Iran - Moldavie - Q&R - Extrait du point de presse (26.01.23)

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Q - J’ai une question concernant Louis Arnaud. Ces parents ont rendu public son nom ce matin. Il fait partie des sept ressortissants français détenus en Iran. Est-ce que vous confirmez sa détention ? Depuis quand ? Avez-vous des éléments sur ses conditions de détention ? Et que pouvez-vous nous dire sur les négociations ou, en tous cas, les espoirs de faire libérer, par ailleurs, Bernard Phelan, dont la santé est particulièrement dégradée ?

R - Merci pour ces deux questions, qui touchent à cette question extrêmement douloureuse et sensible de nos otages en Iran. Donc je peux en effet confirmer, suite aux déclarations faites par sa famille, que Louis Arnaud constitue un otage d’État, ressortissant français, au même titre que les six autres otages d’État qui sont détenus aujourd’hui arbitrairement par les autorités iraniennes, de façon tout à fait injustifiable et inacceptable.

Nous avons réitéré la condamnation de cette politique d’otages d’État. La ministre a eu l’occasion de soulever ce point, également, au Conseil des affaires étrangères, pour se coordonner et appeler à une réponse coordonnée avec les autres États membres. S’agissant de M. Louis Arnaud, il a été arrêté le 28 septembre, alors qu’il se trouvait en Iran pour des motifs touristiques. Il est détenu à la prison d’Evin, à Téhéran, dans des conditions très difficiles. Il a pu bénéficier d’une visite consulaire de notre ambassadeur, le 11 décembre dernier.

Vous imaginez bien que nous faisons tout notre possible pour apporter tout le soutien possible à Louis Arnaud, comme aux autres ressortissants français otages en Iran. Je tiens à souligner à cet égard que la ministre a pu s’entretenir avec son homologue iranien, hier, comme vous avez pu le voir, dans les déclarations que nous avons faites, et qu’elle a évidemment insisté à nouveau, et réitéré notre exigence d’une libération immédiate de la totalité de nos otages d’État et de la cessation de cette politique d’otages d’État par l’Iran.

S’agissant de Bernard Phelan, nous sommes tout particulièrement inquiets, compte tenu de la grande fragilité de sa situation de santé. Ce point a été également fait auprès des autorités iraniennes, au plus haut niveau et par la ministre à nouveau, pour souligner à quel point sa libération immédiate était un impératif pour répondre à sa situation de santé et qu’en tout état de cause, le refus d’accès médical, à ce stade, de la part des autorités iraniennes, était absolument inacceptable, et que nous tenions pour responsables les autorités iraniennes de la santé de notre ressortissant.

Q - En follow up, sur ce que vous avez dit, sur le fait que la France souhaitait une action coordonnée avec les États membres, est-ce que vous pouvez nous en dire plus ? Qu’est-ce qui pourrait être fait pour coordonner votre action et obtenir la libération des otages ?

R - Vous savez que la France n’est pas seule, malheureusement, dans cette situation. Il y a d’autres otages d’État d’autres nationalités européennes. C’est la raison pour laquelle la ministre a souhaité aborder le point au Conseil des affaires étrangères, ce lundi. Et ce point a fait l’objet de discussions dans le cadre du comité de coopération consulaire, hier, à Bruxelles, pour partager nos analyses et travailler ensemble à trouver des réponses appropriées pour obtenir cette libération immédiate que nous exigeons de la part des autorités iraniennes.

Q - J’ai deux questions : une, c’est où en sont les discussions sur le JCPOA ? Et deuxième question, c’est sur la Moldavie, puisqu’on en parle, est-ce que l’appartenance à la communauté politique européenne leur donne une quelconque protection, puisqu’il y a un escadron de Leclerc qui est en Roumanie et que eux ont très peur, du moins ils avaient très peur, d’un coup de force de l’armée russe ou depuis la Transnistrie sur eux-mêmes ? Et est-ce que la mission AIGLE qui est otanienne ferait quelque chose pour un membre de la CPE qui serait ainsi menacé ?

R - S’agissant du JCPOA, autre point que la ministre a eu l’occasion d’aborder avec son homologue iranien, hier, nous sommes aujourd’hui dans une situation de blocage, dont l’Iran porte l’entière responsabilité, je ne reviendrai pas sur les mois de négociations et le dernier accord que nous avons mis sur la table, qui devait être saisi par l’Iran, mais qui ne l’a pas été. Dans ce cadre-là, l’escalade nucléaire de l’Iran fragilise évidemment encore plus le cadre de non-prolifération. Nous demeurons mobilisés pour empêcher l’Iran de se doter d’une arme nucléaire. Les contacts se poursuivent avec tous nos partenaires pour travailler à cet effet, et travailler également à répondre à la poursuite des activités déstabilisatrices de l’Iran aux plans régional et international, en particulier ce nouvel acte de prolifération que constitue le transfert de drones vers la Russie.

S’agissant de la Moldavie, la ministre aura l’occasion d’évoquer avec la présidente Maïa Sandu et son homologue la question du soutien que nous apportons à la Moldavie. Vous savez que la France s’est mobilisée avec l’Allemagne et la Roumanie très tôt, dans le contexte de la guerre menée par la Russie en Ukraine, pour apporter un soutien renforcé à la Moldavie, compte tenu de la vulnérabilité particulière de ce pays. En réponse, ce geste extrêmement fort, qui a été fait de la part de l’Union européenne de lui apporter le statut de candidat, est une marque du soutien politique extrêmement fort apporté par l’Union européenne. En revanche, s’agissant de la mission AIGLE, il s’agit d’un mandat qui s’inscrit dans le cadre de l’OTAN et de la coopération que nous avons sur le renforcement du flanc Est et qui est uniquement dédié à la Roumanie.

Q - S’agissant des Gardiens de la révolution, j’ai bien noté qu’il a été demandé à M. Borrell une expertise juridique pour voir quels seraient les obstacles etc. mais je souhaite savoir quelle est la position de la France au titre national ? Est-ce que la France est favorable ou défavorable à l’inscription des Gardiens sur la liste européenne des organisations terroristes ? D’après vous, quels seraient les obstacles qui interdiraient cette inscription ?

R - Je ne vais pas anticiper sur le rapport que nous avons demandé au Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, sur la question de notre analyse des obstacles. S’agissant de la position de la France, je vous renvoie à la déclaration extrêmement claire qu’a faite Catherine Colonna, en entrée du Conseil des affaires étrangères, où elle a indiqué que nous travaillons avec nos partenaires à de nouvelles mesures de sanctions contre les Gardiens de la révolution, sans en exclure aucune a priori./.

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