Trafic d’enfants et adoption internationale

Partager

Le terme de trafic, toujours associé à celui de marchandises, est désormais lié à celui d’enfant. On considère qu’il y a trafic d’enfant dès qu’un acte illégal, attentatoire à son état, est commis en vue du transfert de l’enfant d’une personne ou d’une institution à une autre.

Les méthodes employées pour se procurer des enfants reposent soit sur la volonté des "cocontractants", soit sur la violence. Ce sont :

L’achat : les enfants peuvent être achetés pour quelques dollars par des rabatteuses à leurs parents et revendus de 10.000 à 30.000 dollars ou plus encore, le prix dépendant de l’âge, du sexe, de la couleur des yeux de l’enfant, de son état de santé … La pratique de la vente d’enfants par les parents eux-mêmes peut encore exister aujourd’hui ;
l’obtention d’un consentement par la fraude - en faisant croire à des parents illettrés que leurs enfants vont partir pour étudier à l’étranger ou y être soignés - ou en exerçant une forte pression sur de très jeunes mères en détresse ;
l’enlèvement d’enfants dans des lieux publics, ou même arrachés aux bras de leur mère pendant l’arrêt à des feux tricolores par des hommes en moto ; mais aussi, dans des maternités des quartiers pauvres, vols de bébés au teint clair et aux yeux verts ou bleus et enlèvements d’enfants à des mères, accouchées par césarienne très souvent (afin qu’elles ne voient pas leur enfant, qui naîtra ainsi pour ses acheteurs à la date promise), à qui le personnel hospitalier, de concert avec des intermédiaires, ou intermédiaire lui-même dans un trafic, déclarera que le bébé est mort-né ou n’a pas survécu.
Ces diverses formes de rapt ont été recensées en Amérique Latine, en Europe et en Asie.
Les différentes méthodes peuvent se combiner entre elles et se conjuguer avec une falsification de l’état civil de l’enfant. En effet, après avoir enlevé un nouveau-né qui n’a pas encore d’identité, une rabatteuse peut faire une fausse déclaration de naissance puis se présenter devant un notaire en tant que " vraie mère " de l’enfant et donner ainsi son consentement à l’adoption.

Pour obtenir des informations plus précises sur ce sujet, on peut se référer à l’article de Brigitte TRILLAT et Sylvia NABINGER, Adoption internationale et trafic d’enfants : mythes et réalités, Revue Internationale de Police Criminelle (INTERPOL), janvier-février 1991.