’absence de telles négociations, nous soulignons combien il est important de créer rapidement des perspectives politiques et économiques afin de préserver la perspective de la solution des deux États, notamment en étudiant la possibilité d’une approche régionale globale de la paix. Nous encourageons l’adoption de nouvelles mesures de confiance mutuelles fondées sur des engagements réciproques, afin d’améliorer les conditions de vie du peuple palestinien, en tenant compte des effets positifs de l’amélioration des conditions économiques sur la sécurité.

4. Nous soulignons la nécessité de mettre fin de manière immédiate et complète à toutes les actions unilatérales, à tous les actes de violence à l’encontre des civils, aux pressions exercées sur la société civile et à tous les actes de provocation et d’incitation à la violence, ainsi que l’obligation pour toutes les parties de respecter le droit international et le droit international humanitaire et à garantir que les populations civiles puissent vivre en paix, en sécurité et dignement. Nous déplorons le grand nombre de civils tués au cours des derniers mois et semaines, dont des femmes et des enfants, et nous faisons valoir qu’il est nécessaire de garantir leur protection et d’en faire une priorité.

5. Nous soulignons qu’il est nécessaire de s’abstenir de toute mesure unilatérale fragilisant la viabilité de la solution des deux États et les perspectives d’une paix juste et durable, et qu’il est indispensable de respecter et de préserver l’unité territoriale, la contigüité et l’intégrité de tous les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est. Cela inclut la nécessité de mettre fin immédiatement à toutes les activités de peuplement, à la confiscation des terres et à l’expulsion de Palestiniens de leurs foyers, en violation du droit international. Dans ce contexte, nous réaffirmons notre préoccupation concernant l’expulsion des habitants de la région de Massafer Yatta, et nous faisons valoir que les droits des habitants des quartiers de Cheikh Jarrah et Silwan sur leurs logements doivent être respectés.

6. Nous exprimons notre vive préoccupation concernant la montée récente des tensions à Jérusalem et nous soulignons la nécessité de respecter et de faire respecter le statu quo des lieux saints de Jérusalem. À cet égard, nous rappelons le rôle important de gardien des lieux saints à Jérusalem dévolu à la monarchie hachémite. En outre, les fêtes religieuses ne doivent en aucun cas être instrumentalisées à des fins politiques.

7. Nous rappelons qu’il est indispensable de prendre les mesures nécessaires à un changement fondamental de la situation politique, économique et de sécurité dans la bande de Gaza. À cet égard, nous saluons le rôle important joué par l’Égypte et le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires occupés dans les efforts visant à mettre un terme au dernier épisode de tensions à l’intérieur et autour de la ville de Gaza et nous appelons au plein respect du cessez-le-feu par toutes les parties.

8. Nous réaffirmons le rôle indispensable joué par l’Office de secours et de travaux des nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) pour fournir l’aide humanitaire et les services essentiels et la nécessité de lui apporter le soutien politique et financier dont il a besoin pour s’acquitter du mandat qui lui a été confié par l’Assemblée générale des Nations Unies et qui doit être renouvelé à la fin de cette année. Nous nous félicitons de la réunion ministérielle tenue en marge du segment de haut niveau de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, organisée par le Royaume hachémite de Jordanie et le Royaume de Suède, pour aborder les graves répercussions de la crise financière de l’UNRWA en matière politique, de droits de l’Homme, de développement et de sécurité.

9. Nous continuerons à travailler avec toutes les parties pour mettre en place des perspectives réalistes en vue de la reprise d’un processus politique crédible et nous étudierons différentes options pour coopérer avec nos partenaires régionaux et internationaux dans ce domaine. Nous soulignons que la réalisation d’une paix juste et durable constitue un objectif stratégique qui est dans l’intérêt de toutes les parties et est essentielle à la sécurité et à la stabilité de la région.