Présentation de Hong-Kong

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Données générales

Hong Kong {JPEG}

Nom officiel : Région administrative spéciale de Hong Kong de la République populaire de Chine
Nature du régime : « Région Administrative Spéciale (RAS) de la République populaire de Chine ». La Loi fondamentale adoptée en 1990 sert de mini-Constitution et définit les institutions gouvernementales de Hong Kong.
Chef de l’Etat : XI Jinping (depuis 2012)
Chef de l’Exécutif : John LEE Ka-chiu (depuis le 1er juillet 2022)

Données géographiques

Superficie : 1 073 km²
Langue officielle : Chinois (cantonais majoritaire), anglais
Monnaie : Dollar de Hong Kong
Fête nationale : 1er octobre (proclamation de la fondation de la République populaire de Chine)

Données démographiques

Population : 7,5 millions d’habitants (Census and Statistics Department, 2023)
Densité : 6792 hab./km²
Croissance démographique : -0,9% (Banque mondiale, 2021)
Espérance de vie : 85 ans (Banque mondiale, 2021)
Taux d’alphabétisation : 99%
Religions : bouddhisme majoritaire, christianisme
Indice de développement humain : 0,952 (4ème rang mondial – PNUD, 2021)

Politique intérieure

Colonie britannique depuis le 19ème siècle, Hong Kong est devenue le 1er juillet 1997 une Région administrative spéciale (RAS) de la République populaire de Chine (RPC). Son statut est défini par une Loi Fondamentale (adoptée en avril 1990 par l’Assemblée nationale populaire de Chine) reposant sur le principe « un pays, deux systèmes ». Ancré dans la Déclaration conjointe sino-britannique de 1984, ce principe a été largement remis en cause par l’adoption d’une Loi sur la sécurité nationale (LSN) le 30 juin 2020. Celle-ci vise à réprimer les actes de « sécession, subversion, terrorisme et collusion avec des forces extérieures » et plus généralement, toute menace à la « sécurité nationale » ; elle permet également le transfert vers la Chine continentale des personnes arrêtées pour ces motifs, afin qu’elles y soient jugées.

La réforme du système électoral hongkongais amorcée en mars 2021 a mis fin à la possibilité d’une opposition démocrate à Hong Kong. Inscrite dans la Loi fondamentale, elle a fortement réduit le nombre de députés du Conseil législatif (parlement monocaméral) élus au suffrage direct et imposé une validation préalable des candidatures par un comité aux ordres de Pékin. Les élections aux conseils de district du 10 décembre 2023, réservées aux « patriotes » (c’est-à-dire sans candidature de l’opposition démocrate), ont été marquées par un taux de participation très faible (27%), traduisant un sentiment de désillusion des citoyens hongkongais vis-à-vis de leurs institutions. A la différence de la situation en Chine continentale, le camp « pro-establishment » (« pro-Pékin ») au pouvoir est composé de plusieurs partis et personnalités pouvant afficher des divergences, y compris avec la ligne du gouvernement. Le paysage médiatique, marqué par une auto-censure croissante depuis l’adoption de la LSN, reflète encore une diversité d’opinions sans commune mesure avec la situation sur le continent.

L’administration est gouvernée par un Chef de l’Exécutif, assisté d’un Conseil exécutif. Elu en mai 2022 avec 99,2% des voix à l’issue d’un processus électoral verrouillé par Pékin, John LEE a succédé à Carrie LAM le 1er juillet 2022. Il était auparavant numéro 2 de l’exécutif, et en charge du maintien de l’ordre lors des manifestations de 2019-2020. Ces mêmes faits lui ont valu de faire l’objet de sanctions américaines. Il a confirmé son intention de faire adopter en 2024 une nouvelle loi sur la sécurité nationale, strictement hongkongaise cette fois-ci.

