Journées révolutionnaires

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Cette seconde partie de l’exposition présente successivement les télégrammes rédigés par Maurice Paléologue, puis ceux de Joseph Noulens, ambassadeur de France à Pétrograd de 1917 à 1919, ainsi que les correspondances des consuls en poste et les articles de la presse relayant l’information.

Dès février, pillages, grèves et manifestations se succèdent. Rodzianko président de la Douma, alerte et supplie le tsar. Les monuments et bâtiments publics sont pillés et incendiés.

L’ambassade est un refuge d’où il est difficile de sortir, les fusillades sont intenses.

Le 12 mars, Maurice Paléologue notera dans son agenda ce simple mot : « Révolution ».

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La révolution de mars 1917 racontée et illustrée par Louis de Robien,
attaché d’ambassade en Russie de 1917 à 1918.
Le Monde illustré. 28 juin 1919

Dans son télégramme du 20 mars au soir, Maurice Paléologue établit un parallèle avec la Révolution française. Le tsar Nicolas II est devenu le citoyen Nicolas Romanov. L’atmosphère générale décrite est celle qui prédominait lors du retour de Varennes de Louis XVI.

Fin mars, la famille impériale est arrêtée. Les conditions de sa détention vont se dégrader inéluctablement.

Le gouvernement provisoire dirigé par Kerenski a grand peine à ramener le calme et les autorités se délitent.

Jules Cambon, alors secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, rédige un rapport en date du 1er octobre 1917 sur la situation politique, économique et militaire en Russie.

Si l’anarchie règne de la campagne à la ville, de l’administration à l’armée, il attire néanmoins l’attention sur les ressources immenses de la Russie.

Une autre analyse politique semble corroborer l’analyse de Jules Cambon. Le 5 novembre 1917, un membre du soviet des ouvriers et soldats affirme dans une note qu’il adresse au Comité que le parti des bolcheviques mène le pays à la ruine : « Notre masse est insuffisamment éclairée, nous n’avons pas d’hommes d’étude nous ne pouvons même pas envoyer un ambassadeur, nous manquons partout d’intellectuels. Ingénieurs, docteurs, professeurs, avocats… sont tous des cadets et tous ces messieurs sont contre le soviet des députés ouvriers et soldats. »

Joseph Noulens, nommé ambassadeur de Pétrograd à la suite de Maurice Paléologue souligne dans un télégramme du 7 novembre, la situation particulièrement grave dont il est le témoin. Les communications télégraphiques sont coupées, les arrestations et exécutions se poursuivent.

Le 10 novembre 1917, Léon Trotsky adresse une lettre aux ambassadeurs, publiée dans Le Journal de Russie. Il présente Lénine comme le chef du gouvernement bolchevique et se présente lui-même comme le commissaire du peuple aux Affaires étrangères.

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Note du gouvernement bolchevik aux ambassadeurs.
Journal de Russie. Extrait. 10 novembre 1917

Voir aussi
La révolution russe. Le Monde illustré, 28 juin 1919.
La révolution de mars 1917, racontée et illustrée par Louis de Robien, attaché d’ambassade en Russie, de 1917 à 1918.