Une preuve de restauration de la fonction visuelle grâce aux cellules iPS chez des souris en dernier stade de dégénérescence rétinienne

Partager
Japon

Japon | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
13 janvier 2017

Une équipe du RIKEN Center for Developmental Biology vient de mettre clairement en évidence les bénéfices fonctionnels apportés par la transplantation de tissu rétinien dérivé de cellules iPS chez des souris en dernier stade de dégénérescence rétinienne.

Encore aujourd’hui, aucun traitement curatif n’existe pour les patients présentant un stade avancé de maladies de la rétine telles que la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ou la rétinite pigmentaire. Une perte irréversible d’une partie de la fonction visuelle voire l’aveuglement sont in fine le sort auquel doivent se résoudre les patients touchés par ces pathologies. Seules quelques thérapies permettent de limiter la progression de la DMLA, mais lorsque celle-ci n’est pas encore à un stade trop avancé.

L’équipe du Prof Takahashi du RIKEN Center for Developmental Biology vient d’apporter de nouvelles preuves pour comprendre comment des tissus rétiniens dérivés des cellules iPS, implantés chez des souris atteintes de ces différentes pathologies, sont capables de se développer en photorécepteurs matures mais surtout d’être parfaitement fonctionnels. En effet, chez 50% des souris présentant un stage avancé de dégénérescence rétinienne, la transplantation de tissu rétinien dérivé de cellules iPS a permis de restaurer une fonction visuelle.

Les chercheurs ont clairement réussi à mettre en évidence la présence de connexions entre les cellules implantées et celles avoisinantes ainsi que leur capacité à répondre aux stimuli lumineux et à transmettre le signal jusqu’au cerveau, propriété même des photorécepteurs. C’est à l’aide d’un micro-électrorétinogramme ex vivo que ces réponses ont été mesurées et que l’apport de cette transplantation a été caractérisé sur le plan fonctionnel.

Après quelques études complémentaires, les auteurs de l’étude ont annoncé que des essais cliniques chez l’homme pourront démarrer avec l’espoir d’observer des résultats similaires concernant l’amélioration de la fonction visuelle.

Toutefois, la rétine humaine ayant besoin de plus de temps que celle murine pour se doter de photorécepteurs matures, cinq à six mois d’attente seront nécessaires après la transplantation avant d’observer des premiers résultats sur la fonctionnalité de cette technique chez l’Homme.

Source : Mandai M, et al. iPSC-Derived Retina Transplants Improve Vision in rd1 End-Stage Retinal-Degeneration Mice. Stem Cell Reports. January 2017.

Rédaction : Thibaut Dutruel, ch.mission.sdv chez ambafrance-jp.fr