Affaires religieuses - Sahel - Vulnérabilité des minorités religieuses au Sahel - Réponse du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères à une question écrite, à l’Assemblée nationale (Paris, 18 mars 2025)

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La France est très attachée au respect de la liberté de religion ou de conviction, telle qu’énoncée notamment à l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et à l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Elle accorde une grande attention aux violations de la liberté de religion ou de conviction dans le monde. Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères entretient un dialogue régulier à cet égard avec les organisations qui documentent ces violations, telles que Portes ouvertes et Aide à l’Église en détresse, qui publient chaque année, pour la première, un Index mondial de persécution des chrétiens et tous les deux ans, pour la seconde, un Rapport sur la liberté religieuse dans le monde.

Si la liberté religieuse au Sahel n’a pas fait l’objet de restrictions formelles de la part des États, on observe toutefois une augmentation inquiétante de l’extrémisme religieux et du terrorisme djihadiste. Ces phénomènes affectent, comme vous l’indiquez, les populations tant chrétiennes que musulmanes ou animistes. La France est particulièrement attentive à ces situations. Dans le contexte politique actuel, l’aide humanitaire française au Sahel central est limitée en raison des restrictions posées par les juntes au pouvoir et par une situation sécuritaire très dégradée pouvant affecter la sécurité du personnel des organisations humanitaires. Cette aide a toutefois été maintenue là où cela était possible, notamment s’agissant de l’aide alimentaire et des financements à l’action humanitaire des Nations unies. La France s’efforce également de maintenir son appui humanitaire dans le nord des États côtiers du Golfe de Guinée menacés par l’extension de la menace terroriste au Sahel.

Le ciblage des bénéficiaires des actions soutenues est réalisé au plus près du terrain par les organisations partenaires et prend en compte l’ensemble des vulnérabilités particulières des individus et des communautés, y compris celles liées au genre, à l’âge, à la classe sociale et à l’appartenance communautaire ou confessionnelle. L’aide humanitaire soutenue par la France dans les pays du Sahel et du Golfe de Guinée a pour objectif de ne pas aggraver les tensions et les inégalités, y compris celles qui affectent les minorités religieuses et communautaires. Plusieurs des programmes financés par la France visent à venir en aide aux populations victimes des groupes djihadistes, y compris les personnes déplacées. La France soutient par ailleurs le dialogue interreligieux et intercommunautaire ainsi que la lutte contre les discours de haine, au Sahel et dans les pays voisins.

(Source : site Internet de l’Assemblée nationale)