Un agent à travers le monde : Maurice Le Roux de Villers (1839- ?)

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Album comique des Affaires étrangères. s.l. : s.n., 1869. Bibliothèque, Rés. D 22 bis (folio 40). Archives diplomatiques.

Maurice Charles Frédéric Le Roux de Villers est né le 27 septembre 1839. Bachelier ès lettres et ès sciences, maîtrisant l’anglais et l’allemand, il est également licencié en droit. Le 11 janvier 1860, son oncle Alfred Le Roux (banquier, député de Vendée, futur vice-président du Corps législatif, ministre de l’Agriculture et du Commerce) écrit au ministre des Affaires étrangères pour proposer la candidature de son neveu à un poste d’attaché non payé.

Il est alors affecté successivement à la direction des Archives, le 21 janvier 1860, puis à la direction politique, le 1er septembre 1862. Pendant ses congés, il entreprend différents voyages qui le mènent en Angleterre, en Allemagne, en Italie, au Danemark, en Suède, en Norvège, en Corse et deux fois en Afrique.

A l’étranger, sa carrière connaît quelques vicissitudes (Personnel, 1e série, dossier 2582). Par décret du 7 août 1869, il est nommé à Pékin sans pouvoir rejoindre ce poste puisqu’il est « détourné [de cette destination] pour être attaché à la légation du Japon », à Yokohama. Il n’y reste que quelques semaines puisqu’il est rapatrié, pour raison de santé, au début de l’année 1870.

Alfred Le Roux intervient le 19 mai 1870 afin qu’il obtienne une affectation à Bade ou Vienne. A l’été, il est finalement nommé à Constantinople où il ne reste guère. Il demande un congé à l’été suivant pour rentrer en France où il demeurera plusieurs mois. En avril 1872, on lui signifie de regagner son poste dans le courant du mois suivant. Il est finalement nommé en décembre 1872, secrétaire de 3e classe, à la légation de France à La Haye. Il ne semble pas avoir rejoint cette nouvelle affectation.

Une lettre non signée semble indiquer que son père, qui a occupé les fonctions de consul général de Suède et de Norvège à Paris, a été au cœur d’un différend avec l’Impératrice Eugénie, qui a pu, par la suite, bloquer la carrière de son fils. « En 1863, M. Jules Le Roux, [père de Maurice] eut le courage de défendre contre l’Impératrice des droits de vue qu’il s’était réservés, en lui vendant le jardin de son hôtel, pour agrandir l’hôtel d’Albe.

Sous le régime impérial, M. Jules Le Roux de Villers devait perdre un procès, dont l’issue eut quelques retentissements dans l’opinion publique. Mais ce procès fit surtout grand tort à la carrière diplomatique de son fils. Vingt-deux collègues de ce jeune attaché à la direction politique furent nommés secrétaires, avant lui, au mépris de ses droits d’ancienneté.

Pour conquérir son grade, M. Maurice Le Roux de Villers fut réduit à demander un poste peu désirable, un de ceux auxquels jamais, un attaché ancien n’est envoyé, celui du Japon. Sa santé ne lui permit pas d’y rester longtemps et, renvoyé d’urgence en Europe, depuis le mois de juillet [1870] il est à Constantinople, remplissant (les fonctions de 1er et 2ème secrétaire d’ambassade). En raison de ce qui précède, M. Jules Le Roux s’adresse à la justice de Monsieur le ministre des Affaires étrangères, pour réparer le tort fait à la carrière de son fils et le nommer « 2e secrétaire dans le plus prochain mouvement ».

La dernière pièce versée à son dossier personnel est une lettre, datée du 12 juin 1874, de la direction politique l’informant de sa nomination le 9 juin précédent au grade de secrétaire de seconde classe hors cadre. Le rédacteur lui précise : « je serais heureux de pouvoir plus tard faciliter votre rentrée dans un service actif ».

Nous le perdons de vue après ce courrier et ignorons ce qu’il advînt de lui.

N’hésitez donc pas à nous transmettre des informations pour compléter cette étude.