Plusieurs procès importants au titre de la loi de sécurité nationale se tiennent fin 2023-début 2024 :

  • Le procès des « 47 démocrates », ouvert le 6 février 2023. Il concerne les 47 personnalités accusées de « subversion » au titre de la LSN pour avoir organisé ou participé aux primaires du camp pro-démocratie de juillet 2020. Ce procès, qui a dépassé de loin sa durée initiale de 90 jours, constitue l’affaire la plus importante en matière de sécurité nationale depuis l’adoption de la LSN. Le verdict devrait être connu au printemps 2024.
  • Le procès du magnat de la presse Jimmy LAI pour « collusion avec des forces étrangères » et « sédition » s’est ouvert le 18 décembre 2023 après plusieurs reports. Son cas suscite une mobilisation importante à l’étranger (au Royaume-Uni en particulier), Jimmy LAI risquant la prison à vie ;
  • Le procès des dirigeants de l’Alliance de Hong Kong, organisatrice durant 30 ans des veillées commémorant les événements de Tiananmen, pour « incitation à la subversion », doit se tenir au second semestre 2024. Parmi les accusés figure une des lauréates du Prix franco-allemand des droits de l’Homme 2023, l’avocate CHOW Hang-tung.

Politique étrangère

Les affaires étrangères relèvent, en vertu de la Loi fondamentale, de la compétence du gouvernement central de Pékin. Conformément au principe « un pays, deux systèmes », Hong Kong demeure toutefois un sujet de droit international dans les domaines économique, commercial et financier. La Région administrative spéciale continue d’être représentée en tant que membre à part entière dans plusieurs organisations internationales à vocation économique (OMC, APEC, Organisation mondiale des douanes, Banque asiatique de développement) et peut conclure des conventions internationales sous l’appellation « Hong Kong, Chine ».

La priorité affichée par les autorités est le développement des liens avec l’ASEAN et les pays du Golfe afin de diversifier les échanges économiques dans le contexte de tensions géopolitiques avec l’Occident. Les liens avec l’Europe sont toutefois globalement considérés de façon positive et difficilement substituables (l’UE est le 3e partenaire commercial de Hong Kong, après la Chine continentale et Taiwan).

Situation économique

Après une période de croissance rapide au cours de la seconde moitié du XXème siècle (PIB multiplié par 10 entre 1961 et 1991), l’économie hongkongaise a connu un ralentissement et a été pénalisée en particulier par l’épidémie de Covid-19. En outre, la RAS est confrontée à plusieurs défis structurels : démographie la plus basse au monde, fortes tensions sur le marché du logement, attrait de la ville de Shenzhen pour les consommateurs hongkongais, niveau élevé d’inégalités. La RAS doit enfin trouver sa place dans le projet de « Grande Baie de Chine du Sud » (Greater Bay Area) qui vise l’intégration régionale de Hong Kong et Macao avec la région du Guangdong, en s’appuyant sur des liens déjà importants, afin d’établir un bassin économique et un pôle d’innovation et de technologie de rang mondial.

En 2022, l’économie hongkongaise s’est une nouvelle fois contractée (-3,5%), après le rebond de 2021 qui a fait suite à deux années de récession. Un taux de croissance de 4% est anticipé pour 2024, en tablant sur un retour progressif à la normale des échanges avec la Chine continentale et l’international. Hong Kong pourra s’appuyer sur ses atouts (droit des affaires crédible grâce à la common law, liberté des changes, devise indexée au dollar américain, pratique de l’anglais) qui continuent d’en faire un hub attractif pour nos entreprises implantées sur le territoire pour s’attaquer aux marchés chinois comme sud-est asiatique. Le territoire conserve une notation Standard & Poors AA+, et est considérée comme la 3ème place financière mondiale après New York et Londres (Global Financial Centers Index 2021).

Les entreprises chinoises représentent 80% de la capitalisation à la bourse de Hong Kong (HKEX), qui joue le rôle de place financière offshore de la Chine et de connecteur entre marchés de capitaux chinois et internationaux du fait de la convertibilité du yuan dans la RAS. Le PIB par habitant (49 000 USD en 2022, selon la Banque mondiale) est l’un des plus élevés d’Asie (12 700 USD en Chine continentale).

Mise à jour : 16.02.2024

Informations complémentaires