Iran – Q&R – Extrait du point de presse (2 mars 2023)

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Q - Y a-t-il une réaction de la France ou une action que la France se prépare à mener après les informations sur le taux d’enrichissement d’uranium par l’Iran, et la rencontre prévue probablement demain ou aujourd’hui avec le patron de l’AIEA et les Iraniens ?

R - Nous avons pris connaissance du rapport de l’AIEA du 28 février. Ce rapport fait état d’une trajectoire nucléaire très préoccupante de l’Iran, qui n’a aucune justification civile crédible, puisqu’il fait état à la fois de stocks d’uraniums enrichis à plus de 5%, à plus de 20%, et notamment à 60% ; et la découverte sans précédent de particules d’uranium enrichi à des taux supérieurs à 80%, qui constitue un développement sans précédent, et extrêmement grave. Il fait également état pour la première fois, d’une impossibilité pour l’AIEA de rétablir la continuité de la connaissance sur le programme nucléaire iranien, compte tenu des entraves qu’a posées l’Iran à la mission de surveillance de l’Agence au titre du JCPOA, depuis février 2021. Avec nos partenaires, nous exprimons notre plein soutien à l’Agence dans ses efforts pour obtenir de l’Iran toutes les clarifications nécessaires sur les éléments dont fait état le rapport du 28 février. Vous avez mentionné la visite du directeur général de l’AIEA à Téhéran, je vous rappelle qu’au titre de la résolution qui a été adoptée par le Conseil des gouverneurs en novembre 2022, ce qui est attendu de l’Iran, c’est une coopération de substance avec l’AIEA, avec notamment des explications techniquement crédibles aux questions posées en matière d’application des garanties en Iran. Et il en va en la matière du respect par l’Iran de ses obligations internationales juridiquement contraignantes au titre de son accord de garanties généralisé. Nous serons donc extrêmement vigilants et attentifs aux conclusions qui seront établies par l’Agence à l’issue de ces travaux.

Q - Je voudrais revenir sur la question iranienne. La semaine prochaine, comment sera la réunion des gouverneurs de l’AIEA. Est-ce que vous avez l’intention d’introduire un projet de résolution à ce stade-là ?

R - Je viens de répondre à cette question. Nous serons extrêmement vigilants et attentifs aux conclusions qui seront apportées par le directeur général à l’issue des travaux qui sont en cours. Et la demande que nous faisons aux autorités iraniennes, c’est celle que je viens d’exprimer : c’est d’avoir de la part de l’Iran toutes les clarifications nécessaires sur le rapport du 28 février, et de coopérer en substance, c’est-à-dire avec les explications techniquement crédibles aux questions qui sont posées par le rapport du 28 février.

Q - Hier, il a été question d’une interception d’armements iraniens en direction du Yémen. Et c’est la septième fois depuis trois mois. Auriez-vous un commentaire à ce sujet ?

R - S’agissant des transferts d’armes en provenance d’Iran, vous savez que l’Iran est frappé par des mesures validées par le Conseil de sécurité, donc tous les transferts d’armes à cet égard sont illicites. La France est engagée aux côtés de ses partenaires, s’agissant du Yémen, aux côtés de ses partenaires notamment au Moyen-Orient, pour lutter contre les transferts illicites. On sait que ces transferts se jouent notamment sur les mers, et c’est donc une composante essentielle de notre coopération dans la région que de travailler à la lutte contre ces transferts illicites. La Ministre avait eu l’occasion de le rappeler lors de ses déplacements récents en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Nos militaires, vous le savez, sont engagés dans la surveillance du trafic maritime, et ils ont eu déjà l’occasion par le passé d’opérer des saisies de dizaines de tonnes d’armements à destination des Houthis. Comme vous le savez, c’est une action que nous continuons à mener en pleine coopération avec les partenaires de la région.

Q - Les Iraniens ont libéré un otage belge, avant-hier. La France, qu’est-ce qu’elle va faire pour le reste des otages en Iran ? Combien sont-ils, maintenant, après la libération de Mme Fariba Adelkhah et son copain ?

R - Nous avons en Iran 7 ressortissants français qui restent otages d’État des autorités iraniennes. Vous savez que la Ministre a exigé auprès de son homologue iranien, M. Abdollahian, le 25 janvier dernier, la libération immédiate de ces ressortissants français, qui sont détenus de façon tout à fait arbitraire et inacceptable. Nous avons réitéré cette exigence auprès des autorités iraniennes et nous sommes en contact étroit avec les familles pour les assister dans cette situation particulièrement douloureuse.

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