Système immunitaire des plantes & agents pathogènes

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Canada | Agronomie et alimentation
24 janvier 2017

Un chercheur de Queen’s University en Ontario publie une nouvelle étude sur la façon dont les plantes "désactivent" la réponse immunitaire après avoir été confrontées à des agents pathogènes

Une nouvelle étude, publiée dans la revue Science, révèle un moyen jusqu’alors inconnu par lequel les plantes sont capables de réguler la réponse de leur système immunitaire face à des agents pathogènes. Un groupe de petits peptides, appelés RALF (Rapid ALkalinization Factors), atténue la signalisation immunitaire - empêchant une nouvelle réponse une fois l’infection gérée par le système immunitaire de la plante. La découverte pourrait ouvrir la voie à l’amélioration du système immunitaire des cultures vivrières, ce qui aurait un impact considérable sur la sécurité alimentaire.

L’étude, co-rédigée par un chercheur en biologie végétale de Queen’s University en Ontario, Jacqueline Monaghan, examine comment les systèmes immunitaires des plantes fonctionnent pour répondre aux menaces, ainsi que la façon dont les plantes régulent leurs réponses pathogènes pour éviter les impacts négatifs sur leur croissance et leur développement.

« La plupart des gens connaissent leur propre système immunitaire et leur fonctionnement, mais nous ne considérons pas souvent le système immunitaire d’autres organismes », explique le Dr Monaghan, qui a participé à l’étude alors qu’elle était chercheur postdoctoral au Laboratoire de Sainsbury. « Les réponses immunitaires doivent être« désactivées »une fois la menace éliminée - autrement, il peut y avoir des effets négatifs sur l’organisme. Chez l’homme, cela peut entraîner des troubles auto-immunes. Chez les plantes, nous constatons un retard de croissance et d’autres effets négatifs ».

Le Dr Monaghan et ses collègues ont mesuré cette réponse en recherchant d’abord la production d’espèces réactives à l’’oxygène (ROS) - composés chimiques réactifs - produites dans des plantes exposées à des molécules connues pour susciter une réponse immunitaire. Les plantes ont également été infectées par divers agents pathogènes et la réponse immunitaire a été surveillée. Les tests génétiques ont permis aux chercheurs d’identifier un certain nombre de gènes qui sont importants pour ces réponses immunitaires. Les résultats de l’étude permettent une meilleure compréhension de la manière dont les plantes combattent les maladies – et pourrait servir de base à la recherche future pour améliorer la réponse immunitaire et les rendements des cultures vivrières.

« Si vous augmentez l’immunité dans les cultures, vous obtenez une diminution de rendement – les plantes peuvent devenir rabougries, prêtes en permanence à combattre une infection, plutôt que de croître. Nous devons comprendre cet équilibre afin d’améliorer la réponse immunitaire dans les cultures, sans ces effets négatifs ».

En savoir plus :
Article original publié dans Science, 20 janvier 2017- Vol. 355, Issue 6322, pp. 287-289
The receptor kinase FER is a RALF-regulated scaffold controlling plant immune signaling
http://science.sciencemag.org/content/355/6322/287
DOI : 10.1126/science.aal2541

Source :
Gazette de Queen’s University- 19 janvier 2017
http://www.queensu.ca/gazette/media/news-release-queens-researcher-publishes-new-findings-how-plants-turn-immune-response-after

Rédacteur :
Armelle Chataigner-Guidez, Assistante du conseiller pour la science & la technologie, Ambassade de France au Canada- armelle.chataigner-guidez[a]diplomatie