« Rencontres des Sciences et de la Technologie 2017 » au Portugal.

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Portugal

Rapport
Portugal | Politiques de recherche, technologiques et universitaires
14 septembre 2017

4.000 participants, plus de 400 interventions de scientifiques, autour d’une trentaine de thématiques, ainsi que l’a précisé en ouverture Luís Magalhães, ancien président de la Fondation pour la Science et la Technologie (1997-2002 et commissaire de l’événement, voilà comment l’on peut quantifier et résumer les Rencontres qui se sont tenues au Centre des Congrès de Lisbonne entre le 3 et 5 juillet 2017. Cet événement, qui a connu 4 éditions entre 2007 et 2010, a repris son cours en 2016, après une interruption, pour continuer cette année plus fort que jamais.

L’édition 2017 a été également l’occasion de célébrer les 20 ans de la Fondation pour la Science et la Technologie ainsi que les 50 ans du Comité National pour la Recherche Scientifique et Technologique (respectivement FCT et JNICT de leurs acronymes portugais). Elle a donné lieu par ailleurs au lancement du Plan National pour la Science, la Technologie et l’Innovation 2017-2020, à l’initiative du gouvernement, dans l’optique de propulser le Portugal au top européen. Encadré par Ciência Viva, organisme de divulgation scientifique, qui collabore notamment avec Universcience en France, l’événement a reçu évidemment le soutien du Ministère de la Science, de la Technologie et de l’Enseignement Supérieur.

L’occasion donc pour Manuel Heitor, l’actuel Ministre, de faire le point des perspectives à moyen terme du Portugal au sein du marché international, tout en défendant l’importance de la science en matière de gestion et de prévention des grands risques publics et naturels (rappelons que le weekend du 17 juin 2017, un incendie a fait 62 victimes et une centaine de blessés au Portugal, sans compter les dégâts matériels évalués à des dizaines de millions d’euros).

Cette année, pour la première fois, un pays a été invité : l’Inde. Sa présence est l’occasion de promouvoir les partenariats de recherche entre les deux pays, allant des profondeurs de l’océan aux satellites en orbite. En effet, le Portugal souhaite lancer prochainement son projet de Centre International de Recherches de l’Atlantique aux Açores (connu sous le nom de : AIR Center), pour lequel le pays a fait appel à la coopération internationale et auquel l’Inde a répondu favorablement. Ce centre de recherche portera sur l’espace, les océans, mais aussi le climat, l’atmosphère et la gestion de l’énergie.

Le Portugal et l’Inde entretiennent déjà d’excellentes relations de coopération scientifique, par exemple à travers l’Institut National Océanographique, laboratoire situé à Goa. Entre 2017 et 2019 on dénombre pas moins de 15 projets de recherche en collaboration, cofinancés par les deux pays. Par ailleurs, l’alliance spatiale Inde-Portugal vise également la conception de nano-satellites et le développement portugais en termes de lancement spatial.

L’espace a représenté le thème le plus exploré lors des Rencontres, notamment du fait du programme de stratégie nationale « Portugal Espace 2030 », dont l’une des mesures est la création de l’Agence spatiale portugaise, considérée par Manuel Heitor comme « un modèle expérimental pouvant être l’agence de demain ». Celle-ci devrait être créée d’ici à la fin de l’année 2018.

Le ministre a également expliqué que, dans ce domaine, le Portugal s’orientait vers 3 axes de développement. Le premier est la stimulation à l’exploration et l’exploitation de données et signaux spatiaux, qui comptent déjà divers projets pilotes dans des domaines allant de la pêche à la défense. Le second axe est la dynamisation de la création de données, notamment au travers des diverses agences spatiales internationales. Enfin, le dernier axe vise à développer la recherche et la culture scientifiques.
Il convient de rappeler également que le développement de la recherche spatiale au Portugal a pris son essor avec l’adhésion du pays à l’Agence Spatiale Européenne (ESA de son acronyme anglais) à la fin des années 2000, contribuant ainsi en 2015 à hauteur de 16,7 millions d’Euro (soit 0.5% du budget de l’ESA). Le retour géographique a été de 103% pour le Portugal en 2014 ce qui veut dire que 1€ investi dans l’ESA rapporte 2 € au Portugal.

Avec l’avènement du « Nouvel Espace » (« New Space » en opposition à la notion d’ »Ancien Espace » ou « Old Space »), notion impliquant un lancement et une mise en orbite de satellites à moindre coût et abaissant de fait les barrières à l’entrée de la zone d’exploitation spatiale, on observe depuis quelques années la création de nouveaux marchés sur lesquels le Portugal est en effet compétitif ou souhaite l’être. Certaines entreprises portugaises sont en effet déjà sur ce marché, comme Tekever ou Deimos Engenharia qui figuraient parmi les intervenants de l’une des sessions consacrées au lancement de satellites.

A l’issue de la cérémonie d’ouverture, les journées étaient dédiées à des débats, des présentations de recherches animées par des scientifiques majoritairement portugais et touchant à de nombreuses thématiques comme la biochimie, les projets spatiaux, l’architecture, l’exploration marine, ou l’urbanisation moderne. Les sessions, compte tenu de leur nombre, ses déroulaient en parallèle, généralement 6 à 8 par créneau horaire. Elles étaient riches d’informations sur les projets innovants menés au Portugal. Des stands étaient par ailleurs en place, destinés à promouvoir entreprises et universités locales.

Sources :

Rédacteur : Amaury HOCQUET, Chargé de coopération scientifique à l’Institut Français du Portugal