Relations bilatérales

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Relations politiques

Depuis les élections de 1990, la France a appelé à la reprise d’un processus politique permettant, par le dialogue, de parvenir à la réconciliation nationale et à l’établissement d’un régime démocratique. La France soutenait le processus démocratique mené par le gouvernement civil dirigé par Aung San Suu Kyi. Elle a condamné avec la plus grande fermeté le coup d’Etat du 1er février 2021 et ses conséquences.

Face au drame des Rohingyas et, plus récemment, au coup d’Etat du 1er février 2021, la France veille avec ses partenaires à ce que les Nations unies demeurent saisies de la situation des droits de l’Homme en Birmanie. Depuis cette date, l’aide française au développement a été réorientée pour bénéficier exclusivement à la société civile birmane.

Union européenne

A la suite des violences de l’été 2017, l’Union européenne avait arrêté en avril 2018 de nouvelles mesures restrictives à l’encontre de la Birmanie, qui : (i)/ prolongent l’embargo de l’UE sur les armes et sur les équipements pouvant être utilisés à des fins de répression interne ; (ii) interdisent l’exportation de biens à double usage destinés à être utilisés par les forces militaires ou la police des frontières, (iii) instituent des restrictions à l’exportation pour les équipements permettant de surveiller les communications, susceptibles d’être utilisés à des fins de répression interne, (iv) interdisent la fourniture d’une formation militaire aux forces armées ainsi que la coopération militaire avec celles-ci ; (v) adoptent un cadre pour des sanctions restrictives contre des membres des forces armées et de sécurité (comprenant 14 officiers supérieurs des forces armées et de la police des frontières).

L’Union européenne a condamné avec la plus grande fermeté le coup d’Etat du 1er février à travers une déclaration du 2 février 2021, a adopté de nouvelles conclusions du Conseil sur le Birmanie le 22 février 2021. Elle a renforcé son régime de sanctions par six volets de sanctions qui ciblent 93 individus responsables du coup d’Etat et de la répression qui l’accompagne et 18 entités économiques dont les deux principaux conglomérats militaires (MEC et MEHL), des entreprises publiques dans des domaines variés de l’économie birmane (hydrocarbures, minerais, pierres précieuses, bois) et des entreprises privées qui ont soutenu financièrement ou matériellement la junte. Elle a également suspendu tout soutien budgétaire aux programmes gouvernementaux birmans, mais cherche à préserver autant que possible la population civile en maintenant son aide humanitaire à destination d’organisations de la société civile.

Avant le coup d’Etat, l’Union européenne était l’un des principaux partenaires de la Birmanie en matière d’aide au développement, avec 688 M€ d’aide bilatérale pour la période 2014-2020, faisant de la Birmanie le 2e récipiendaire d’aide européenne en Asie. Quatre secteurs prioritaires avaient été identifiés : le développement rural, l’éducation, la gouvernance et la consolidation de la paix. En raison de la situation du pays, l’UE doit désormais renforcer son aide en faveur de la sécurité alimentaire, du soutien aux populations déplacées et de la fourniture d’aide humanitaire.

Présence française

Section consulaire de l’Ambassade de France à Rangoun
Communauté française : 369 (2022)

Visites

L’ancien ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, M. Jean-Yves LE DRIAN s’était rendu en Birmanie en novembre 2017 à l’occasion de la 13è rencontre des ministres des Affaires étrangères de l’ASEM (Dialogue Asie-Europe). Le ministre des Affaires étrangères et du Développement international, M. Jean-Marc Ayrault, s’était pour sa part rendu en Birmanie en juin 2016.

Le président de la République, M. Thein Sein, a été reçu en France en juillet 2013. La France accueillait de manière régulière des membres du gouvernement de l’Union de Birmanie.

Relations économiques

Le coup d’État militaire du 1er février 2021 a mis un coup d’arrêt au processus de libéralisation et d’ouverture économique birman entamé en 2011. En dix ans, le commerce franco-birman avait ainsi progressé de 2 166%, et représentait un volume d’échanges de 465M d’euros en 2020. L’arrivée au pouvoir de la junte a provoqué un net recul du commerce bilatéral et des investissements français vers la Birmanie, qui s’élevaient à 5,5Mds USD sur l’année fiscale 2019-2020.
En 2021, les premiers postes d’exportation vers la Birmanie étaient les produits pharmaceutiques (23 M€, 58,8% du total), les produits agricoles et agroalimentaires (6 M€, 15,28%) ainsi que les produits cosmétiques (3,78 M€, 9,65%). Le principal poste d’importation était le textile, qui représentait à lui seul 87% des importations, à hauteur de 297 M€.

