L’évolution due au changement climatique influence la vitesse de migration des plantes

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Canada | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
26 août 2016

Une étude de l’Université de Colombie Britannique (UBC) suggère que l’évolution serait un mécanisme influençant la migration des plantes, et que les scientifiques pourraient sous-estimer la rapidité de déplacement.

L’étude se fonde sur des recherches antérieures qui ont montré que certaines plantes et animaux se déplaçaient vers le nord ou à des altitudes plus élevées dans un effort d’échapper à la hausse des températures mondiales due au changement climatique.

« Nous savons de recherches précédentes, que l’évolution pourrait jouer un rôle dans la vitesse de déplacement d’une espèce dans une région ou sur un continent », a déclaré Jennifer Williams, auteur principal de l’étude et professeur adjoint au département géographie de UBC. « Mais ce que l’étude suggère c’est que l’évolution est non seulement un facteur de mouvement, mais qu’elle peut aussi accélérer la propagation et le faire de façon prévisible. »

Pour l’étude, les chercheurs ont utilisé une plante à fleur (Arabidopsis thaliana), organisme modèle commun en biologie végétale, afin de vérifier le rôle de l’évolution dans la migration des plantes. Des plantes avec des caractéristiques différentes ont été cultivées afin de créer deux ensembles de populations, l’une pour laquelle l’évolution a agi et l’autre pour laquelle elle a été arrêtée.

Les chercheurs ont constaté qu’après six générations, dans des paysages à conditions favorables, les graines du groupe de plantes qui avaient évolué s’étaient dispersées et avaient migrées 11% plus loin que les populations non-évoluées. Pendant ce temps, dans des paysages où les conditions de dispersion étaient plus difficiles, les groupes de plantes qui avaient évolué, avaient réparti leurs graines plus de 200% plus loin.

Les résultats suggèrent que l’évolution accélère la vitesse de migration, indique le Docteur Williams.

« Nous savons, par exemple, que des espèces de papillons et de plantes se diversifient en fonction du changement climatique et se déplacent vers le nord ou en altitude, » dit-elle. « Nos résultats suggèrent que, en évoluant, les espèces peuvent se déplacer de plus en plus rapidement parce que les caractéristiques qui les rendent plus mobiles deviennent plus communes. Dans le cas de nos plantes, pour les populations qui évoluent, leurs graines peuvent se disperser un peu plus loin. »

Le docteur Williams indique que les résultats soulignent l’importance pour les scientifiques de tenir compte des changements évolutifs pour prédire la rapidité de déplacement des espèces indigènes alors que le climat de la Terre continue de se réchauffer.

Pour en savoir plus :
Article original : Williams Jennifer L., Bruce E. Kendall, and Jonathan M. Levine. “ Rapid evolution accelerates plant population spread in fragmented experimental landscapes ”, Science.
DOI : 10.1126/science.aaf6268

http://science.sciencemag.org/content/353/6298/482
Contact : Dr. Jennifer L. Williams-
Department of Geography, UBC, Vancouver, British Columbia, Canada
E-mail : jennifer.williams[a]geog.ubc.ca

Source :
Communiqué de presse du 28 Juillet 2016 de l’Université de Colombie Britannique –
http://news.ubc.ca/2016/07/28/evolution-drives-how-fast-plants-could-migrate-with-climate-change-ubc-study/

Rédacteurs : Anthony LAHAYE – Assistant de l’Attaché pour la Science et la Technologie à Vancouver ; Mathieu Leporini – Attaché pour la Science et la Technologie à Vancouver – mathieu.leporini[a]diplomatie.gouv.fr