Haut-Karabagh – Déclaration de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères (10.11.20)

Partager

Des annonces ont été faites cette nuit par l’Arménie, l’Azerbaïdjan et les autorités russes concernant la mise en place d’un accord de cessez-le-feu dans le Haut-Karabagh. Nous en avons pris connaissance et nous en analysons les paramètres et les implications. Des clarifications sont attendues pour en apprécier leur portée.

L’arrêt des combats est indispensable. C’est l’engagement qui avait été pris à plusieurs reprises ces dernières semaines par les parties, c’est la priorité pour laquelle nous nous sommes fortement et nous restons mobilisés dans le cadre de la coprésidence du groupe de Minsk. Nous attendons donc que les engagements pris par l’Azerbaïdjan soient strictement respectés et que son offensive cesse immédiatement. Nous demandons dans ce contexte à la Turquie de ne rien faire qui aille contre cet objectif prioritaire.

Dans ces moments difficiles, la France réaffirme toute son amitié vis-à-vis du peuple arménien, compte tenu de la proximité des liens humains, culturels et historiques qui nous lient à l’Arménie. Nous sommes à ses côtés dans ce contexte dramatique. Nous veillerons en particulier à lui apporter tout l’appui humanitaire dont elle a besoin. La situation sur le terrain, avec des populations déplacées et des combats intervenus dans des centres urbains, a en effet entraîné des conséquences humanitaires importantes. La France s’est mobilisée ces dernières semaines, par les initiatives très nombreuses de la société civile. Les autorités françaises y contribuent, avec une aide médicale qui est arrivée en fin de semaine dernière à Erevan, avec des équipes de chirurgiens spécialisés pour les victimes liées à des conflits. D’autres initiatives seront prises dans les prochains jours pour apporter à l’Arménie l’aide qui lui sera nécessaire.

Enfin, la relance d’une négociation entre les parties sur un règlement durable du conflit reste nécessaire, au-delà de l’accord de cessez-le-feu annoncé hier. La France y jouera tout son rôle dans le cadre de la coprésidence du groupe de Minsk de l’OSCE. Des discussions entre les deux parties doivent reprendre sans tarder. Elles devront notamment permettre le retour des personnes déplacées dans le conflit ces dernières semaines et la définition du statut futur du Haut-Karabagh.

Informations complémentaires