3 novembre 2021 - Visite de la Chancelière de la République Fédérale d’Allemagne à Beaune. Cadeaux diplomatiques

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Après avoir passé seize ans à la tête de son pays, la chancelière allemande Angela Merkel a effectué une dernière visite d’adieu en France le 3 novembre pour rencontrer le président Emmanuel Macron à Beaune. A l’occasion de cette visite d’adieu, et le patrimoine étant à l’honneur, la chancelière a reçu en cadeau les fac-similés de deux documents d’exception, conservés aux Archives du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères : la Charte de Paris pour une nouvelle Europe (1990) et la lettre de l’Abbé de Saint-Pierre à Leibniz à propos de son projet de Paix perpétuelle (1715).

A l’occasion de sa dernière rencontre avec le Président de la République, la chancelière de la République fédérale d’Allemagne s’est vu remettre un facsimilé de la Charte de Paris et de la lettre de l’Abbé de saint Pierre à Leibniz autour de son projet de Paix perpétuelle !

L’Europe se libère de l’héritage du passé : Charte de Paris pour pour une nouvelle Europe. Adoptée par 34 pays le 21 novembre 1990
© Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères

S’appuyant sur les accords d’Helsinki (1975), qui ont permis le développement de mouvements d’opposition derrière le Rideau de fer, les pays européens, avec le concours des Etats-Unis et de l’URSS, s’entendent pour mettre fin à la Guerre froide. Lors d’un grand sommet réuni à Paris du 19 au 21 novembre 1990 par le président François Mitterrand, George H.W. Bush, Michael Gorbatchev, Margaret Tchatcher et Helmut Kohl signent la Charte de Paris pour une nouvelle Europe. Celle-ci prévoit la création d’une nouvelle institution, l’organisation pour la sécurité et la coopération (OSCE) destinée à mettre fin aux conflits armés et à promouvoir partout les institutions démocratiques, notamment les élections. Mise en place en 1995, elle œuvre aujourd’hui en particulier pour la fin des « conflits gelés » au Caucase.

Correspondance de Charles-Irénée Castel, abbé de Saint-Pierre, et de Gottfried Wilhelm Leibniz, à propos du Projet de paix perpétuelle publié en 1713 par l’abbé de Saint-Pierre et des Observations publiées sur ce projet par Leibniz en 1715.
1715-1716
- © Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères

Philosophe, théologien et savant, l’abbé de Saint-Pierre (1658-1743), qui participa, au service du cardinal de Polignac, à la négociation de la paix d’Utrecht (1713), publie en 1712, à Cologne, un Mémoire pour rendre la paix perpétuelle à l’Europe, puis, en 1713, un Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe, qui envisage la création d’une confédération munie d’un « Congrès ou Sénat perpétuel » ayant à approuver tout traité ou modification de territoire. Avant de publier son projet, l’abbé l’a notamment soumis à la lecture attentive de Leibniz, qui publie, en 1715, ses Observations sur le projet d’une paix perpétuelle de M. l’abbé de Saint-Pierre.
Dans son projet de lettre à Leibniz en date du 3 mars 1715 conservé aux Archives du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (FRMAE, 301QO/55, fol. 6), l’abbé de Saint-Pierre écrit notamment : « J’ai lu, Monsieur, avec beaucoup de plaisir, vos observations et la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire. Nos savants et nos beaux esprits à qui je les ai communiqués ont été fort aise de voir que ce grand génie d’Allemagne, que le fameux inventeur de la merveilleuse méthode du calcul différentiel pensât comme eux qu’il peut arriver telles conjonctures que l’on auroit tout lieu d’espérer un traité pour l’établissement d’un arbitrage entre les souverains d’Europe afin de maintenir entre eux une paix perpétuelle. »

Archives du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères,
La Courneuve, Acquisitions extraordinaires, 301QO/55.

Visite de la Chancelière de la République Fédérale d’Allemagne à Beaune le 3 novembre 2021 © Présidence de la République