Politique de recherche et d’enseignement supérieur : vers une harmonisation de l’offre des universités et des universités de sciences appliquées autrichiennes

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Autriche

Brève
Autriche | Politiques de recherche, technologiques et universitaires
7 juin 2016

Le gouvernement fédéral autrichien a annoncé une harmonisation de la politique de recherche et d’enseignement supérieur et notamment de la répartition des compétences entre les universités et les universités de sciences appliquées.

Reinhold Mitterlehner (BMWFW - ÖVP), ministre fédéral pour la Science, la Recherche et l’Economie, a annoncé que les universités et universités de sciences appliquées (Fachhochschulen) autrichiennes vont devoir, d’ici 2017, harmoniser leur offre de formation. En parallèle devrait être décidée une nouvelle stratégie pour le financement de l’enseignement supérieur qui s’appliquera à la prochaine période de financement 2019-2021.

Contrairement à ce qui était souhaité par Antonio Loprieno, le nouveau président du Conseil pour la science (Wissenschaftsrat), une fusion des établissements d’enseignement supérieur n’était pas à l’ordre du jour. Il ne s’agit pas de remettre en cause le nombre d’établissements et leurs ancrages régionaux mais plutôt de revoir le contenu des formations et de permettre un décloisonnement entre ces dernières.

Une clarification des compétences entre les universités et universités de sciences appliquées

L’un des objectifs de cette réforme à venir est un transfert des étudiants des universités vers les universités de sciences appliquées. Sur les 350 000 étudiants que compte l’Autriche, seuls 13% sont inscrits dans des universités de sciences appliquées alors que cette proportion atteint 30% en Suisse et en Bavière, prises en exemple par les autorités autrichiennes. Créées en 1993, les universités de sciences appliquées sont censées assurer le lien entre la science et le monde économique ainsi qu’une bonne insertion professionnelle pour les étudiants diplômés.

Cette répartition déséquilibrée est, selon le gouvernement fédéral, responsable d’une surcharge pesant sur les universités. Une clarification des compétences devrait permettre un rééquilibrage entre les filières engorgées et celles comptant très peu d’étudiants et favoriser la mise en places de passerelles entre les différentes universités. Du fait de l’autonomie des universités, instaurée par une loi de 2002 [1], il s’avère parfois difficile pour des étudiants autrichiens de changer d’université tout en restant dans le même cursus.

Une partie des cursus proches de la sphère économique (formations en économie d’entreprise mais également certains cursus juridiques) pourrait être transférée vers les universités de sciences appliquées afin de laisser plus de marge de manœuvre aux universités pour les activités de recherche. Une licence d’économie pourrait ainsi se faire en université de sciences appliquées et le doctorat au sein d’une université, les formations de master étant réparties entre les deux types d’institutions suivant les spécialités.

En Autriche, seules les universités, à l’exception de l’Institute of Science and Technology Austria  [2] sont habilitées à délivrer des doctorats. Bien que certaines en aient formulé le souhait, les universités de sciences appliquées n’ont pas cette possibilité [3].

Cette annonce s’ajoute au plan de développement déjà adopté par le ministère fédéral de la Science, de la Recherche et de l’Economie (BMWFW) qui prévoit l’ouverture en 2017-2018 de 200 places dans des cursus de master au sein des Fachhochschulen, dont la moitié pour des cursus économiques et techniques.

Sources :

Rédacteurs : Etienne Gonon-Pelletier etienne.gonon-pelletier[a]diplomatie.gouv.fr, Maud Lefebvre maud.lefebvre[a]diplomatie.gouv.fr

[3Voir le paragraphe 6 de la loi de 1993 sur la création des universités de sciences appliquées (Fachhochschul-Studiengesetz, FHStG, https://www.ris.bka.gv.at/GeltendeFassung.wxe?Abfrage=Bundesnormen&Gesetzesnummer=10009895