La vulnérabilité contagieuse des bactéries

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Israël

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Israël | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
30 janvier 2017

Il est connu que certaines bactéries sont résistantes aux antibiotiques, et que cette résistance peut se transmettre d’une bactérie à l’autre. A côté des antibiotiques, les autres ennemis des bactéries sont les bactériophages, des virus qui s’attaquent spécifiquement aux bactéries. Des chercheurs de l’Université hébraïque de Jérusalem viennent de découvrir que la sensibilité des bactéries aux phages est contagieuse.

Les recherches sur les phages, menées depuis le début du vingtième siècle, ont pris une signification clinique importante ces dernières années du fait de l’augmentation des résistances bactériennes aux antibiotiques. Le traitement des infections par des bactériophages représente dans certains cas le dernier espoir de cure. Par ailleurs, les bactériophages sont souvent plus abondants que les bactéries et ont un rôle important dans l’équilibre des communautés bactériennes.

Le travail réalisé par Elhanan Tzipilevich, sous la houlette du Pr. Sigal Ben-Yehuda, montre pour la première fois comment une bactérie résistante à un phage donné lui devient sensible après co-culture avec une bactérie vulnérable. Considérons une bactérie qui possède à sa surface un récepteur spécifique à un phage donné (représentée en bleu dans l’image ci-dessous) : cette bactérie est susceptible d’être infectée. Sa voisine (en rouge), qui ne possède pas ce récepteur, est quant à elle résistante à l’infection. La première bactérie peut alors transférer le récepteur à l’intérieur de vésicules membranaires à sa congénère, qui en intégrant cette portion de membrane exogène, acquerra le récepteur et deviendra vulnérable à son tour.

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Transmission de récepteurs aux phages entre deux communautés bactériennes [1]

Cette étude pointe un nouvel élément à prendre en compte dans les thérapies utilisant des phages. En effet, les phages utilisés sont spécifiques aux bactéries pathogènes, de façon à éliminer uniquement celles-ci. Si la susceptibilité aux phages peut se transmettre, cela implique la nécessité de surveiller l’évolution de la flore saine durant le traitement pour détecter d’éventuels effets secondaires.

Sources :

Rédacteur : Tirtsa Ackermann, doctorante à l’Université hébraïque de Jérusalem