Présentation du Guyana

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Présentation du pays

GUYANA {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République Coopérative de Guyana
Nature du régime : République parlementaire
Chef de l’État : M. Mohamed Irfaan Ali (2 août 2020)

Données géographiques

Superficie : 214 969 km²
Capitale : Georgetown (140 000 habitants)
Villes principales : Georgetown, Linden, New Amsterdam, Diamond-Grove
Langue officielle : anglais
Langues courantes : anglais, créole
Monnaie : Dollar guyanien (GYD)
Fête nationale : 23 février, jour de la République. 26 mai, fête de l’Indépendance (1966)

Données démographiques

Population : 804 567 habitants (Banque mondiale 2021)
Croissance démographique (Banque mondiale 2017) : 0,9 %
Espérance de vie (PNUD 2017) : 66,8 ans
Taux d’alphabétisation (CEPAL - Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes 2014) : 96,7 %
Religions : 57 % de chrétiens (anglicans, adventistes et catholiques), 33 % d’hindous, 9 % de musulmans
Indice de développement humain (PNUD 2021/2022) : 0,714 (108e rang)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le Guyana est une république parlementaire, le président de la République est le chef du parti ayant obtenu le plus de voix à l’Assemblée nationale. Le Parlement monocaméral est composé de 65 sièges dont 40 élus à la proportionnelle et 25 élus dans les 10 circonscriptions correspondant aux 10 régions administratives du pays. Le Parlement actuel se divise entre le parti au Gouvernement, le People’s Progressive Party/Civic (PPP/C), réunissant 33 sièges, et la coalition d’opposition A Partnership for National Unity (APNU), 31 sièges, regroupant le People’s National Congress Reform (PNCR) avec le parti Alliance for Change (AFC).

Le candidat du PPP/C, Irfaan Ali, a été déclaré vainqueur des élections de mars 2020 et a prêté serment le 2 août de la même année après une période de contestation des résultats par l’opposition et de troubles politiques.

La scène politique guyanienne est marquée par un bipartisme, à l’héritage britannique. On retrouve d’un côté : le PNCR, meneur de la coalition d’opposition APNU, au pouvoir de l’indépendance en 1966 à 1992 et à la base électorale majoritairement afro-guyanienne ; et de l’autre, le PPP/C, au pouvoir de 1992 à 2015 puis de nouveau depuis 2020, à fort soutien indo-guyanien. Les Indo-Guyaniens représentent environ 40 % de la population du Guyana contre 30% pour les Afro-Guyaniens, les Amérindiens comptant eux pour 10%.

Avec une démographie jouant en sa faveur, ainsi qu’une manne pétrolière entraînant un développement rapide du pays et lui assurant des marges budgétaires confortables, la majorité PPP/C semble durablement installée au pouvoir. En 2023, le pays profite d’une relative stabilité politique, ses finances sont saines (ratio dette publique sur le PIB de 22,8 % en 2022), et la criminalité est en baisse du fait de l’augmentation du niveau de vie.

Politique étrangère

Le Guyana est notamment membre des Nations unies, de l’OMC (depuis 1995), des pays ACP (d’Afrique, Caraïbes et Pacifique), de l’AEC (Association des États de la Caraïbe), de la CARICOM (Communauté caribéenne) – dont il abrite le siège -, de l’OEA (Organisation des États américains), de l’OTCA (Organisation du traité de coopération amazonienne), de la CELAC (Communauté d’États latino-américains et caraïbes) et l’un des deux seuls membres du continent américain, avec le Suriname, de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Ancienne colonie britannique, le Guyana est membre du Commonwealth. Les relations avec le Brésil sont bonnes et des projets d’intérêt régional ont été développés, tels que le pont sur le fleuve Takutu, financé partiellement et construit par le génie militaire brésilien, inauguré le 15 septembre 2009. Ces relations devraient bientôt s’intensifier alors que le Brésil cherche à désenclaver ses régions septentrionales (Roraima, Pará et Amazonas) via le développement de l’axe routier trans-guyanien. Les relations avec le Suriname, bien qu’affectées par des désaccords sur la délimitation de la frontière, ont connu une nette amélioration depuis l’arrivée au pouvoir d’Irfaan Ali, côté guyanien, et de Chandrikapersad Santokhi côté surinamais, tous deux d’origine indienne et partageant donc des liens culturels profonds. Les visites bilatérales de part et d’autre se sont multipliées.

Les relations avec le voisin vénézuélien sont plus difficiles du fait d’un différend frontalier qui conduit le Venezuela à revendiquer près des deux tiers (159 000km²) du territoire du Guyana à l’ouest du fleuve Essequibo. Ce différend, qui date de la fin du XIXe siècle (sentence arbitrale du 3 octobre 1899), a connu un regain d’actualité à l’été 2015 du fait de la découverte de pétrole au large des côtes guyaniennes. Après l’échec des bons offices initiés par le Secrétaire général des Nations unies, le Guyana a saisi la Cour internationale de justice (CIJ) qui s’est déclarée compétente (arrêt rendu par la Cour le 18 décembre 2020). La CIJ a tenu du 17 au 22 novembre 2022 des audiences pour répondre aux objections préliminaires du Venezuela. A la suite de ces audiences de novembre, le Venezuela a fait valoir devant la Cour que l’affaire du Guyana devait être rejetée.
Corolaire de ces relations compliquées avec le voisin vénézuélien, le Guyana avait rejoint le Groupe de Lima dénonçant la dérive autoritaire de Nicolas Maduro. Toutefois, le Guyana n’a pas reconnu officiellement Juan Guaido comme président par intérim. Les relations avec les États-Unis et le Canada sont marquées par l’existence de fortes communautés guyaniennes dans ces deux pays, évaluées respectivement à plus de 160 000 et 300 000 personnes.

