Commémoration des 30 ans des premières journées de la science et de la technologie au Portugal.

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Portugal

Rapport
Portugal | Politiques de recherche, technologiques et universitaires | Horizon 2020 : innovations et progrès techniques
26 mai 2017

Le 11 mai, une conférence s’est déroulée à Lisbonne pour célébrer les 30 ans des journées de la science et de la technologie, avec les interventions du Premier Ministre António Costa, ainsi que le Ministre des Sciences, de la Technologie, et de l’Enseignement Supérieur, Manuel Heitor qui ont revisité ces 3 dernières décennies et envisagé le futur.

En Mai 1987, José Mariano Gago organisait les premières Journées Nationales de Recherches Scientifiques et Technologiques au Forum Picoas. Il était alors président du Conseil national de la science et la technologie (JNICT de son acronyme portugais) qui engendra l’actuelle Fondation pour la Science et la Technologie (FCT), principal organisme de financement public du système scientifique portugais.

C’est donc au Forum Picoas, le 11 mai 2017 à Lisbonne, que se sont retrouvés de nombreuses personnalités scientifiques et politiques afin de présenter l’avenir de la Science au Portugal, notamment en matière d’investissement dans la recherche et développement (R&D). Celui-ci représente à l’heure actuelle 1.28% du PIB local, et l’objectif pour 2020 selon António Costa serait de lui faire passer la barre des 2.7%.

Lors de cette conférence, Manuel Heitor a ouvert la commémoration en retraçant l’évolution du Portugal en matière de R&D sur les 30 dernières années. En outre, il a rappelé la nécessité de rapprocher les institutions publiques et privées, notamment les universités et les entreprises, afin d’améliorer la compétitivité du pays à l’échelle internationale. C’est notamment ce que vise le développement du projet Interface dont il a déjà été question dans un autre bulletin de veille, mis en place en février dernier. Le Ministre a également constaté l’impact positif de « Ciência Viva », réseau de centres interactifs de divulgation scientifique, créé en 1997, et vecteur d’intégration de la science dans la société.

Il a également montré ses inquiétudes vis-à-vis du nombre de portugais âgés de 25 à 54 ans ayant suivi un parcours de l’enseignement supérieur, qui, bien qu’ayant connu une croissance significative au long des 40 dernières années, reste toutefois à bonne distance de la moyenne européenne, fossé qu’il estime nécessaire de combler. A noter toutefois le progrès en la matière : 274 docteurs reconnus en 1987, contre 2668 en 2013. De même, en 1986, les scientifiques impliqués dans la recherche à temps complet étaient 5722, contre près de 40 000 aujourd’hui, comme le résumait Carlos Salema, président de l’Institut des Télécommunications, « il y a 30 ans le monde scientifique portugais était un désert, maintenant devenu une jungle luxuriante ».

A partir de ces constats, Manuel Heitor a ainsi indiqué vouloir créer plus d’emploi scientifique dans le pays, et stimuler l’ambition collective des Portugais afin d’entraîner le pays vers une véritable société basée sur la connaissance. Il a également conclu sur l’importance du développement des aptitudes digitales au sein du pays, afin de le maintenir compétitif dans un monde toujours plus connecté.

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30 ans des Journées de la Science et de la Technologie Source : publico.pt

C’est d’ailleurs ce qu’a confirmé le Premier Ministre António Costa, reconnaissant l’impact de la recherche scientifique dans le développement social et économique du pays. Il a ainsi ajouté, qu’après avoir développé de manière exponentielle le nombre de docteurs et chercheurs, de même que le niveau de production scientifique, le plus grand défi est maintenant de démocratiser l’accès à la connaissance, considéré comme un « Bien immatériel de la citoyenneté » par la professeure émérite de Porto, Maria de Sousa, également invitée lors de cette journée.

De manière générale, le discours des intervenants était unanime sur deux aspects : Un énorme progrès du pays en termes de production scientifique, néanmoins, à améliorer pour s’assurer d’une compétitivité internationale dans un avenir très proche.

Plus d’informations :

Rédacteur : Amaury HOCQUET, Chargé de coopération scientifique à l’Institut Français du Portugal amaury.hocquet[at]ifp-lisboa.com – IFP