Des plate-formes nucléaires flottantes chinoises pour 2019

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16 février 2017

Après la création en 2014 d’un Centre national de recherche baptisé « 719 », ayant pour objectif le développement de centrales nucléaires maritimes, la China Shipbuilding Industry Corporation (CSIC) a annoncé le 24 janvier 2017 la conception de sa toute première plate-forme nucléaire flottante.

Selon la China National Nuclear Corporation, partenaire de la CSIC dans ce projet, la construction de la plate-forme nucléaire flottante devrait être terminée d’ici 2018 et opérationnelle en 2019. Le navire embarquera une version adaptée d’un réacteur ACP 100 tout juste terminé, d’une puissance de 100 à 150 MW.

La CSIC a également signé un accord de coopération avec le China General Nuclear Power Group, rival de la China National Nuclear Corporation, afin de développer un équipement semblable d’ici 2020. Le navire sera pour ce projet équipé d’un réacteur ACPR 50S d’une puissance de 200 MW.

Une plate-forme nucléaire flottante est un navire équipé de réacteurs nucléaires, conçu pour alimenter en électricité les plateformes de forage gazières et pétrolières, mais également des îles et zones côtières, en fournissant par exemple l’énergie nécessaire à des opérations de désalinisation de l’eau. Ainsi les deux premiers navires devraient permettre d’apporter de l’électricité aux îles artificielles en mer de Chine méridionale, dans les zones reculées des Spratly et des Paracelse.

La construction de ces plate-formes s’inscrit également dans la volonté de la Chine d’accroitre la capacité du parc nucléaire chinois, mais également de développer les projets de recherche maritime et les technologies nécessaires à l’exploration des régions polaires (brise-glace à propulsion nucléaire par exemple).

Dans ce cadre la CSIC a également annoncé avoir entamé la conception d’un submersible habité qui sera capable d’atteindre une profondeur de 4 500 mètres. Ce projet, prioritaire pour 2017, donne suite à la fabrication en 2012 du premier submersible habité chinois destiné à l’exploration en eaux profondes, le Jiaolong. Ce submersible avait à l’époque établi un nouveau record en Chine en parvenant à atteindre une profondeur de 7 062 mètres dans la fosse des Mariannes (océan Pacifique), permettant ainsi de mener des activités de recherche et d’exploration dans 99,8% des fonds marins dans le monde.

En attendant la finalisation du nouveau projet, une filiale de la CSIC construit actuellement un vaisseau-mère pour le Jiaolong, qui devrait être mis en service en mars 2019.

Sources

http://www.ecns.cn/business/2017/01-24/243045.shtml
http://www.ecns.cn/2017/01-23/242966.shtml
http://www.globaltimes.cn/content/1030111.shtml

Rédacteur

Alexandra MAZARD : alexandra.mazard[a]diplomatie.gouv.fr