Un antibiotique remis au goût du jour pour la lutte contre la maladie de Parkinson

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Argentine

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Argentine | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
21 février 2017

Les travaux d’un groupe de chercheurs argentins, français et brésiliens, ont permis de démontrer que la doxycycline, peut, à faible dose, réduire la toxicité de l’alpha-sinucléine, protéine responsable, dans le cas de la maladie de Parkinson, de la propagation de la mort neuronale au sein du système nerveux central.

Il s’agit d’un nouvel usage pour la doxycycline, antibiotique ancien (breveté en 1957 et commercialisé à partir de 1967), du groupe des tétracyclines, communément utilisé pour le traitement des pneumonies et d’autres infections.

L’étude a été réalisée en collaboration internationale et interdisciplinaire entre deux instituts du CONICET argentin (Institut supérieur de recherches biologiques de Tucuman et Institut de Recherche pour la Découverte de Produits Pharmaceutiques de Rosario), l’Institut pour le Cerveau et la Moelle épinière (ICM) de l’Université Paris VI et l’Université de Sao Paulo. Rosana Chehín (chercheuse au CONICET et enseignante à l’Université Nationale de Tucumán), et Rita Raisman-Vozari (chercheuse à l’Institut pour le Cerveau et la Moelle épinière) en ont été les encadrantes.

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L’équipe de recherche argentine dirigée par Rosana Chehin
CONICET

La diminution des capacités motrices et cognitives observées chez les personnes atteintes de Parkinson découle d’une disparition de zones du cerveau. Cette dernière, caractéristique des maladies neurodégénératives, est indirectement provoquée par l’agrégation de protéines rendues toxiques par une conformation anormale.
Il n’existe à ce jour aucun traitement curatif sur le marché pour soigner la maladie de Parkinson (seuls des traitements palliatifs permettent d’en atténuer les symptômes).

Les essais menés en laboratoire révèlent les propriétés neuroprotectrices de la doxycycline (elle permettrait de stopper le processus neurodégénératif) et ouvrent ainsi de nouveaux horizons thérapeutiques. Il reste à confirmer la validité clinique de ce traitement alternatif. Dans cette perspective, les antécédents de ce médicament constituent d’ores et déjà un avantage, puisque ses effets secondaires indésirables sont déjà connus.

Cette découverte a eu un fort impact médiatique en Argentine et au Brésil, suite à sa publication dans Scientific Reports (revue Nature).

L’enjeu est important : selon les statistiques de l’OMS, 7 millions de personnes seraient atteintes de Parkinson dans le monde. En Argentine en particulier, la maladie de Parkinson touche 5% de la population (plus de 65 ans inclus) ; sachant que la valeur mondiale varie entre 1,8 al 12% selon les pays. Et, le contexte de vieillissement progressif de la population suppose une augmentation de la prévalence des maladies neurodégénératives telles que Parkinson.

Pour plus d’informations :
Article publié dans Scientific Reports : http://www.nature.com/articles/srep41755

Sources :

Rédactrice : Marie Salvan, marie.salvan[at]diplomatie.gouv.fr