Influence du réchauffement climatique sur l’augmentation des maladies transmises par les tiques

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Slovaquie

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Slovaquie | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
29 juillet 2015

A l’heure où les beaux jours reviennent, les tiques font parler d’elles. Les pouvoirs publics Slovaques s’inquiètent de la prolifération des tiques dans des zones d’altitude, paradis de l’écotourisme en Slovaquie, jusqu’à lors épargnées par ces parasites.

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Tique | Crédits : ristoo

• Encéphalite à tiques

L’encéphalite à tiques (TBE) est une maladie causée par un virus qui se transmet presque toujours par la morsure d’une tique infectée, notamment par les Ixodes ricinus en Europe Centrale. Habituellement bénigne, cette maladie peut conduire à une méningite ou une paralysie, voir même à la mort dans les cas les plus graves non traités à temps. Selon Maria Avdicova du Bureau Régional de la Santé Publique à Banska Bystrica, « les tiques sont présentes dans les hautes herbes et la végétation basse que l’on trouve dans les prairies, à la lisière des forêts mais aussi dans les parcs et les jardins urbains. Elles sont présentes toute l’année mais ne deviennent actives qu’à des températures dépassants les 8 degrés Celsius. Par conséquent, la saison des tiques commence à partir du début du printemps et dure jusqu’au premières gelées d’automne. »

Les épidémiologistes du monde entier ont recensés une multiplication du nombre de cas d’encéphalites à tiques depuis 40 ans dans la plupart des pays infestés. Les spécialistes associent cette augmentation à une exposition accrue des Hommes aux tiques. Elle peut être due à des facteurs environnementaux. Une modification des conditions climatiques peut ainsi créer des conditions de vie et de reproduction plus favorables aux tiques et conduire à une recrudescence des encéphalites. Il peut également s’agir de facteurs socioéconomiques. L’augmentation de la part des activités extérieures de détente et de loisir engendre une exposition accrue à ces parasites. Les campagnes de vaccination ou de sensibilisation sont autant d’actions préventives nécessaires pour diminuer le nombre de personnes infectées.

• Déplacement en altitude sous l’effet du réchauffement climatique

Les scientifiques ont observés une expansion de la répartition géographique et temporelle des tiques. Autrement dit, ces parasites envahissent des territoires de plus en plus grands et sont actifs de plus en plus tôt. Les chercheurs s’accordent à dire que le réchauffement climatique a une influence directe sur la prolifération des tiques. [1]

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Montagne des Hautes Tatras, Slovaquie | Crédits : martinm308

Depuis 1980, les spécialistes slovaques observent une augmentation des cas d’encéphalite à tiques dans les régions de basses montagnes où cette maladie n’était jusqu’à lors pas présente. L’étude Dukan & all. (2010) révèle un taux d’ascension moyen des tiques de 5,32 mètres par an en Slovaquie entre 1980 et 2004. Dans cette étude, les scientifiques précisent que la hausse spectaculaire du nombre de cas d’encéphalites au-dessus de 400 m d’altitude (par rapport au niveau de la mer) entre 1980-1984 (2 cas) et 2000-2004 (35 cas) est trop grande pour être expliqué seulement par des facteurs socio-économiques, tels que des modifications dans l’utilisation des terres notamment. D’autres études tchèques et autrichiennes confirment cette tendance pour l’Europe Centrale. [2-3]

Plus récemment, le docteur Branislav Petko, directeur de l’Institut de Parasitologie de l’Académie Slovaque des Sciences, indique qu’ « le réchauffement climatique favorise l’installation des tiques dans les régions de montagnes. Nous avons recensé des tiques à plus de 1300 mètres d’altitude dans les Hautes Tatras. Le record est aujourd’hui de 1460 mètres sur la crête de la Grande Fatra ».

Pour autant, M. Petko ajoute que « le déplacement des tiques ne constitue pas une raison de paniquer. Nous devons faire preuve de précaution et utiliser des produits répulsifs pour protéger notre peau et celle de nos animaux de compagnie de l’agression de tiques. La vaccination contre l’encéphalite à tiques est vivement recommandée. »

Sources :

Pour plus d’informations, contacts :

Rédacteur(s) :

Marie-Flore Michel - Chargée de mission scientifique et COP 21 - marie-flore.michel[a]diplomatie.gouv.fr