Nouvelle étude sur l’impact du changement climatique sur les ours polaires

Partager
Canada

Actualité
Canada | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
23 décembre 2016

Les chercheurs de l’Université de Queen’s en Ontario reçoivent des fonds pour un projet de grande envergure combinant connaissances écologiques traditionnelles autochtones et génomique de pointe pour suivre l’impact du changement climatique sur les ours polaires.

Stephen C. Lougheed, Peter Van Coeverden de Groot (biologie) et Graham Whitelaw (études environnementales) ont reçu 9,5 millions de dollars en contributions totales en espèces et en nature - y compris 2,4 millions de dollars de l’appel d’offre : projets de recherche appliquée à grande échelle de Génome Canada – pour surveiller l’impact des changements environnementaux sur les ours polaires. Le projet, intitulé BEARWATCH, combinera la génomique de pointe et les connaissances écologiques traditionnelles indigènes (TEK) pour développer un moyen non invasif de suivi de la réponse des ours polaires au changement climatique.

« L’ours polaire est un animal emblématique qui a vu son habitat et son écologie fortement touchés par le changement climatique », déclare le Pr Lougheed, chercheur principal du projet. « Grâce au travail non-invasif que nous avons réalisé au cours de la dernière décennie avec nos collègues de l’organisation « Hunter and Trapper » (HTO) à Gjoa Haven au Nunavut, nous avons considéré ce financement comme une occasion exceptionnelle de travailler avec les Inuits de l’Arctique pour obtenir, au travers du suivi des ours polaires, des informations plus éclairées sur la façon dont le changement climatique affecte la région ».

La principale méthode actuelle de surveillance des ours polaires est le recensement aérien des populations tous les 10 à 15 ans. Ce nouveau rojet permet une surveillance à grande échelle et en temps réel des ours polaires à travers l’ensemble de l’Arctique canadien. L’équipe développera une boîte à outils qui peut être utilisée pour suivre les ours individuels à travers les cellules épithéliales qui sortent de leur intestin pendant la défécation. En analysant ces cellules et les excréments d’ours, les chercheurs peuvent recueillir des informations sur leur santé, leur alimentation récente, les contaminants auxquels ils ont été exposés et leur reproduction. Les chercheurs espèrent élaborer une image pancanadienne de la santé des ours polaires et de la diversité génétique afin de servir de point de référence pour mesurer les impacts futurs du changement climatique.

« Nous pourrions attraper un seul ours plusieurs fois sur plusieurs années ou localités distinctes. Nous serons donc en mesure d’évaluer les changements dans leur santé et leur alimentation », explique le Pr Lougheed. « Par exemple, nous pouvons dire ce qu’il a mangé récemment - s’il est sorti dans la glace de mer manger des phoques, ou manger des proies terrestres ou des fruits de certaines plantes arctiques. Nous serons également en mesure de suivre les ours au fil du temps et d’obtenir des informations sur leurs mouvements. »

Etant donné le degré auquel les peuples autochtones locaux sont touchés par le changement climatique dans le Nord et l’importance de l’ours polaire dans la culture inuite, le Dr Lougheed souligne l’importance d’inclure leurs points de vue et de s’assurer qu’ils jouent un rôle actif dans cette recherche.

« De plus en plus, les peuples du Nord veulent des moyens non-invasifs de suivre la faune, ce que nous essayons de faire ici », explique-t-il. « Travailler avec les Canadiens du Nord, à travers l’association de la génomique de pointe et de leur TEK, ainsi que travailler avec eux d’une manière vraiment collaborative, est la partie la plus importante à ce projet. »

Les chercheurs de l’Université Queen’s ont apporté de nombreuses contributions d’envergure à notre compréhension du Nord canadien. En tant que représentants de l’une des plus importantes institutions canadiennes de recherche intensive, les professeurs de Queen’s ont été à la pointe de la recherche arctique dans divers domaines. Grâce à des études en biologie, en génie, en droit, en études environnementales et en politiques, entre autres, l’engagement de l’Université de Queen’s dans l’Arctique prend de nombreuses formes. L’Université est membre des Réseaux de centres d’excellence du Canada : Arctic Net et tient le Symposium annuel Queen’s Northern Research Symposium.

« Ce projet, qui associe de façon novatrice les connaissances autochtones et la science de la génomique, montre comment les chercheurs de Queen’s s’attaquent à certains des plus grands défis du monde, y compris le changement climatique, grâce à leurs programmes de recherche », déclare Steven Liss, vice-principal, recherche. « Je suis impatient de voir les résultats obtenus à partir de ce travail et les répercussions de son impact sur la faune vulnérable et l’environnement. »

Source :
Nouvelles de l’université de Queen’s- 8 décembre 2016
http://www.queensu.ca/gazette/stories/bearing-brunt-change

Rédacteur :
Sophie DECAMPS – Chargée de Mission pour la Science et la Technologie à Toronto – sophie.decamps[a]diplomatie.gouv.fr