Bioinvasion en Méditerranée

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Israël | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
2 mars 2017

Le canal de Suez est un des couloirs de commerce les plus importants au monde et a été agrandi en 2015. Cet agrandissement n’a pas été bénéfique pour la faune et la flore marine car il a facilité l’invasion du bassin méditerranéen par des espèces non indigènes en provenance de la mer Rouge.

D’après le Pr. Bella Galil de l’Université de Tel Aviv, auteur principale d’une étude publiée il y a un mois sur le sujet, la Méditerranée est le bassin qui souffre le plus d’invasions à l’échelle du globe. Le nombre d’espèces non-indigènes y a énormément augmenté depuis 1970. On y compte aujourd’hui 750 espèces pluricellulaires exogènes. Ce nombre, record parmi les mers européennes, est directement lié à l’existence du canal de Suez. Toujours d’après le Pr Galil, cet état de fait génère des inquiétudes quant aux espèces indigènes, à leurs habitats et leurs écosystèmes. D’autant plus que cette question vient s’ajouter à celle des dégâts générés par l’homme, comme la pollution et la pêche excessive.

Les mesures prises jusqu’à présent sont loin d’être suffisantes. Les aires marines protégées à l’est de la Méditerranée sont de réels "hot spots" de bio-invasion. Par exemples, des populations d’algues ont été décimées par des poissons herbivores venus de la mer Rouge et une moule de la même provenance a remplacé une espèce indigène sur la côte israélienne, formant à présent des tapis quasiment mono-spécifiques.

Les auteurs de ce travail, armés d’un siècle de documentation sur les bio-invasions en Méditerranée, ont dirigé une discussion sur le sujet en Italie en 2016 qui a donné lieu à la "déclaration de Ischia". Celle-ci a été approuvée par EuroMarine, un réseau de 73 institutions et universités fondé par l’Union Européenne, et donne l’espoir de mettre en place une gestion plus efficace des bio-invasions marines.

Rédacteur : Tirtsa Ackermann, doctorante à l’Université hébraïque de Jérusalem
Sources : https://english.tau.ac.il/news/bioinvasion_causes_damage_mediterranean