Documents diplomatiques français, vol. 17, 1952 (1er janvier-31 décembre)

L’année 1952 est particulièrement intéressante par sa complexité et ses contradictions, de l’Europe à l’Indochine en passant par l’Afrique du Nord. En apparence, la France s’installe dans la guerre froide et, pour ce qui est de son point de vue l’essentiel, c’est-à-dire la liaison entre le problème soviétique et la question allemande, elle met au point une stratégie générale qui restera peu ou prou d’actualité jusqu’à la fin de la guerre froide : intégrer la RFA à l’Europe pour mieux résister à l’URSS, et en même temps compter discrètement sur cette dernière pour empêcher une éventuelle réunification de l’Allemagne. Tous les dirigeants de la IVe République souhaitent donc que Washington ne pousse pas la question du réarmement de l’Allemagne au point de compromettre les équilibres délicats de la diplomatie française. Le retentissant discours du Président de la République, Vincent Auriol, à l’occasion de l’inauguration du barrage de Donzère-Mondragon le 25 octobre, appelant les États-Unis à la prudence, exprimait une position largement partagée.

La collection Documents diplomatiques français se compose de huit séries. Ce volume s’insère dans la série 1944-1954, dirigée par Georges-Henri Soutou, membre de l’Institut et professeur émérite à Sorbonne Université. Il a été préparé par Étienne Santiard, professeur certifié, docteur en histoire, et Sylvain Wagnon-Charpy, professeur des universités, Université de Montpellier.