Action humanitaire de la France dans les territoires palestiniens
Depuis le massacre du 7 octobre 2023 en Israël et la brutale détérioration de la situation humanitaire et sécuritaire dans les territoires palestiniens, la France s’est fortement mobilisée pour répondre aux besoins vitaux de la population palestinienne.
La réponse humanitaire qu’elle a déployée vise à venir en aide aux personnes les plus impactées par les bombardements, la destruction des logements et des infrastructures civiles, la saturation des services de santé encore fonctionnels, l’absence d’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux autres biens de première nécessité (ex : carburant).
La situation économique et sécuritaire en Cisjordanie s’étant également fortement dégradée depuis le début de la guerre à Gaza, la France y a également renforcé son action humanitaire.
Aperçu des besoins humanitaires
La totalité de la population gazaouie, soit 2,1 millions de personnes, a besoin d’assistance humanitaire dans la bande de Gaza. Selon la Banque Mondiale, la quasi-totalité de la population gazaouie vit désormais sous le seuil de pauvreté, contre 64% avant le 7 octobre 2023. D’après le ministère de la Santé de Gaza, au 22 octobre 2024, le bilan humain s’élève à près de 43 000 morts palestiniens, dont plus de 13 000 enfants, environ 100 000 blessés et plus de 10 000 disparus. Plus de 70 000 logements ont été détruits et 1,9 million de Gazaouis sont déplacés à l’intérieur de la bande de Gaza. Certains d’entre eux ont été forcés de se relocaliser à plusieurs reprises.
Un grand nombre de Gazaouis serait décédé par manque de prise en charge médicale adaptée ou à cause des privations et des conditions d’hygiène déplorables dans la bande de Gaza. L’insécurité alimentaire concerne la quasi-totalité des Gazaouis, du fait du blocage de l’acheminement de l’aide dans la bande de Gaza et de la perte des moyens d’existence de milliers de déplacés. En septembre 2024, les projections du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) considéraient que la totalité de la bande de Gaza se trouvait en phase critique (phase 4) et que certaines poches étaient à risque de famine (phase 5). Enfin, il faut souligner aussi l’effondrement des systèmes sanitaire et scolaire, en raison de la destruction ou de l’endommagement de plus de la moitié des hôpitaux et de 95% des écoles, et de centaines de morts parmi les soignants et les enseignants.
A l’approche de l’hiver, la situation humanitaire déjà catastrophique risque de se détériorer encore, puisque les fortes pluies de l’automne et l’arrivée du froid dans la bande de Gaza coïncident généralement avec une recrudescence des inondations et des infections respiratoires.
Au 30 septembre 2024, la France a contribué à la réponse humanitaire au bénéfice des populations civiles palestiniennes à hauteur de 200 millions d’euros.
La France soutient un cessez-le-feu immédiat et permanent, qui doit permettre l’acheminement massif et sans entrave de l’aide humanitaire.
La France exige un cessez-le-feu immédiat et permanent et la libération sans délai de tous les otages. Elle condamne les attaques terroristes perpétrées en Israël par le Hamas et d’autres groupes terroristes le 7 octobre 2023. En lien avec ses partenaires, elle poursuit ses efforts pour parvenir à la paix et mettre en œuvre la solution des deux États. Elle restera à l’initiative, y compris au Conseil de sécurité des Nations Unies.
La France se mobilise pour financer la réponse à la crise humanitaire dans les territoires palestiniens.
Le 9 novembre 2023, le Président Emmanuel Macron a rassemblé les États et les principaux acteurs humanitaires, dont les Nations Unies et les ONG, lors d’une première conférence humanitaire internationale de soutien à la population civile de Gaza. Celle-ci visait à apporter une réponse de la communauté internationale aux besoins de la population palestinienne sur place et à fédérer les soutiens internationaux. Sur le milliard d’euros ainsi dégagé pour répondre à la crise humanitaire à Gaza, la France a contribué à hauteur de 100 millions d’euros dans un premier temps.
- Pour en savoir plus sur cette conférence, consulter le discours de clôture.
Une seconde conférence s’est tenue le 6 décembre 2023, en présence de représentants de plus de 50 pays, d’organisations internationales et d’ONG. Elle consistait en un point d’étape sur la mise en œuvre des engagements financiers pris le 9 novembre et visait à renforcer la coordination entre États, bailleurs de fonds, agences des Nations Unies et ONG.
En 2024, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a annoncé une contribution supplémentaire de la France à hauteur de 100 millions d’euros.
La France soutient l’action des ONG humanitaires.
Avant le 7 octobre 2023, la France finançait déjà l’action de plusieurs ONG locales et internationales dans les territoires palestiniens.
Depuis cette date, elle a considérablement renforcé et diversifié son portefeuille de projets soutenus dans la bande de Gaza, afin d’améliorer l’accès de la population palestinienne aux services de santé, aux abris et à l’eau potable, ainsi que ses conditions d’hygiène et sa sécurité alimentaire et nutritionnelle. Elle soutient par exemple le travail de l’ONG française Médecins du Monde, destiné à assurer la continuité et la qualité des soins de santé primaire par le renforcement du système de santé gazaoui. Dans le secteur de l’eau-hygiène-assainissement, elle finance la réhabilitation de points d’eau et de stations de désalinisation entreprise par une autre ONG française, Solidarités International. Quant à l’ONG française Première Urgence International, elle a adapté les activités qu’elle menait avant le 7 octobre 2023 pour répondre aux besoins de base de la population gazaouie en matière de nourriture, d’abris et de biens de première nécessité non-alimentaires (ex : savons, seaux).