La France est vigilante à ce que les investissements dirigés vers la Birmanie s’effectuent conformément aux principes internationaux de responsabilité sociale et environnementale des entreprises.

Coopération humanitaire et soutien au développement

Entre 2016 et 2022, la France a accordé près de 13 millions d’euros d’aide humanitaire à la Birmanie à travers deux mécanismes principaux : i) l’aide alimentaire programmée (AAP) qui vise à répondre à l’insécurité alimentaire ; ii) le Centre de crise et de soutien (CDCS) qui finance des projets d’urgence multisectoriels. Ces deux outils de financement soutiennent des organisations non gouvernementales et des agences de l’ONU, principalement dans le domaine de la sécurité alimentaire, de l’eau et de l’hygiène, de la santé et de la prévention et assistance aux victimes de mines anti-personnel.

La France soutient également les organisations internationales actives en Birmanie, en particulier le Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations unies (HCR) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Pour la période de 2016 à 2021, les contributions volontaires fléchées de la France s’élevait à 3,9 M€.

L’appui à la société civile depuis 2017 a permis le soutien de groupes défavorisés ou marginalisés en milieu urbain et rural, en particulier dans le domaine de la lutte contre les inégalités femmes/hommes. La France a par ailleurs soutenu activement la liberté d’expression et la liberté de la presse, notamment à travers la création de la première école de journalisme du pays en 2014, le Myanmar Journalism Institute, ou encore le soutien apporté au projet régional « Journalisme pour un développement durable de la région du Mékong » (2020-2021).

Depuis 2012, l’AFD accompagnait la Birmanie pour que la croissance birmane soit porteuse d’un développement durable et solidaire, en intervenant dans les domaines du développement urbain, de l’énergie, de la santé et de la gestion durable des ressources naturelles. L’AFD avait ainsi engagé 172 M€ en Birmanie pour le financement d’une vingtaine de projets. En réponse au coup d’Etat du 1er février 2021, les projets mis en œuvre par les entités étatiques (plus de 90% des financements en cours) ont été suspendus tandis que les projets mis en œuvre par des ONG et institutions privées ont été restructurés afin de ne financer que des actions ciblant directement les populations civiles dans les secteurs de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, de la préservation de la biodiversité, de l’accès aux énergies renouvelables et de l’approvisionnement en eau en milieu rural.

Coopération culturelle, scientifique et technique

Une partie significative de l’enveloppe globale de coopération est destinée à la coopération culturelle et linguistique développée par l’Institut Français de Birmanie, et l’Association française de Mandalay. Alors qu’ont été célébrés en 2021 les 60 ans de la présence culturelle française en Birmanie, l’Institut français de Birmanie, seul espace de liberté culturelle et artistique du pays pendant les décennies de dictature, a renforcé depuis le coup d’Etat ses activités de soutien aux artistes birmans et organise des événements en faveur de la défense des droits humains et de la liberté d’expression et de création.

La France poursuit son programme de formations de jeunes futurs professeurs de français et appuie la mobilité croissante des jeunes birmans via l’octroi de bourses d’études et de résidences artistiques.

Le Lycée français international de Rangoun – Joseph Kessel (conventionné par l’AEFE) est une autre vitrine du dispositif culturel et linguistique en Birmanie.
En outre, une coopération patrimoniale existe depuis des décennies sur des projets archéologiques et paléontologiques, notamment via le travail de terrain de la Mission archéologique française en Birmanie ainsi que celui de la Mission archéologique française en Thaïlande-Birmanie Péninsulaire. La situation politique actuelle a mis un frein à ces travaux de recherches situés dans des régions en prise avec une insécurité croissante.

Le Service de coopération et d’action culturelle et l’Institut français de Birmanie entretiennent des liens collaboratifs avec les autres acteurs culturels tels que le Goethe-Institut, le British Council et les missions diplomatiques, qui maintiennent une politique d’appui aux artistes locaux et à la mobilité étudiante.

Mise à jour : 2 juin 2023

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