Les relations avec l’Union européenne se développent dans le cadre de l’Accord de Cotonou « UE-ACP », de l’UE-CELAC, de l’UE-CARIFORUM et de la stratégie commune de partenariat UE-Caraïbes. L’UE était encore destinataire de 30 à 35 % des exportations guyaniennes en 2020, le marché européen constituant le premier débouché pour le sucre guyanien. L’UE est le premier donateur au Guyana, avec une enveloppe de coopération de 21 M € pour la période 2021-2027.
La Chine est également présente au Guyana et contribue au financement des infrastructures énergétiques et routières.

Situation économique

Le Guyana est au tout début de son aventure pétrolière et subit déjà une transformation accélérée, alors que le pays était encore jusqu’à peu le deuxième pays d’Amérique de Sud au plus faible revenu par habitant (4648 USD en 2018).

En 2022, son PIB réel a enregistré une croissance de 62,3 %, soit la plus élevée au monde. Elle devrait le rester dans les cinq prochaines années grâce à l’exploitation d’importantes ressources pétrolières découvertes en 2015 au large de ses côtes. Évaluées à 11,5 milliards de barils équivalents de pétrole, le pays possèderait ainsi les deuxièmes plus grandes réserves par habitant au monde. Sa production pourrait atteindre 1,2 million bpj en 2027 – faisant du Guyana le plus grand producteur mondial par habitant – pour des revenus estimés à 3,6 milliards de dollars par an.

Le Guyana a récemment vendu 30% de ses crédits carbones pour $750 M dans le cadre de sa stratégie de développement à faible intensité de carbone, réelle feuille de route du pays (voir Guyana LCDS).

Composition

L’économie non-pétrolière a enregistré 11,5 % de croissance en 2022 (7,9 % anticipés en 2023). Le boom pétrolier s’accompagne d’un effet de ruissellement sur les autres secteurs économiques, y compris l’agriculture, l’exploitation minière et la construction. Cela dit, la croissance est essentiellement tirée par un secteur pétrole et gaz ayant enregistré une croissance de 124,8 % en 2022, le secteur pétrolier concentrant 88,5 % de la croissance du PIB réel en 2022.

La base productive de l’économie reste peu diversifiée et repose essentiellement sur deux secteurs :

  • Les mines : le secteur regroupant les mines et les carrières (sable, pierre) s’attend à 34,1 % de croissance en 2023. Ces dernières profitent du boom de la construction (26,3 % en 2022). L’extraction d’or représente encore 8,8 % du PIB en 2022 et devrait connaître cette année une croissance de 12,2 % tirée par le rebond des mines d’or et les récentes découvertes. Le sous-secteur de la bauxite – principale exportation de la Guyane Britannique – s’est redressé en 2022 après des années de flou. Cet élan devrait se poursuivre en 2023, il pourrait croître de 9,8 %.
  • L’agriculture, 25 % du PIB non-pétrolier en 2022, repose essentiellement sur la production de sucre et de riz. Il profite de l’effervescence générale et prévoit une croissance de 29,3 % en 2023. C’est le cas de : la riziculture, 8,3% de croissance en 2022, notamment grâce à l’adoption et la culture de nouvelles variétés à haut rendement ; l’élevage, 12,1 % ; la sylviculture, 4 % ; et la pêche, 8,4 %.

Dette

Le pays a bénéficié de l’initiative PPTE (pays pauvres très endettés) et d’effacements de dette, la dette publique est ainsi passée de plus de 600 % dans les années 1990 à 46 % du PIB en 2016. En 2022, le ratio dette publique sur le PIB était de 22,8 %. Les transferts de fonds des émigrés, concernant près de 500 000 Guyaniens dont 85 % de main d’œuvre qualifiée, représentent 11 % du PIB. Sous le mandat de l’ancien président David Granger, le Guyana a consenti des efforts en matière de transparence financière, qui ont conduit au retrait du pays de la liste grise du GAFIC (Groupe d’action financière des Caraïbes) en octobre 2016. Le pays a signé un accord FATCA (Foreign Account Tax Compliance Act - échange d’informations fiscales) avec les États-Unis en octobre 2016. Il n’est en revanche pas membre du Forum mondial pour la transparence fiscale de l’OCDE et n’a pris aucun autre engagement en vue d’échanger automatiquement des informations fiscales, que ce soit au plan multilatéral ou sur une base bilatérale.

Mise à jour : 05.04.23

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