En Cisjordanie, où la situation économique et sécuritaire s’est également détériorée depuis octobre 2023, la France continue de financer des projets d’ONG destinés à soutenir médicalement, psychologiquement et matériellement la population palestinienne. La France consacre également une partie de son budget humanitaire à des programmes de protection. Ces programmes permettent par exemple de documenter les violations des droits humains et les violences basées sur le genre, de protéger les civils qui en sont victimes, et de leur assurer un accès sûr et sans entraves à l’aide et aux services dont ils ont besoin. En partenariat avec l’Union européenne, le Royaume-Uni, les Pays Bas et le Canada (entre autres), la France finance ainsi un projet destiné à prévenir les violences à l’encontre des Palestiniens de Cisjordanie, dans le cadre d’un consortium piloté par le Conseil Norvégien pour les Réfugiés.
La France soutient l’action des Nations Unies et des organisations internationales.
La France soutient le travail des agences humanitaires onusiennes à Gaza, qui restent la colonne vertébrale du dispositif humanitaire à Gaza et de la Coordinatrice des Nations Unies pour l’aide humanitaire et la reconstruction à Gaza.
La France soutient l’UNRWA, acteur central pour l’assistance aux Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie et dans la région, à hauteur de 95 millions d’euros sur deux ans (57 millions d’euros en 2023 et 38 millions d’euros en 2024), le Programme Alimentaire Mondial (PAM), pour son action contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition à Gaza à hauteur de 22,5 millions d’euros sur deux ans, ou encore le CICR, pour ses actions dans le domaine de la protection et de la santé pour 5 millions d’euros sur deux ans. Cette aide a permis aux Nations Unies d’apporter une réponse d’urgence dans les secteurs de l’alimentation, des abris, de la santé et de la protection, en particulier des femmes et des enfants.
La France vient aussi directement en aide aux Gazaouis blessés, malades ou en situation d’insécurité alimentaire.
Depuis le début de la guerre à Gaza, la France a acheminé par voie maritime, terrestre et aérienne, via l’Égypte et la Jordanie, près de 1 200 tonnes d’aide humanitaire, incluant des médicaments et du matériel médical, des rations alimentaires et des compléments nutritionnels, à destination de la population de Gaza.
Ces opérations logistiques de grande ampleur ont été réalisées en partenariat avec le ministère des Armées, l’Union européenne, la Fondation CMA-CGM, la fondation Airbus et plusieurs partenaires régionaux notamment :
- une trentaine d’opérations de largage et de transport de fret humanitaire, en coopération avec la Jordanie, afin de livrer des rations alimentaires et de la farine ainsi que le soutien en équipements à destination de l’hôpital militaire de campagne jordanien à Khan Younes (Gaza) ;
- un avion opéré et affrété conjointement par la France et le Qatar transportant du matériel médical, 10 ambulances équipées, des rations alimentaires et des tentes familiales.
Un pont aérien humanitaire européen vers l’Égypte puis vers la Jordanie a été activé dès le 16 octobre 2023 et est actuellement toujours ouvert. Au 24 septembre 2024, 60 vols à destination d’Al-Arish et d’Amman ont été organisés transportant plus de 3 350 tonnes de fret humanitaire fourni par des partenaires humanitaires, des stocks détenus par l’UE et des dons provenant d’États membres. La France a contribué à 5 de ces vols.
Outre les livraisons susmentionnées, la France a apporté une assistance médicale directe aux Gazaouis, en partenariat avec les autorités égyptiennes et jordaniennes. Du 28 novembre 2023 au 27 janvier 2024, le porte-hélicoptères amphibie (PHA) « Dixmude » a été déployé au large d’Al-Arish (Égypte) et a permis la réalisation de plus de 1 000 consultations et 120 opérations chirurgicales. Au total, 22 personnels de santé réservistes (incluant médecins urgentistes, pédiatres, gynécologues et infirmiers) identifiés par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, en lien avec le ministère chargé de la santé, et 8 professionnels de santé de la sécurité civile ont été déployés avec les équipes du service de santé des Armées. Ce dispositif sanitaire a été mis en œuvre en partenariat avec les autorités égyptiennes et le Croissant Rouge égyptien. Il a aussi bénéficié du soutien de l’Union européenne, du Royaume-Uni, de la Belgique, du Danemark, de la Jordanie, du Canada, du Koweït, du Qatar et des Émirats Arabes Unis.
En fonction des besoins, des disponibilités hospitalières en France, des possibilités de sorties de Gaza et des souhaits des familles, des enfants gazaouis blessés ou malades ont été accueillis et pris en charge dans des établissements hospitaliers français.
En outre, la France a contribué à équiper plusieurs organisations de secours partenaires (ex : Croissant Rouge égyptien, Jordanian Hachemite Charity Organization) qui jouent un rôle essentiel dans la prise en charge des malades et des blessés dans les territoires palestiniens, en complément des services de santé locaux.
Mise à jour : novembre 2024