Utiliser les gazons des vergers pour produire du biogaz

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Allemagne | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
3 juillet 2015

L’Institut de l’évaluation des technologies et de l’analyse des systèmes (ITAS) de l’Institut de Technologie de Karlsruhe (KIT, Bade-Wurtemberg) et l’Université de Hohenheim (Bade-Wurtemberg) ont publié une étude sur le potentiel des vergers du sud de l’Allemagne pour produire de l’herbe-biomasse à destination des méthaniseurs.

Il existe pour le moment en Allemagne près de 8000 installations de production de biogaz. Cependant, celles-ci sont souvent basées sur des cultures énergétiques, en particulier du maïs (dans 55% des cas). La croissance du secteur s’est ralentie au cours des dernières années du fait d’une raréfaction des ressources : le débat "Tank-oder-Teller" (littéralement, réservoir ou assiette) a montré une nette opposition en Allemagne à l’utilisation de biomasse alimentaire à des fins énergétiques. D’autant que de nombreux agriculteurs s’opposent à la monoculture du maïs très consommatrice en eau, et faisant disparaître d’anciens espaces ruraux. Les secteurs des biocarburants, en premier lieu, et du biogaz ont été les plus sévèrement touchés par ces critiques, d’où la recherche de nouvelles ressources.

L’utilisation de l’herbe des vergers et vignes pourrait constituer une alternative intéressante à la monoculture du maïs. En effet, si celle-ci est nécessaire à la régénération des sols, une partie peut cependant être récoltée sans perturber l’équilibre des écosystèmes. Toutefois, une telle utilisation pourrait coûter légèrement plus chère : pour maintenir la compétitivité des installations, il faudrait par exemple une aide gouvernementale supplémentaire de 200€/an pour un méthaniseur remplaçant jusqu’à 20% de son substrat par de l’herbe coupée. Cependant, cela ne nécessiterait pas de nouvelle installation.

Dans un contexte où les cultures énergétiques sont de plus en plus critiquées, une telle proposition peut être intéressante. D’autant qu’elle peut permettre de générer des revenus supplémentaires pour d’autres types de cultures, et encourage la préservation de la diversité des paysages ruraux. Le Ministère des espaces ruraux et de la protection des consommateurs (MLR) du Bade-Wurtemberg a ainsi financé l’étude.

Plus d’informations :

Source : "Landschaftspflege statt Monokultur", communiqué de presse du KIT, 19/05/2015 - http://www.kit.edu/kit/pi_2015_052_landschaftspflege-statt-monokultur.php

Rédacteur : Sean Vavasseur, sean.vavasseur[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr